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Manoeuvres, répression : rien n’arrête le mouvement de jeunesse

Khomri

Lien publiée le 24 mars 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Manoeuvres du gouvernement, répression : rien n'arrête le mouvement de jeunesse (L'Anticapitaliste, journal du NPA)

Les jeunes étaient encore plus nombreux dans la rue le 17 que le 9 mars : 150 000 dans tout le pays, avec une cinquantaine de facs mobilisées et plus de 200 lycées bloqués. Les annonces cosmétiques du lundi 14 n'ont donc pas affaibli la mobilisation, et ce n'est « pas en notre nom » que des directions syndicales comme celle de la CFDT ou la Fage les ont avalées, comme expliquent les étudiant-e-s mobilisés de soixante universités dans leur appel de samedi dernier. Le gouvernement, de plus en plus effrayé (et impopulaire), a poursuivi ses manœuvres, concédant quelques miettes à la fonction publique pour éviter une jonction avec le privé d'une main, jetant des centaines de CRS contre étudiant-e-s et lycéens de l'autre.

Après les « concessions », la matraque : honte au gouvernement et aux présidents d'universités !

Hollande et Valls ont adopté une nouvelle stratégie ce 17 mars. Puisqu'il n'ont pas réussi à berner la jeunesse, ils la matraquent ! Plus de cinquante étudiant-e-s et des dizaines de lycéen-ne-s ont été blessé-e-s ce jour là, dans un silence médiatique assourdissant. A Paris 1, Jussieu, Lyon 2, Caen, Bordeaux 2, Strasbourg, les universités ont été fermées administrativement, dans l'objectif quasi assumé d'empêcher les AGs de se tenir. A Tolbiac, la Présidence a carrément fait intervenir 200 CRS et 50 flics de la BAC pour déloger une centaine d'étudiant-e-s d'un amphithéâtre, avec un dispositif si important que les riverains ont cru à une attaque terroriste. Les lycéen-ne-s, eux, étaient gazés à Nation. La réaction à ces intimidations doit être massive, dans l'unité avec les profs et personnels profondément choqués : le gouvernement veut nous isoler, nous lui répondrons encore plus nombreux-ses !

Poursuivre l'extension du mouvement sur les facs et les lycées, parmi les jeunes travailleur-se-s

En quinze jours, la vie a changé sur de nombreux campus et lycées. Une trentaine d'universités ont tenu des AGs avec plus de 150 personnes, parfois bien plus comme à Rennes 2 et Paris 8, où des UFR sont en grève, des amphis occupés. Des comités de mobilisation très actifs ont émergé, regroupant plusieurs dizaines d'étudiant-e-s non organisé-e-s, mais désireux-ses d'en découdre contre la loi Travail. Le phénomène est palpable aussi sur les lycées, avec des AGs sur des dizaines de bahuts, des coordinations à Paris et à Rennes, qui appellent à amplifier le mouvement. L'enjeu du moment est que ces équipes fassent éclore leur créativité, leur activité, en la tournant vers les centaines de milliers d'étudiant-e-s qui, tout en étant spontanément choqués par le projet de loi, ne sont pas encore venus en AG ou en manifestation. Il ne s'agit pas de s'impatienter : il faut du temps pour toucher les cercles plus éloignés, pour construire notre grève et convaincre les salarié-e-s de nous rejoindre.

24, 31 : la seule solution, c'est de construire la grève générale

La coordination nationale étudiante qui s'est tenue ce samedi a constitué une première étape de structuration du mouvement. Elle a appelé à une journée de grève et de mobilisation ce jeudi 24, et évidemment le 31, posé depuis longtemps déjà comme la grosse date de mobilisation du côté des syndicats de salariés, tout en précisant que le mouvement ne s'arrêterait pas là. Pour gagner, il faudra plus que des journées de ce type toutes les semaines. Le mouvement, s'il veut imposer ses revendications, et d'abord le retrait intégral du projet de loi, doit réussir à se transformer en une véritable grève, c'est à dire l'arrêt de la vie normale de cette société d'exploitation et d'oppression : plus de cours, plus de travail, mais du temps pour s'organiser, informer, massifier, se coordonner, converger entre les différents secteurs. C'est, de notre point de vue, la seule solution pour gagner : construire au plus vite la grève générale !