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Les cheminots sur la voie du tous ensemble

Lien publiée le 9 mars 2016

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En grève contre l’éclatement de l’entreprise publique et de leur statut, les agents du rail veulent faire converger leur lutte avec celle contre la loi travail et contribuer à son amplification.

Aujourd’hui, dans la rue, citoyens et cheminots tirent chacun sur le signal d’alarme. Pourtant, bien avant que la loi travail présentée par Myriam El Khomri ne soulève l’indignation d’une grande partie de la population, les agents de la SNCF se mobilisaient de leur côté pour faire échec à la « loi socle » destinée à déstructurer leur statut en appelant à la grève ce 9 mars, à l’appel de l’intersyndicale CGT, Unsa, SUD et CFDT. Ce mercredi, les luttes pourraient converger et pas seulement en termes de date. Pour Éric Santini, coordinateur à SUD rail, la lutte contre la loi travail, initiée par les organisations de jeunesse et rejointe par plusieurs centrales syndicales, « s’articule en totalité avec la grève des cheminots car, dans les deux cas, on lutte contre l’inversion de la hiérarchie des normes ».

Il faut dire que, depuis l’annonce du projet de loi travail, la direction de la SNCF semble bloquer toutes les négociations « en attendant de pouvoir insérer des éléments de la loi El Khomri », fait remarquer Gilbert Garrel, secrétaire général de la CGT cheminots. Il ajoute que la convergence se fait sur d’autres sujets puisque le décret socle que le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, veut imposer aux salariés du rail compte remettre en cause les 35 heures, « tout comme la loi El Khomri ». Le responsable du premier syndicat de la SNCF pointe aussi que dans la loi travail apparaît la possibilité de modifier le contrat de travail après un accord d’entreprise (dans lequel le patron peut licencier le salarié en cas de refus). « Si le contrat de travail peut être modifié de cette façon, qu’en sera-t-il du statut des cheminots ? » s’inquiète-t-il.

Les conséquences des réductions des coûts à tous les niveaux

Des mesures que veut également faire échouer Éric Santini, pour qui la question de la déréglementation du contrat de travail et du statut des cheminots a de graves conséquences sur la sécurité ferroviaire : « Les accidents que nous avons vécus ces dernières années sont les conséquences des réductions des coûts à tous les niveaux et du durcissement des conditions de travail. »

Dans un tract à destination des usagers, la CGT souligne quant à elle que la SNCF a connu trois accidents majeurs en trois ans (Brétigny, Denguin et Eckwersheim) et que les incidents se multiplient. Pour le syndicat, les conséquences sont à chercher du côté des 20 000 suppressions d’emplois de cheminots en dix ans, du développement du recours aux emplois précaires et à la sous-traitance, et de la destruction du savoir-faire des cheminots. Une pente sur laquelle l’UTP, l’organisation patronale des entreprises ferroviaires, semble vouloir s’engager gaillardement puisque même la SNCF, représentant 95 % des salariés du ferroviaire (les autres sont des sociétés privées comme Keolis ou Transdev), veut aligner le statut des cheminots sur ceux des salariés des autres entreprises. Un statut beaucoup moins protecteur et avec moins de garanties de qualifications.

Un préalable à la libéralisation du rail que l’association Villes de France a appelé de ses vœux hier, notamment pour les trains Intercités. Sa présidente, la maire de Beauvais, Caroline Cayeux (« Les Républicains »), y voit la solution pour « une irrigation de tout le territoire ».

Les convergences du mouvement social

« Le bouillonnement social n’est pas seulement syndical ; il touche tous les citoyens », déclare le responsable SUD rail, qui invite les étudiants à se joindre aux assemblées générales. Au sein de l’intersyndicale, les dirigeants syndicaux estiment que la mobilisation sera de grande ampleur. D’ores et déjà, la grève qui devait commencer hier soir à 19 heures ne devrait laisser rouler qu’un tiers des trains prévus en Île-de-France sur les lignes régionales et la plupart des lignes TGV nationales. Sur les grandes lignes SNCF, le groupe prévoit un TGV sur deux sur l’axe Est et un sur trois sur les axes Nord, Atlantique, Sud-Est et les axes en régions. Gilbert Garrel estime que ce mouvement social convergent laisse entrevoir la construction d’un rapport de forces qu’il faudra amplifier dans la durée. Il rappelle qu’après la mobilisation de ce 9 mars, « il faudra prolonger la lutte pour la journée du 31 mars et après ».

La RATP aussi dans l’action 

Les agents de la RATP sont également appelés à la grève aujourd’hui, notamment pour revendiquer des augmentations de salaires. Un rassemblement est prévu à 10 heures devant le siège de la régie. Les négociations annuelles obligatoires (NAO), qui auraient dû avoir lieu ce 9 mars, ont été repoussées au 11 par la direction. Bertrand Hammache (CGT) y discerne « la peur d’une convergence des luttes avec les agents SNCF, aussi en action ce jour-là », mais surtout l’expression d’une inquiétude face à « la levée de boucliers au plan national contre le projet d’inspiration patronale de la loi sur le travail ».