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FO ne demande plus le retrait du texte
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Jean-Claude Mailly pense pouvoir obtenir encore d’importantes concessions et espère isoler la CGT.
« La seule revendication maintenant, c’est le retrait », déclarait Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, lors de la première manifestation contre le projet de réforme du Code du travail, le 9 mars. Le gouvernement « ne veut pas rediscuter du fond du dossier, à partir de là, il faut demander le retrait », affirmait-il encore le 31 mars. Force ouvrière était alors à l’avant-garde de ceux qui réclamaient au gouvernement qu’il retire sa réforme du Code du travail.
Cette revendication a disparu de son vocabulaire à deux jours du début de la discussion parlementaire. « Il y a eu des amendements après les mobilisations du 9 mars, après les mobilisations du 31 mars, mais pour nous c’est encore insuffisant », a affirmé le leader de FO lors du défilé du 1er Mai. « On veut effectivement que cette loi respecte les principes de la République sociale, à savoir un minimum d’égalité des droits entre les salariés et des conditions de concurrence », a-t-il ajouté, alors que le site de FO ne fait aucune référence à la nouvelle mobilisation, ce mardi 3 mai, à laquelle le syndicat y participe.
Mailly, fin tacticien
Plusieurs raisons expliquent ce retournement pour le moins contradictoire avec le fait d’avoir défilé lors du 1er Mai avec le leader de la CGT toujours sur un discours purement protestataire. Il y a bien sûr l’essoufflement de la mobilisation, auquel s’ajoute la montée des violences lors des défilés. Il y a aussi la volonté de pouvoir sortir du conflit sur la loi Travail en affichant des victoires. Le souvenir de la défaite totale de 2010 contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy, et ce malgré des mobilisations historiques, reste cuisant.
Le numéro un de Force ouvrière, fin tacticien, a compris qu’il y avait une fenêtre de tir : il sait que la perspective d’un retrait pur et simple est très faible mais il sait aussi que l’exécutif est encore à la recherche d’une majorité pour faire voter sa réforme . Cela ouvre la voie à de nouveaux amendements qui viendraient limiter un peu plus la révolution annoncée du Code du travail. En particulier concernant un renforcement du rôle des branches professionnelles dans la négociation pour contrecarrer cette « inversion de la hiérarchie des normes » donnant le primat aux accords d’entreprise que FO ne cesse de dénoncer.
Rendez-vous avec Valls et Hollande
Le dialogue a été renoué au plus haut niveau avec l’exécutif : un rendez-vous a eu lieu avec Manuel Valls et un autre est programmé avec François Hollande. L’idée d’enfoncer un nouveau coin dans le front syndical anti-loi El Khomri n’est pas pour déplaire en haut lieu. Et la tactique a l’avantage pour Jean-Claude Mailly de calmer les réformistes de son organisation, au premier rang desquels ceux de la métallurgie : le mano a mano avec la CGT, qui s’inscrit dans le droit fil du dernier congrès de FO, commence à les énerver sérieusement.
Le nouveau positionnement de Jean-Claude Mailly a un dernier avantage : « cornériser » la CGT. En 2003, lors du conflit sur la réforme Fillon des retraites, Marc Blondel y avait échoué. Son dauphin, Jean-Claude Mailly, pourrait bien le réussir. Pour s’assurer une élection confortable à son congrès fin avril , le leader cégétiste, Philippe Martinez, a cultivé une ligne radicale et cédé aux sirènes de la reconduction de la grève dans les entreprises jusqu’au retrait de la loi travail. Il risque de se retrouver bien seul.