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"Nuit debout": les têtes d’un mouvement sans chef

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Lien publiée le 2 mai 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.huffingtonpost.fr/2016/04/30/nuit-debout-les-tetes-mouvement-sans-chef_n_9805764.html?utm_hp_ref=france

NUIT DEBOUT - Qui dirige "Nuit debout"? Un mois après la naissance quasi-spontanée du mouvement place de la République, la réponse à cette question est immuable: personne et tout le monde. Prônant une organisation "la plus horizontale possible", méfiant à l'égard de toute hiérarchie qui évoquerait une structuration syndicale ou politique, "Nuit debout" ne se reconnait ni chef ni porte-parole attitré. Ce qui n'a pas manqué de perturber les médias lorsqu'ils ont voulu comprendre le phénomène qui émergeait dans un joyeux désordre coordonné.

Place de la République, l'idéal d'égalité l'emporte sur tout, chacun pouvant prendre la parole à condition de respecter un socle de règles minimal mais incontournable. Il n'empêche. Tout le monde ne joue pas le même rôle au sein des Indignés français chez qui l'applaudimètre sert aussi de thermomètre de l'influence dans les AG. Entre les initiateurs de la première heure, les organisateurs du quotidien et les simples curieux qui passent de temps à autres, des figures, connues ou anonymes, se sont peu à peu distinguées.

Aucune ne revendique la paternité ou le leadership du mouvement. Mais toutes incarnent de manière impressionniste la dynamique d'un mouvement aussi inattendu qu'hétéroclite.

  • François Ruffin, le stratège

    AFP

    S'il ne prétend pas diriger "Nuit debout", c'est incontestablement avec lui que tout commence. Journaliste engagé et hétérodoxe, imprégné par la pensée de Bourdieu, François Ruffin, qui vient de signer le documentaire "Merci Patron!" qui épingle LVMH, organise le 23 février 2016 à Paris une soirée intitulée "Leur faire peur". Affublé de son T-shirt "I love Bernard (Arnauld)", Ruffin propose à l'assistance de se retrouver le 31 mars au soir après une nouvelle manifestation contre la loi El Khomri. Malgré la pluie, le succès de la première "Nuit debout" va dépasser ses espérances. Si le mouvement lui échappe, tant mieux. Mais le journaliste de 40 ans redoute que la manifestation noctambule ne somble dans l'immobilisme. Au cours d'une nouvelle réunion convoquée à la Bourse du Travail, François Ruffin propose une convergence entre Nuit debout et le mouvement syndical anti-loi El Khomri dont il réclame le retrait définitif. Premier résultat: le patron de la CGT Philippe Martinez n'ira pas se coucher au soir du 1er mai.

  • Leila Chaibi, la militante

    TV Debout

    Présente dès la réunion du 23 février, Leila Chaibi a suivi le mouvement depuis sa naissance jusqu'à son apogée. "On pensait appeler ça Nuit rouge mais Frédéric Lordon nous a dit attention, c'est connoté, le but c'est de parler à tout le monde", a-t-elle raconté sur le média alternatif TV Debout. Membre du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, ancienne candidate à Paris, cette inlassable militante (La Pelle et la Pioche, Jeudi Noir, Génération Précaire) de 33 ans se défend de toute volonté de récupération. "Je ne suis pas là pour le Front de gauche", assure-t-elle tout en espérant que Nuit debout sera un "outil" au service de la politique sans se rattacher à une structure partisane existante. Reste l'objectif prioritaire: "On n'arrivera à développer ce mouvement que si on obtient des victoires, et la victoire qui est atteignable, c'est le retrait de la loi El Khomri".

  • Jean-Baptiste Eyraud, le logisticien

    AFP

    Bien connu des journalistes, l'inlassable militant du Droit au Logement (DAL) a rejoint Nuit debout presque par hasard. Le 23 février, ce défenseur des migrants passe par la Bourse du travail quand il apprend qu'une initiative se monte pour le 31 mars. A l'initiative du DAL, association habituée à négocier avec la préfecture, un rassemblement de trois jours est déclaré place de la République. "On a suggéré de mettre dans la signature d'autres mouvements pour qu'il n'y ait pas que le DAL et les initiateurs de Nuit debout à porter la responsabilité. Attac et Sud-PTT ont accepté", explique Jean-Baptiste Eyraud dont l'organisation prêtera aussi matériel et conseils.

