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Les syndicats complices des attaques de GM contre les travailleurs de l'automobile
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
L'annonce par General Motors qu'il prépare des coupes supplémentaires dans les salaires et les conditions de travail de ses sites européens, ainsi que la fermeture de deux de ses usines en Europe, représente une nouvelle étape dans les attaques contre les travailleurs de l'automobile européens et contre la classe ouvrière dans son ensemble.
La direction de GM à Détroit est déterminée à imposer aux travailleurs européens les formes brutales d'exploitation qu'elle a déjà établies dans ses usines américaines. En collaboration étroite avec le gouvernement Obama, GM a utilisé la crise économique pour licencier 31 000 travailleurs aux États-Unis. Les nouveaux employés ont été engagés à la moitié du salaire des anciens, et les conditions de travail ont été dégradées. C'est sur cette base que GM a pu annoncer des profits records l'an dernier.
GM s'attaque maintenant à l'Europe. Tout comme il a travaillé main dans la main avec le syndicat américain de l'Automobile (UAW) pour imposer des cadences de travail plus élevées et des réductions de salaires à sa main d'ouvre américaine, GM travaille avec les syndicats européens et leurs représentants dans les usines. Un rôle clef est joué par le président de l'UAW, Bob King qui rencontré, il y a quelques semaines, la direction d'Opel AG, branche allemande de GM.
King incarne la transformation de l'UAW en une entreprise qui fait des affaires qui n'ont rien en commun avec les intérêts des travailleurs de l'automobile. Il est l'exemple parfait du rôle des syndicats aujourd'hui, devenus des groupements de collaboration avec l'entreprise qui cherchent à maximiser les profits de l'entreprise et à supprimer toute résistance de la part des travailleurs.
Fils d'un directeur du personnel de Ford, King ne manque pas une occasion d'exposer ses opinions défendant la collaboration entre syndicats et entreprise. En octobre l'an dernier, juste après avoir signé un nouveau contrat de quatre ans avec des conséquences désastreuses pour les travailleurs américains de l'automobile, il a déclaré à la télévision américaine : « Notre opinion a changé. Nous comprenons que les gens qui ont le plus intérêt au succès à long terme de ces entreprises, ce sont nos propres membres. »
L'industrie automobile, a poursuivi King, est le meilleur exemple où « L'entreprise, les travailleurs et le gouvernement oeuvrent tous dans la même direction. » Il a développé: « Au lieu de polariser les choses et d'adopter des positions qui polarisent, nous nous sommes assis ensemble à la même table. »
King travaille étroitement avec le syndicat allemand IG Metall. Son âme sour est le nouveau président du Comité central d'entreprise d'Opel, le Docteur Wolfgang Schäfer-Klug. Universitaire, Schäfer-Klug a été recruté il y a 12 ans par le précédent président du Comité central d'entreprise, Klaus Franz, en tant que conseiller pour les comités d'entreprise.
Il a été par la suite promu au poste de coordinateur du Comité européen d'entreprise de GM. Sa tâche a été de développer le réseau syndical dans les usines GM en Europe, Amérique du Nord, Amérique latine, Asie, ainsi qu'en Europe centrale et de l'Est. Il a joué un rôle central pour monter les usines les unes contre les autres et empêcher toute lutte d'ensemble de la part des travailleurs de GM.
En janvier de cette année, Il est devenu président du Comité d'entreprise à Rüsselsheim et vice-président du Conseil de surveillance d'Opel. En même temps, il était nommé chef du Conseil européen d'entreprise et président du Comité central d'entreprise de la compagnie.
À la réunion du Conseil d'administration d'Opel vendredi dernier, tous les représentants syndicaux ont exprimé leur disposition à collaborer avec la direction. Schäfer-Klug a présenté son propre plan de restructuration, établi par le Comité central d'entreprise.
Pendant que GM continue à menacer de fermer l'usine Opel de Bochum en Allemagne, 3100 employés, et l'usine Vauxhall à Ellesmere Port en Grande-bretagne, 2100 employés, les représentants syndicaux insistent pour dire qu'ils sont prêts à accepter de nouvelles concessions très poussées au nom de la sauvegarde des usines - soit la même formule que celle utilisée par l'UAW pour imposer des coupes et des fermetures.
La défense de tous les emplois dans toutes les usines, ainsi que la défense des salaires et des retraites, n'est possible qu'en brisant l'emprise des bureaucraties syndicales et de leurs représentants dans les usines. Cela nécessite cependant une lutte politique contre le programme nationaliste des syndicats.
La capacité des compagnies automobiles à dresser les travailleurs d'un pays contre ceux d'un autre, à se servir des concessions obtenues aux États-Unis comme d'un nouveau standard pour les attaques contre les travailleurs européens, démontre la faillite de la perspective nationaliste des syndicats à une époque où la production est mondialisée. Le nationalisme va de pair avec la collaboration de classes.
Sur les fondements réactionnaires du nationalisme et de la collaboration de classes, les syndicats aux États-Unis et en Europe travaillent délibérément et systématiquement à bloquer toute lutte commune des travailleurs de l'automobile contre les corporations transnationales. Ils décident sciemment d'aider à réduire les salaires et les retraites de leurs propres membres pour inciter les compagnies à maintenir la production dans leurs pays, protégeant ainsi leurs revenus et leur position privilégiée d'associés des compagnies.
Lorsque les dirigeants de GM-Opel et leurs sous-fifres à IG Metall et à l'UAW affirment qu'il n'est pas possible de sauvegarder les emplois et les salaires dans les conditions actuelles, ils admettent que le système de profit capitaliste est en conflit irréconciliable avec les intérêts et les besoins de la population qui travaille. La défense des emplois et des gains sociaux du passé doit s'appuyer sur une perspective qui place les besoins de la population au-dessus des bénéfices du monde des affaires, c'est-à-dire, une perspective socialiste.
Au cour de cette perspective, il faut l'unité la plus étroite entre les travailleurs européens et leurs frères et sour en Amérique et partout ailleurs. Chaque travailleur dans chaque pays a le droit à un emploi bien payé et des prestations sociales. L'emploi et un salaire suffisant pour vivre sont des droits fondamentaux pour tous. Cela ne peut être mis en pratique que par une lutte contre le système d'exploitation capitaliste et son élite de super-riches, qui mène systématiquement la population laborieuse vers la pauvreté et la misère.
Afin de briser le contrôle des syndicats et des comités d'entreprise, il est nécessaire d'établir des comités d'action pour organiser une action internationale commune, des grèves et l'occupation d'usines menacées de fermeture.
Dans la droite ligne de cette lutte, le Parti de l'égalité socialiste d'Allemagne soutient entièrement la campagne électorale du PES aux États-Unis et ses candidats à la présidence et à la vice-présidence, Jerry White et Phyllis Scherrer, qui placent au centre de leurs efforts la lutte pour l'unité internationale de la classe ouvrière.