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12 pays seront en récession en 2016, dont la Russie, le Brésil et l’Argentine

économie

Lien publiée le 11 mars 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.capital.fr/bourse/interviews/12-pays-seront-en-recession-en-2016-dont-la-russie-le-bresil-et-l-argentine-1107305

Chef économiste de la Coface, Julien Marcilly revient sur les déboires des 15 pays en récession l’an dernier. Selon l’institution, pour 2016, pas moins de 12 pays devraient encore connaître une croissance négative, dont un nouveau venu, l’Argentine, du fait des mesures initiées par son nouveau président.

Capital.fr : Quels pays ont subi une récession économique, c’est-à-dire une contraction du produit intérieur brut, l’an dernier ?

Julien Marcilly : En Europe, ce sont la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, la Moldavie et la Grèce. En Amérique latine, il y a le Brésil , le Venezuela, l’Equateur, ainsi que l’archipel caribéen Trinité et Tobago. En Afrique et au Moyen-Orient, ce sont la Libye, le Yémen, la Guinée équatoriale, le Burundi et Sierra Leone. Enfin, en Asie et Océanie, on peut citer Brunei et le Vanuatu, les autres Etats concernés étant anecdotiques.

Placez le curseur sur les pays en récession (en rouge) pour connaître les taux de décroissance du PIB

 

Capital.fr : En cumul, quelle part de l’économie mondiale ces États représentent-ils ?

Julien Marcilly : Ils concentrent 5% du produit intérieur brut, ou PIB, mondial.

Capital.fr : Ces pays affrontent-ils les mêmes vents contraires ?

Julien Marcilly : Pour la plupart, ils ont été pénalisés l’an dernier par l’effondrement des prix du pétrole et des autres matières premières, dont le poids est souvent prépondérant dans les économies concernées, comme la Russie, le Venezuela , le Brésil…  Ou encore par des tensions politiques, entre contestations sociales et problématiques géopolitiques. C’est notamment le cas de la Libye, du Yémen, du Burundi et de l’Ukraine. Le Sierra Leone, surtout plombé par le virus Ebola, constitue un cas à part. De même que la Grèce, dont l’économie paie le prix de réformes douloureuses.

Capital.fr : Le cours du baril de Brent a déjà gagné près de 50% depuis son récent point bas. Peut-on espérer une rémission cette année pour les prix de l’or noir, dont la remontée permettrait aux pays qui étaient en récession en 2015 d’en sortir ?

Julien Marcilly : Les cours du pétrole vont rester bas, les raisons de la baisse étant structurelles. D’un côté, le ralentissement économique chinois va se poursuivre, ce qui bridera la demande pétrolière mondiale, l’Empire du milieu étant un consommateur de taille. De l’autre, l’offre devrait rester abondante. Nous visons ainsi 40 à 50 dollars pour le prix du baril, en moyenne, pour 2016. Des cours peu éloignés des niveaux actuels.

Capital.fr : Le Brésil et la Russie, les deux grands malades des pays émergents, sont les poids lourds d’Amérique du Sud et d’Europe de l’Est. Sont-ils en partie responsables des maux de leurs voisins ?

Julien Marcilly : La réponse est non pour le Brésil, les échanges commerciaux entre pays latino-américains restant limités. En revanche, la Russie a clairement une part de responsabilité dans les déboires de ses voisins en récession. En effet, le pays de Poutine entretient d’importantes relations commerciales avec la Biélorussie et la Moldavie. Enfin, si l’Ukraine a beaucoup souffert de la chute des prix des métaux, l’effondrement de ses exportations vers la Russie et la crise géopolitique avec Moscou ont ravagé son économie.

Capital.fr : Pourrait-il y avoir plus d’Etats en récession en 2016 qu’en 2015 ?

Julien Marcilly : Sur les 16 pays en récession en 2015, 11 devraient le rester cette année, selon nos prévisions. C’est en particulier le cas de la Russie et du Brésil. Parmi les pays à croissance positive l’an dernier, seule l’Argentine devrait tomber en récession en 2016. En effet, si le nouveau président Mauricio Macri suscite de nombreux espoirs, ses mesures d’ouverture et ses réformes n’auront un impact positif qu’à moyen terme. A plus brève échéance, son action va lourdement peser sur la croissance économique du pays. La réduction attendue des dépenses publiques pour lutter contre l’endettement va peser sur l’activité, tandis que la décision de dévaluer le peso va mécaniquement renchérir les produits importés, pesant ainsi sur la consommation des ménages.

Capital.fr : Après avoir concerné 16 pays l’an dernier, la récession devrait ainsi encore toucher pas moins de 12 Etats en 2016. Vous ne semblez pas vous attendre à une franche amélioration de l’économie mondiale…

Julien Marcilly : En 2016, la croissance planétaire devrait ressortir à près de 2,6%. Elle resterait donc inférieure à 3% pour la cinquième année consécutive, alors qu’elle atteignait 4 à 4,5% avant la crise financière de 2008, et 4,3% en 2010. Au-delà de l’impact négatif de l’effondrement des prix des matières premières, la dette excessive des entreprises des pays émergents est un des grands facteurs structurels de leur ralentissement économique, la Chine constituant le cas le plus préoccupant.