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Les pilotes de la compagnie Air France se préparent à des arrêts de travail

Lien publiée le 31 mai 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) La situation sociale se tend chez Air France. Pour un gain de moins de 30 millions d’euros équivalent à la baisse de rémunération des pilotes qui doit intervenir à partir du mercredi 1er juin, la direction de la compagnie semble prête à risquer un nouveau conflit dur. Comme il le souhaitait, en effet, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a désormais les mains libres pour déclencher « un mouvement qui s’inscrive dans la durée ».

Dévoilé lundi 30 mai, le résultat du référendum qu’il a lancé auprès de ses adhérents est sans appel. 68 % des votants ont autorisé le syndicat majoritaire à déposer des préavis de grève de plus de six jours. Outre ce feu vert à une grève longue, le syndicat peut aussi se féliciter de l’importance de la participation qui a atteint 78 % des adhérents.

Les pilotes d’Air France ne veulent pas entendre parler de la baisse de leurs rémunérations décidée par la direction. Cette décision résulte du refus du SNPL de conclure un accord avec la compagnie pour la mise en œuvre du plan Perform 2020 censé restaurer la compétitivité d’Air France. A défaut d’accord, la direction a choisi d’imposer aux pilotes de respecter intégralement Transform 2015, le précédent plan de restructuration. Les engagements signés en 2012 dans le cadre de ce plan avaient fait l’objet d’un litige tranché par la justice en faveur de la direction. Les pilotes doivent donc aller jusqu’au bout de leurs engagements de faire 20 % de gains de compétitivité.

Ne pas se mettre à dos les passagers

« Il y aura forcément des actions en juin », a annoncé, lundi 30 mai, Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL. Une menace qui jette une ombre sur le championnat d’Europe de football dont le coup d’envoi est prévu le 10 juin. En septembre 2014, les pilotes avaient mené une grève historique de deux semaines. Elle avait coûté près de 500 millions d’euros à la compagnie dont les comptes étaient restés dans le rouge une année supplémentaire.

Cette fois, le SNPL ne veut pas se lancer dans une action de longue haleine. Cette méthode ne « serait pas adaptée au dialogue et ne laisserait pas beaucoup de place à la négociation », précise Philippe Evain, président du SNPL. Le syndicat penche plutôt pour des « arrêts de travail ». Une formule qui offrirait un double avantage : perturber l’activité de la compagnie tout en « permettant aussi d’éviter à nos clients d’être complètement dépourvus », ajoute le patron du SNPL. Une manière de ne pas se mettre à dos les passagers, notamment ceux qui viendront assister à l’Euro.

En pratique, le conflit ne devrait pas débuter dans l’immédiat. Les pilotes veulent « permettre aux autres catégories de personnels de nous rejoindre si elles le souhaitent », explique le président du SNPL. « Forts du soutien massif des pilotes, nous allons maintenant agir, en coordination avec les autres organisations professionnelles de l’entreprise, afin de mettre un terme à cette politique de délocalisation, de démantèlement et de réduction obsessionnelle des coûts », prévient M. Evain. A l’en croire : « Tous les syndicats seraient sur la même ligne » que les pilotes.

Laisser passer l’Euro et la présidentielle sans conflit

Ces derniers pourraient être notamment rejoints par les hôtesses et stewards. Alors que leur accord collectif prend fin en octobre, les personnels navigants commerciaux (PNC) soupçonnent la direction d’Air France de faire traîner les négociations en longueur pour laisser passer l’Euro et la présidentielle sans conflit. Mais une fois ces échéances passées, les PNC redoutent de se voir imposer un accord nettement moins favorable que celui encore en vigueur.

Les pilotes ont par ailleurs des doutes sur la finalité et l’efficacité de la stratégie de la direction. Le rapport que le cabinet Secafi a remis, le 26 mai, au comité central d’entreprise (CCE), a renforcé leurs inquiétudes. « Ni la stratégie claire de croissance ni le chemin de renforcement de compétitivité par les accords qu’avait indiqué rechercher l’entreprise, n’ont pour le moment pu être définis et mis en place », s’est alarmé Secafi. « Il faut maintenant investir pour retrouver la croissance », réclame le SNPL. Il exige « la fin des délocalisations chez KLM et le rééquilibrage de la production ». Selon ses calculs, le SNPL estime qu’il « faudrait renforcerla flotte de long-courriers d’Air France de vingt appareils pour rétablir l’équilibre avec KLM ». Un gain équivalent pour Air France à un « chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros ». Enfin, le syndicat s’alarme de la vente de Servair, filiale d’Air France spécialisée dans l’avitaillement, le catering.