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Montreuil: incursion de Nuit Debout de l’autre côté du périph’
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Parisien)
«A République, on nous disait qu’il fallait diffuser les Nuits Debout en banlieue. On a décidé de répondre à cet appel », explique Henni Darrat, 18 ans, en première au lycée Eugénie-Cotton à Montreuil. Ce week-end, c’est devenu une réalité. Dans la soirée de vendredi à samedi, les premiers manifestants se sont réunis place Jean-Jaurès à Montreuil.
Ils étaient près de 200, selon la préfecture, à se tenir chaud jusqu’à 2 heures du matin.
A l’initiative de ce mouvement rebaptisé par certains « Banlieue Debout », figurent des lycéens des quatre établissements de la ville. Ils étaient déjà très mobilisés contre la loi Travail. Henni, le jeune lycéen de Montreuil, était devenu un inconditionnel des rassemblements de la place de la République. « J’y passais tous les soirs une à deux heures », explique-t-il. La semaine dernière, il a donc reçu cinq sur cinq le message d’un activiste de la place de la République qui proclamait : « Si on réussit à faire converger les Parisiens et la banlieue, là ils vont avoir peur ».
Certains rebaptisent le mouvement « Banlieues debout ». (DR.) « Pas les mêmes classes sociales » qu’à ParisVendredi soir, dès 19 heures, Henni et une soixantaine de lycéens sont passés aux travaux pratiques. Inspirés par les indignés parisiens, les Montreuillois veulent tout de même se démarquer : « Nous n’avons pas pas les mêmes classes sociales, même s’il y a quelques bobos », remarque Henni. Côté logistique, les Castors Bio ont assuré la dînette, la mairie a prêté le matériel. « Nous avons même eu un membre de Podemos », glisse Henni. C’est en fait un représentant parisien du parti Espagnol qui est venu à la rencontre des Montreuillois.
A la bibliothèque Robert-Desnos, Denis Lachaud, écrivain et comédien, a animé un débat intitulé : « La révolution comme champ des possibles ». Gaylor Le Chequer, adjoint au maire (Front de Gauche), y a fait un tour, tout comme le maire Patrice Bessac et quelques élus. L’équipe municipale observe avec « bienveillance » cette mobilisation. « Nous sommes une ville de tradition revendicative, le mouvement citoyen doit prendre toute sa place», analyse l’élu, en soulignant : « il est important que cette initiative reste apolitique ».
Henni y tient aussi. Il appartient au Comité des citoyens montreuillois. « C’est une association sans étiquette », précise le jeune homme. La formation dispose de six élus au conseil municipal fédéré autour du groupe Montreuil ma ville j’y Crois, qui invitait aux dernières municipales à rallier Jean-Pierre Brard, l’ancien député-maire alors apparenté PCF.
Samedi, la nuit tourne court, les militants gagnent RépubliqueSamedi soir, les protestataires de la place Jean-Jaurès ont retenté une nouvelle Nuit Debout. Une centaine de personnes les ont suivis. Mais dès 19 h 30, sous la petite pluie fine, les jeunes militants ont rassemblé leurs affaires. « On a appelé à faire Nuit Debout à République. Il y a plus de monde et plus d’ambiance », reconnaît Henni.
Nuit Debout Montreuil fera-t-elle école ? Les lycéens réfléchissent à une suite. Peut-être le week-end. Ailleurs, dans le 93, une Nuit de la Résistance, mêlant habitants, parents d’élèves et étudiants, est annoncée à Saint-Denis, mercredi 13 avril à 18 heures devant la mairie et la Basilique. A Aubervilliers, le réseau albertivillarien contre la loi Travail (élus PCF-FG, CGT, lycéens et associatifs) en fera de même samedi 16 avril, à 17 heures.