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L’Elysée à Duflot : "Tu rentres dans les rangs où on te tue"

Lien publiée le 11 juin 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.revolutionpermanente.fr/L-Elysee-a-Cecile-Duflot-Tu-rentres-dans-les-rangs-ou-on-te-tue

Cécile Duflot a récemment annoncé sur France Info avoir reçu des sms menaçants provenant de proches de François Hollande. Quand les pratiques d’un gouvernement contrarié enterrent bel et bien le masque d’une quelconque démocratie...

Selon l’actuelle députée Europe Ecologie-Les Verts, l’Elysée lui aurait envoyé un message menaçant le 21 janvier 2015. « Il faut qu’on te voit d’urgence » car, à l’heure où le PS cherchait du soutien pour les élections départementales, Cécile Duflot préférait s’allier au Front de Gauche contre les candidats socialistes. Le deuxième sms, en revanche, ferait froid dans le dos de n’importe quel partisan du pacte républicain : « Tu rentres dans les rangs ou on te tue ». La substance ne s’embarrasse plus de la forme, l’exécutif envoie valdinguer hypocrisie parlementaire et démocratie de façade.

L’autoritarisme gouvernemental se décline aussi par sms

Cécile Duflot, forte de « ses convictions » tant proclamées, s’est fait peu d’amis en démissionnant du Ministère du logement en 2014 et le PS, déjà dégarni après la fronde d’une partie de ses députés, ne pouvait sûrement pas accepter l’affront de voir ses rangs se distendre encore plus. La menace de mort, même si elle se porte sur la carrière politique, se rajoute à l’intolérable. Le gouvernement intimide ; arme des faibles quand il perd toute « légitimité », y compris auprès de sa base électorale.

La méthode risque bientôt de devenir coutumière et nous pourrions nous féliciter qu’à l’ère du numérique, nos prétendus représentants sachent textoter leur autoritarisme. Le mois dernier, c’était au tour du cabinet de Valls d’envoyer un sms incendiaire à BFMTV qui, selon lui, ne biaisait pas assez le débat sur la loi travail. L’attitude autoritaire ne s’arrête malheureusement pas au virtuel : le 49.3 sur le terrain parlementaire n’est que la concrétion d’une volonté de passer outre sa propre opposition interne.

Des menaces qui annonçaient la crise

Les méthodes les plus autoritaires dont usait déjà le PS à l’époque où ce sms fut envoyé laissait présager sa faiblesse actuelle. A l’instar de la répression policière, c’est le bâton, la matraque, qu’il agite lorsque l’on dévie du rang. Des rangs que lui-même ne peut pas tenir : quand une partie des représentants de l’écologie refuse une alliance et louche vers Mélenchon comme pour les départementales de 2015, ça fait signe d’une droitisation qui n’entraîne pas ses alliés d’autre fois dans une chute de popularité sans fin.

Hollande et Valls, faisant maintenant face au pire score de popularité dans les sondages, tentent, désespérés, le quitte ou double pour les élections de 2017 après l’épisode de la déchéance de nationalité, puis désormais la loi travail, et ses trois mois de mobilisation..

Alors que la primaire à gauche faisait débat, Cécile Duflot voyait dans le sms reçu un an plus tôt les prémices de l’éclatement de son parti, une tactique de Hollande qui aurait pour but d’évincer tout concurrent potentiel au sein de cette primaire. La déliquescence du président, contraint d’écarter abruptement quiconque lui ferait de l’ombre.

EELV éclaté, Duflot écartée

Que l’on prête foi ou non aux déclarations de Duflot quant à l’implication de Hollande dans l’éclatement de son parti, le constat reste le même : le groupe Europe Ecologie-Les Verts n’existe plus au sein de l’Assemblée Nationale. Car le gouvernement sait aussi bien manier la carotte que le bâton et, s’appuyant sur les clivages au sein d’EELV, a su débaucher six députés du groupe.

Sans les 15 membres réglementaires, les prérogatives et le poids des députés écologistes se voient drastiquement réduits dans l’hémicycle. Cependant, la fracture entre l’aile droite d’EELV et la ligne plus « gauchiste » de Cécile Duflot avaient déjà cours lors de son départ du gouvernement et il a suffi de faire appel aux instincts carriéristes de certains pour réduire à peau de chagrin la participation des écologistes aux débats de l’Assemblée. Cécile Duflot se retrouve elle aussi en mauvaise posture alors qu’elle prépare sa campagne présidentielle, pas encore officielle mais attendue.

L’hostilité du gouvernement la fait dire qu’elle sera sûrement « au chômage » d’ici douze mois, quand elle perdra probablement sa 6ème circonscription, faute de soutien du PS. C’est ce qui arrive lorsqu’on tente de s’opposer à un gouvernement des plus autoritaires et anti-démocratiques.