  • Frédéric Lordon, le maître à penser

    TV Debout

    Chercheur au CNRS, économiste hétérodoxe et philosophe exigeant, Frédéric Lordon est une des personnalités les plus applaudies dans les AG. Très à gauche et foncièrement anticapitaliste, cet apôtre de la grève générale prône de "mettre fin à l'ordre social qui arme le chantage et l'arbitraire patronal". Tribun habile, capable de formules chocs, comme son "Nous n'apportons pas la paix" opposé à Finkielkraut, l'intellectuel vise le retrait de la loi El Khomri et l'abandon du Traité de libre-échange transatlantique comme des "victoires intermédiaires" nécessaires. Avant le grand soir où il faudra "tout bloquer pour que tout se débloque".

  • Arthur, l'animateur

    Capture Fakir

    Il est l'un des anonymes à avoir émergé du mouvement. Présent dès la réunion du 23 février d'où va naître Nuit debout, Arthur, étudiant en sociologie à Science-Po Paris, est depuis l'un des animateurs de l'Assemblée générale qui se réunit chaque jour place de la République. “On a pris un mégaphone, et on a commencé les tours de parole, les gens se sont mis dans les commissions, ont proposé des actions, ça s’est fait comme ça”, expliquait-il au site Reporterre.

  • Eric Beynel, le syndicaliste

    DR

    Alors que la plupart des syndicats traditionnels se sont tenus à l'écart d'un mouvement qui refuse toute plateforme revendicative, Solidaires, l'une des organisations les plus contestataires, a choisi d'emblée de soutenir les Indignés de la place de la République. D'abord par du prêt de matériel puis en aidant à déposer des déclarations d'occupation en préfecture. S'il n'est pas un membre actif de Nuit Debout, le porte-parole de Solidaires, Eric Beynel, est l'un des rares responsables syndicaux à avoir pris la parole en AG pour appeler les opposants à la loi El Khomri à s'unir. "Pour Solidaires, il n'y a pas d'un côté les manifestants, de l'autre les Nuit debout. Nous devons être partout", rappelle ce "bureaucrate syndical" autoproclamé.

  • Victor, l'activiste

    Le HuffPost

    A 20 ans, Victor, étudiant à Paris VIII, est un membre actif de la Commission Action. De la distribution de petits badges rectangulaires contre la réforme de la loi Travail jusqu'au blocage d'un débat avec Florian Philippot (FN), la commission prépare des interventions plus ou moins ludiques, plus ou moins violentes. "Chacun est libre de mener les actions qu'il veut, selon les modalités qu'il choisit", assure Victor pour qui le mouvement reste "solidaire de ceux que les médias appellent les casseurs". Ce qui ne l'empêche pas de prôner "des actions pacifiques".

  • Rémy Buisine, le Periscopeur

    AFP

    Officiellement, il n'est pas un militant de Nuit debout. Mais en réunissant 80.000 internautes une nuit en "livant" le mouvement sur Périscope, ce community manager de 25 ans s'est fait un nom du jour au lendemain sur la place. Venu en simple curieux, le jeune homme refuse de dire s'il partage les idées des militants qu'il décrit avec une volonté manifeste d'objectivité.

  • Julien Bayou, le compagnon de route

    Twitter

    Conseiller régional et porte-parole d'EELV, Julien Bayou a rejoint Nuit debout en cours de route. L'ancien militant hyperactif de Jeudi noir y connait tout le monde ou presque. Et s'il se définit avant tout comme un "compagnon de route" du mouvement, cette valeur montante des Verts joue facilement les intermédiaires, voir les journalistes improvisés. C'est notamment lui qui fera venir l'ancien ministre grec Yannis Varoufakis place de la République. S'il espère que Nuit debout débouchera sur un "Pintemps français", le jeune élu veut s'inspirer de l'énergie de la place: "Je suis ici à titre politique. Je sais que mon parti doit se remettre en question. Je viens à la source pour infuser EELV de cette effervescence démocratique".