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Shinzo Abe fait planer la menace d’une crise économique internationale

économie

Lien publiée le 27 mai 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Japon: Shinzo Abe fait planer la menace d'une crise internationale

Tokyo (awp/afp) - Une inflation qui flanche et des prédictions catastrophistes du Premier ministre Abe, tous les signaux annoncent un nouveau report de hausse de TVA au Japon, même si les autres dirigeants du G7 doutent que le monde soit à l'aube d'une crise majeure.

Les prix à la consommation ont de nouveau reculé en avril (-0,3% sur un an) dans la troisième économie mondiale, selon des statistiques gouvernementales publiées vendredi. Une semaine après l'annonce d'une modeste croissance en début d'année, ces chiffres pourraient fournir à Shinzo Abe un argument de plus pour repousser le relèvement de taxe, prévu en avril 2017.

Le Premier ministre a commencé à sérieusement préparer le terrain et annoncé une décision avant les élections sénatoriales de cet été.

Au cours des discussions avec les autres dirigeants des pays industrialisés réunis en conclave à Ise-Shima, dans le centre de l'archipel, Shinzo Abe s'est fendu jeudi de propos alarmistes, qu'il a réitérés lors de la conférence de presse de clôture vendredi.

Il n'a pas hésité à comparer, données à l'appui, la conjonture actuelle à la "situation précédant la faillite de la banque Lehman Brothers" en 2008, qui avait entraîné une des plus graves crises financières de l'après-guerre.

Toutefois la chancelière allemande Angela Merkel s'est étonnée de "l'utilisation du mot +crise+", jugé trop fort, selon la presse. Et la déclaration finale du sommet du G7, tombée vendredi matin, lui a donné raison.

Si les dirigeants ont convenu que la croissance mondiale constituait une "priorité absolue", ils ont en revanche écarté à ce stade tout scénario à la Lehman Brothers. "Nous avons renforcé la résilience de nos économies pour éviter de tomber dans une nouvelle crise, et à cet effet, nous nous engageons à intensifier nos efforts pour faire face à la situation économique actuelle en prenant toutes les mesures de réponse appropriées en temps utile", ont-ils ainsi souligné.

- Vers un report de deux ans -

"La référence de M. Abe à Lehman est importante, car il a répété à maintes reprises auparavant que la hausse de taxe aurait lieu, à moins d'un choc tel que la faillite de la banque Lehman Brothers ou le désastre du nord-est" (tsunami et accident nucléaire de mars 2011), a souligné dans une note Masaaki Kanno, économiste au sein de JPMorgan.

"Ses propos élèvent la probabilité d'un report de la mesure", a-t-il confirmé, la date d'avril 2019 étant désormais évoquée pour profiter de l'effet porteur des jeux Olympiques de 2020 à Tokyo.

Le Premier ministre devra cependant dire comment il entend "financer des dépenses sociales grandissantes" dans un archipel vieillissant, et enrayer sa colossale dette (près de 250% du PIB), d'autant que le G7 a appelé à "poursuivre les efforts pour placer la dette sur une trajectoire soutenable", à l'instar des organismes internationaux (FMI, OCDE).

Le gouvernement concocte en outre un nouveau plan de relance, venant s'ajouter à l'enveloppe spéciale de 778 milliards de yens (62 milliards d'euros) adoptée récemment par le Parlement pour soutenir la région de Kumamoto (sud-ouest), frappée mi-avril par une série de séismes.

De son côté, la banque centrale ne pourra rester immobile, juge l'analyste. "Nous pensons que la BoJ procèdera à un nouvel assouplissement, probablement en juillet", pour tenter de relancer l'inflation.

L'indice des prix était tombé en terrain négatif en mars, signant la baisse la plus importante depuis avril 2013, date du lancement de la vaste réforme monétaire de la BoJ, dans le cadre de la stratégie de relance "abenomics" du Premier ministre Shinzo Abe.

"L'inflation va demeurer à un faible niveau", a commenté pour l'agence Bloomberg News Takashi Shiono, chez Credit Suisse Group. "La BoJ va devoir agir bientôt".

Malgré ces médiocres statistiques, qui s'expliquent à la fois par l'apathie de l'économie et la chute des cours du pétrole, la BoJ avait décidé de temporiser lors de sa dernière réunion fin avril, en maintenant en l'état sa politique monétaire, articulée autour d'un programme de rachat d'actifs et de taux négatifs.


Elle avait dans le même temps abaissé ses prévisions concernant l'inflation, qui n'atteindra pas dans les délais espérés le cible de 2%, un niveau désormais attendu d'ici à mars 2018, au lieu de courant 2017 auparavant.