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Le gouvernement promet de "libérer" les dépôts de carburant, si besoin par "l’ordre public"

Lien publiée le 23 mai 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/23/carburant-depots-blocages-gouvernement-essence-manifestations-greve-loi-travail_n_10101560.html?utm_hp_ref=france

ESSENCE - Les difficultés d'approvisionnement en carburant persistaient lundi 23 mai dans certaines stations services avec de nouveaux blocages en dépit de la promesse du gouvernement de "libérer" les dépôts occupés par des opposants au projet de loi Travail.

Plusieurs centaines de militants CGT bloquaient depuis la nuit de dimanche à lundi le dépôt de carburant de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), rejoignant ainsi les actions pratiquées depuis plusieurs jours dans le nord et l'ouest du pays.

Sapin juge les blocages "pas légitimes"

Lundi matin, le responsable de la branche pétrole à la CGT, Emmanuel Lépine, a indiqué à France Info que six des huit raffineries françaises étaient soit "à l'arrêt, soit en phase d'arrêt". Il s'agit des "cinq raffineries Total (Gonfreville-l'Orcher, Donges, Grandpuits, Feyzin et Provence-la-Mède) ainsi que la raffinerie Petroineos de Lavéra à Martigues", a-t-il précisé.

Emmanuel Lépine a ensuite déclaré à l'AFP que cnq des huit raffineries françaises étaient en fait "à l'arrêt ou en cours d'arrêt" en raison des actions de protestation, à savoir "quatre de Total et Petroineos à Lavera près de Martigues" (Bouches-du-Rhône).

"Seules deux raffineries Esso continuent de marcher: celle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et celle de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime)", a ajouté Emmanuel Lépine, qui a précisé que la raffinerie de Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne), "en grève reconduite de 72 heures, empêchant toute sortie de produits pétroliers", n'était pas à l'arrêt.

En réponse, le ministre des Finances Michel Sapin a fustigé l'attitude de la CGT. Certaines actions de blocage des raffineries et des dépôts de carburant ne sont pas "légitimes" et le gouvernement utilisera "tous les instruments" à sa disposition pour les faire cesser, a-t-il déclaré sur i-Télé.

S'il est "légitime de protester contre un texte de loi ou de défendre (...) un certain nombre de revendications", "il y a un moment donné (...) où on passe à l'illégitime", a jugé le ministre. Aussi, de tels mouvements n'auront "évidemment pas la moindre indulgence de la part du gouvernement", qui utilisera "tous les instruments qui sont dans (ses) mains" pour faire "en sorte que ça se débloque", a-t-il ajouté.

"Nous allons utiliser l'ordre public"

"Nous allons continuer à évacuer un certain nombre de sites et notamment les dépôts" de carburant, a promis dimanche le Premier ministre Manuel Valls depuis Tel-Aviv, au cours d'une interview sur BFMTV et la chaîne israélienne i24 News.

"Nous allons créer les conditions pour que, dès demain et massivement, ces dépôts puissent refonctionner", a renchéri le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies sur France 2, distinguant les dépôts dont les salariés "exercent leur droit de grève" de ceux "dont l'accès est interdit par des gens qui à l'extérieur font des barrages", allusion aux chauffeurs routiers répondant à l'appel de la CGT et de FO. Dans les cas de blocage par l'extérieur, "nous allons utiliser l'ordre public", a-t-il affirmé.

Sur "une centaine de gros dépôts" en France, "cinq sont actuellement bloqués", avait précisé dimanche à l'AFP Laurent Michel, directeur général de l'Energie et du Climat, au ministère de l'Environnement. Deux le sont en raison de la grève de leurs salariés (à Donges en Loire-Atlantique et à Dunkerque dans le Nord) et trois par des actions extérieures: au Havre (Seine-Maritime), à Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme) - qui a été débloqué lundi matin par des gendarmes mobiles - et entre Douchy-les-Mines et Haulchin (Nord), a-t-il ajouté.

Dimanche matin, plusieurs dizaines de CRS avaient déjà délogé de deux autres dépôts de Dunkerque les manifestants qui les bloquaient depuis jeudi matin, tandis que deux autres avaient été débloqués samedi, à Rouen (Seine-Maritime) et Lorient (Morbihan), et qu'un, en Normandie, a été "levé spontanément", a rappelé Laurent Michel.

Ces blocages ont créé des difficultés d'approvisionnement pour certaines stations-service, principalement dans le Nord-Ouest de la France. A ce phénomène s'est ajoutée une ruée de certains automobilistes à la pompe - certaines stations-service ont enregistré une consommation "trois fois supérieure à la moyenne", selon Laurent Michel.

Pénurie totale ou partielle

Résultat: une pénurie totale ou partielle (de certains types de carburant) dans quelque 1500 stations sur les 12.000 du pays, selon Alain Vidalies. Sur les 2200 stations-service exploitées par Total en France, 390 étaient en rupture partielle ou totale dimanche, dont 76 en Ile-de-France, 73 dans le Nord-Pas-de-Calais, 60 en Bretagne et autant en Normandie, a précisé le groupe français.

"Depuis le début du mouvement social, Total fait le nécessaire pour s'adapter à cette situation et organiser l'approvisionnement de ses stations-service en conséquence", a-t-il affirmé.

Concernant la grève des chauffeurs-routiers, "suite à la lettre que j'ai envoyée, les transporteurs FO ont appelé à la reprise du travail", a affirmé Alain Vidalies sur France 2. "C'est une bonne nouvelle qui répond à l'action du gouvernement", a-t-il ajouté.

Patrice Clos, secrétaire général de FO Transports, a formellement démenti les propos du secrétaire d'Etat, dans un appel téléphonique à l'AFP: "C'est un mensonge de la part de France 2 et d'Alain Vidalies. (...) Nous, nous avons demandé vendredi de suspendre les actions, parce que nous avons notre congrès cette semaine et que c'est le congrès qui décidera de la suite du mouvement."

Le secrétaire d'Etat a promis dans un courrier aux syndicats de routiers que le projet de loi Travail ne modifierait pas leur régime "dérogatoire" sur les heures supplémentaires, qui ne pourront pas être majorées de moins de 25%. Cette inquiétude concernant la rémunération des heures supplémentaires était le principal mot d'ordre de l'appel au blocage de Force ouvrière et de la CGT.

"La loi travail ira jusqu'au bout de son processus parlementaire", a de son côté affirmé Manuel Valls. "Je demande à chacun de regarder la réalité, de ne pas mettre en difficulté l'économie du pays et de respecter les usagers", a-t-il lancé à l'adresse des syndicats.