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Belgique: Vers une crise politique ?

Belgique international

Lien publiée le 30 mars 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://npa2009.org/actualite/international/belgique-vers-une-crise-politique

Après les attentats du 22 mars à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles qui ont fait 35 morts et des centaines de blessés, le gouvernement belge renforce les mesures sécuritaires sans pouvoir dissimuler ses responsabillités...

Les attentats du 13 novembre avait déjà fortement impacté la Belgique. Du « lock-out » généralisé de Bruxelles au lendemain des attentats à Paris jusqu’à l’arrestation de Salah Abdeslam quelques jours avant ces nouveaux attentats, les mesures sécuritaires ont été mises en place de manière parallèle en France et en Belgique. Le même climat délétère raciste et islamophobe s’est installé, avec les mêmes propositions comme la déchéance de nationalité, faisant bien entendu le jeu des nationalistes entrés au gouvernement depuis mai 2014. Si le gouvernement de coalition de la droite et des nationalistes a pu crier victoire à la suite de l’arrestation d’Abdeslam, c’est de la manière la plus tragique qui soit que la preuve a été faite que la présence massive de militaires dans les rues n’empêchait pas les actes terroristes...

Pourtant au lendemain des attentats de Bruxelles, le gouvernement persiste et signe : première mesure annoncée : l’autorisation des perquisitions 24h/24, alors qu’elles étaient jusque-là interdite – sauf exception – entre 21h et 5h. Les mesures de surveillance des gares de Bruxelles ont été tellement accrues que cela vire au ridicule : une seule entrée et sortie avec fouille des sacs à l’entrée et une foule qui ne désengorge pas devant la gare centrale. Des attroupements qui sont visiblement  un moins grand danger que les manifestations de solidarité, elles interdites...

Des dysfonctionnements importants et des démissions refusées

De nombreuses polémiques révélant des dysfonctionnements importants ne cessent de voir le jour depuis les attentats. La principale étant ce qu’on appelle l’affaire « Ibrahim El Bakraoui », du nom d’un des terroristes qui s’est fait exploser à l’aéroport de Zaventem. Erdogan a révélé mercredi dernier que celui-ci avait été arrêté en Turquie et expulsé vers les Pays-Bas et que les autorités belges et néerlandaises en avaient été prévenues, ce que celles-ci nient ou au mieux donnent des explications pour le moins confuses. à ceci s’ajoute : la demande d’arrêt des métros après l’attentat de l’aéroport que le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, jure avoir faite... alors que la STIB (transports en communs bruxellois) affirme le contraire ; le fait que le domicile de Salah Abdeslam était connu depuis décembre des services de police... mais que l’information n’avait pas réussi à remonter la chaîne hiérarchique ; ou encore que ce dernier n’ait été interrogé qu’une heure pendant tout le week-end précédant les attentats et à aucun moment sur la possibilité d’autres attentats... 

Le ministre de la Justice, Koens Geens, et le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, ont rapidement donné leur démission...  refusée par le Premier ministre Charles Michel. Des commissions se sont formées à la chambre des députés, où les ministres ont commencé à être entendus depuis vendredi dernier pour éclaircir les différents dysfonctionnements qui peuvent en rappeler d’autres dans l’histoire belge, comme ceux de l’affaire Dutroux, même si bien évidemment, nous pensons qu’un surplus de police n’aurait pas empêché des attentats d’avoir lieu.

L’extrême droite de sortie... Avec la complicité du gouvernement ?

Si les rassemblements en solidarité aux victimes se sont multipliés sur la place de la Bourse à Bruxelles, le gouvernement a fait le choix d’interdire la Marche contre la haine qui devait se dérouler ce dimanche, pour des « raisons de sécurité ». Pourtant, devant une foule médusée, la police a bel et bien laissé manifester un cortège d’environ 400 supporters de différents clubs de foot, clairement d’extrême droite, jusqu’à la place de la Bourse. Et depuis dimanche, le ministre de l’Intérieur et le bourgmestre de Bruxelles, Yvan Mayeur, ne cessent de se renvoyer la balle quant à leurs responsabilités respectives, mettant ainsi à jour les accointances entre la police et l’extrême droite mais aussi celles bien plus dramatiques entre le gouvernement et l’extrême droite, bien visibles depuis dimanche. Ainsi, la NVA (parti nationaliste flamand du ministre de l’Intérieur) a refusé de condamner cette manifestation avec les autres partis démocrates flamands, alors qu’en fin de semaine dernière, c’était l’adjoint au maire d’Alost en Flandre, ancien du Vlams Belang et affilié NVA, qui publiait une affiche pétainiste sur les réseaux sociaux...

Un tel climat montre bien une nouvelle fois le besoin d’une réponse différente aux attentats terroristes : celle d’une mobilisation sociale contre la politique impérialiste, raciste, de chasse aux migrants systématique. Comme l’affirmaient nos camarades de la LCR dans leur communiqué suite aux attentats : « C’est par la vie que l’on combat une politique de mort ».

Mimosa Effe