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Des jeunes prêts à en découdre pour le retrait de la loi travail
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
PARIS, 24 mars 2016 (AFP) - "Ils veulent nous empêcher de vivre, on va les empêcher de dormir". A Paris, des milliers de jeunes ont à nouveau défilé jeudi pour le retrait de la loi travail et certains étaient prêts à en découdre pendant une manifestation émaillée d'incidents.
Dans toute la France, étudiants, lycéens et salariés participaient à une nouvelle journée de mobilisation contre le projet de loi controversé modifiant le droit du travail à l'occasion de sa présentation en Conseil des ministres.
Le cortège parisien, sous tension depuis le départ, a dégénéré dans l'après-midi. "Police partout justice nulle part", "Tous à l'Assemblée", ont lancé des manifestants cagoulés, qui ont joué au chat et à la souris avec les CRS avant d'être finalement dispersés à coups de gaz lacrymogène.
Deux voitures ont été incendiées et 15 personnes interpellées en marge du défilé. Deux policiers ont également été blessés, selon une source policière, qui a donné une première estimation sur le nombre de manifestants entre 4.800 et 5.200 personnes.
Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut par ailleurs voir un policier frappant un jeune. La scène se déroule, selon des étudiants, devant le lycée parisien Henri-Bergson, dans le 19e arrondissement de Paris. Les images montrent un jeune à terre, relevé par un policier qui crie "lève toi !". Alors qu'il est en train de se relever, tenu par deux policiers, un des fonctionnaires lui assène un coup de poing violent.
La "police des polices" a ouvert une enquête jeudi pour faire la lumière sur cet incident.
- Incidents à Nantes -
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Des leaders syndicaux et des partis de la gauche de la gauche, Olivier Besancenot (NPA), Nathalie Artaud (Lutte ouvrière), Jean-Claude Mailly (FO) et Bernadette Groison (FSU) se sont joints au cortège parisien. Sur les banderoles, on pouvait lire "La loi travail y'a rien qui m'aille", "Hollande Nanterre pas le code du travail" ou encore "La nuit c'est fait pour baiser, pas pour travailler".
"Je suis là pour dénoncer le symptôme d'une évolution néolibéraliste de la société", explique Mathieu, 27 ans, qui prépare l'agrégation. "Il y a une crise financière, ils décident d'une austérité et ensuite ils ajustent les salaires et le droit du travail: c'est une orientation de la société que je refuse!"
"On nous la fait pas", renchérit Camille, 19 ans, étudiante en première année de licence en sciences politiques à Paris 8 Saint-Denis. "Tout ça, c'est plus à l'avantage des patrons que des salariés." Selon la jeune femme venue "demander le retrait des dispositions qui me dérangent", tout n'est pas à jeter dans loi El Khomri mais elle reste intransigeante sur "le barème des indemnisations prud'homales et les licenciements économiques".
A Nantes, où des incidents ont également éclaté entre participants cagoulés et forces de l'ordre et ont abouti à au moins neuf interpellations, les manifestants scandaient "Loi travail loi du capital", "Luttes sociales grève générale", derrière des banderoles proclamant "Il faut arrêter les Khomri", "Loi travail précarité à perpétuité" ou encore "Travailleurs-euses de demain disent stop".
A Marseille, sur les banderoles, des lycéens avaient écrit: "Un grand bond en avant vers le 19e siècle". Des défilés avaient également lieu à Lyon, Bordeaux, Toulouse, Grenoble ou encore Besançon à l'appel de sept syndicats et organisations de jeunes (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl).