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Du boulot pour que les lycéens acceptent la loi travail
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://enseigner.blog.lemonde.fr/2016/03/30/du-boulot-pour-que-les-lyceens-acceptent-la-loi-travail/
Le prof de sciences économiques et sociales que je suis aborde en classe des thèmes comme le marché du travail , les CDD, le chômage, les mouvements sociaux et bien d'autres, il a donc envie de remercier le gouvernement, et madame El Khomri de nous offrir l'opportunité de mettre en pratique, des questions qui auraient pu rester assez théoriques.
Le gouvernement pousse la conscience professionnelle jusqu'à appliquer à ses propres ministres du travail des CDD bien courts, et peu renouvelables, en effet la valse des ministres du travail est impressionnante. Cela ne suffit pas à rassurer, ni convaincre les lycéens. Contrairement à ce qu'on entend dire, par exemple par le Medef, les lycéens s'informent, et ont de réelles connaissances économiques, en tout cas en série ES.
Face à cette loi, le sentiment souvent ressenti, est celui de l'incrédulité. En résumé, depuis des lustres, et de Gattaz père, en Gattaz fils, les entreprises veulent pour embaucher ...pouvoir licencier facilement. Bien entendu, mes lycéens comprennent le raisonnement sous-jacent, mais y adhérent peu. Faisons confiance au marché, aux entrepreneurs. S'ils ont moins de charges, de contraintes, les employeurs oseraient embaucher davantage, sachant qu'ils pourraient licencier facilement. Question basique du lycéen qui fait de l'économie: "Ca marche?"
Question essentielle, mais presque impertinente. En sciences humaines, et l'économie en fait partie, il y a souvent querelle de chiffres sur l'impact d'une mesure.Le Monde nous rappelle que les effets sur l'emploi seront très incertains. Mes élèves se souviennent que soutenir l'offre, c'est bien, mais si la demande est très faible, si les carnets de commandes ne sont pas remplis, l'employeur n'a même pas envie d'embaucher, pour avoir la satisfaction plus tard, d'éventuellement licencier.
"Et pourquoi Hollande et Valls, font-ils une politique de droite?" ; Ne cachons pas que la question est souvent posée de manière plus abrupte. Ceux qui ont suivi la spécialité de sciences sociales et politiques prennent souvent le relais du prof, pour expliquer qu'il s'agit surtout d'une politique libérale qui, il est vrai n'est pas désavouée par la droite. Consternation de futurs électeurs qui déplorent que pour se faire élire, dans un système de monarchie républicaine, il faille faire des promesses, qu'on ne peut tenir et qui font le jeu des extrêmes.
Agacement plus rare, mais exprimé récemment. " y en a marre que ce soit ceux qui ont les situations les plus protégées qui demandent aux autres, et aux jeunes en particulier, de faire encore des efforts". Ils ont entendu parler des parachutes dorés, et de la confortable rémunération de Carlos Tavares, PDG de Peugeot.
Les lycéens que je côtoie me semblent clairement hostiles à cette loi, mais pas toujours disposés à se mobiliser pour différentes raisons, dont l'éloignement des grands centres universitaires. Ils ont noté les concessions faites, et ils ont des emplois du temps très chargés. Ils ont terminé le bac blanc, ils sont en train de boucler les dossiers de candidatures pour le supérieur. Il faut aussi pour certains, caser les épreuves de sciences po Bordeaux, parfois les examens du permis de conduire, et en plus, participer à des actions de bienfaisance, par exemple, comme chez nous au lycée G Sand, pour une camarade atteinte d'une maladie rare.
On les brocarde parfois en les qualifiant "d'hyperconformistes", voulant plus de profs, un meilleur encadrement. Reconnaissons que leurs perspectives d'entrée sur le marché du travail sont préoccupantes, ce qui peut les conduire à soupeser l'intérêt de se lancer dans des combats, qui compliquent leur scolarité à court terme.




