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Noisy-le-Sec : c’est chaud bouillant à la cité Pierre-Feuillère

Lien publiée le 25 juin 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://paris-luttes.info/noisy-le-sec-c-est-chaud-bouillant-6263

Depuis deux semaines la tension monte à la cité Pierre-Feuillère de Noisy-le-Sec. suite à la décision de l’OPHLM de profiter des travaux de restauration d’un immeuble ayant subi des gros dégâts en 2007 pour densifier l’habitat collectif en construisant deux nouveaux groupes de logements.

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Depuis deux semaines la tension monte à la cité Pierre-Feuillère de Noisy-le-Sec. suite à la décision de l’OPHLM de profiter des travaux de restauration d’un immeuble ayant subi des gros dégâts en 2007 pour densifier l’habitat collectif en construisant deux nouveaux groupes de logements. Cela avec l’assentiment du maire (centre droit), qui reprend à son compte avec enthousiasme les consignes de densification adressées dans le cadre du Grand Paris aux différentes communes de Seine-Saint-Denis. Les premières victimes de cette fringale de béton seraient les arbres séculaires de la cité, qui en font un lieu de vie particulièrement agréable en comparaison de ce qu’est en général l’environnement des cités HLM de banlieue.

Quelques habitants ont pris l’initiative d’alerter leurs voisins et un comité de défense s’est constitué. Avec des soutiens venus du reste de la ville, ils ont constitué un groupe de "sentinelles" qui surveille tous les matins les tentatives d’installation du chantier. Jusque-là l’entreprise GTM - qui fait partie du groupe Vinci - semblait vouloir respecter l’opposition des habitants de la cité et accepter d’attendre que la justice se prononce (lundi 27) sur le référé qu’ils avaient engagé.

Pourtant, le 21 juin, ses dirigeants ont décidé de passer en force, en faisant appel à la police pour installer leur chantier. Les résidents ont très vite rejoint les sentinelles, qui n’ont cessé de siffler pour les alerter. Une ligne de manifestants pacifiques s’est constituée pour barrer le passage aux engins. Poussés à bout, excédés par tant de mépris de l’OPHLM dont aucun élu au CA n’avait daigné les rencontrer, bousculés par les forces de l’ordre, les habitants n’ont pu retenir leur émotion, ont hurlé, pleuré et interpellé le seul représentant de l’OPHLM présent sur place. Au point que même certains policiers étaient scandalisés par l’attitude des bétonneurs. Mais ce sursaut de conscience ne les a pas empêchés de faire leur travail, à savoir se soumettre aux ordres des "autorités". Ainsi les premiers poteaux ont-ils été plantés dans le square Stephenson, là où un immeuble de 4 étages doit être érigé en lieu et place d’un des plus beaux espaces verts du quartier.

Des plots en acier ont été solidement vissés sur le bitume, destinés à l’installation de grilles marquant les limites du chantier, prévue le lendemain.

Mais le temps est capricieux, et pendant la nuit un violent orage a défoncé les plots... et cette magnifique structure s’est retrouvée au sol, tordue et inutilisable. Quelle surprise pour les habitants matinaux et les sentinelles venues le lendemain surveiller les travaux ! Le responsable des travaux parlait carrément de 4000 euros de dégâts, qui seront sans doute épongés par son assurance.

Au matin du 22 juin, on a pu assister à une réunion de crise : responsables de chantier, bureaucrates d’entreprise, juristes, et même des responsables de l’OPHLM qui jusque là n’avaient pas trouvé le temps de venir discuter avec les habitants, ont tenu conciliabule avant de repartir.

Une chose commence à être évidente : ce qui s’annonçait comme une opération économiquement intéressante pour l’OPHLM se révèle "socialement inacceptable", au vu des réactions qu’elle provoque.

Dans la soirée une assemblée locale de Nuit debout s’est chargée de faire passer l’information à plusieurs autres réseaux déjà mobilisés dans la ville et le département. Ceux qui veulent se battre contre le bétonnage des derniers espaces verts de la ville (du square Truffaut, notamment, lui-même menacé par un projet immobilier) s’organisent, se rencontrent et unissent leurs énergies. Des batailles comme celle en défense du centre municipal de santé - que le maire a envie de démanteler pour refiler au privé le suivi de la santé de ses administrés - commencent à se structurer et pourraient se fédérer. Le climat se réchauffe même en banlieue.

Un rassemblement de protestation est prévu sur place, cité Pierre-Feuillère (entrée rue de Brément au niveau du square Stephenson à Noisy-le-Sec), samedi 25 juin à 15 heures.

Voici un petit historique de la mobilisation

  • 22 Décembre 2007 Explosion, incendie et destruction de deux cages d’escalier aux 7 et 9, rue Gay Lussac – Cité Pierre Feuillère – Sinistre dû au percement d’une canalisation de gaz – Bilan : 20 logements détruits – 20 familles dans la détresse et un traumatisme vécu par les habitants de la cité qui ont assisté à cette catastrophe à 9h du matin, en plein hiver, veille des fêtes de Noël et des congés scolaires.

Depuis lors, ces mêmes habitants vivent dans un climat anxiogène et le traumatisme perdure jusqu’à ce jour. Le procès en appel vient à peine de commencer.

  • 21 Avril 2011 L’ OPH 93 a décidé d’inscrire la reconstruction des logements détruits dans un projet global d’aménagement…. Réunion publique.
  • 31 Octobre 2011 - 1ère Pétition des locataires adressée à Stéphane Troussel, Président de l’OPH 93 contre le projet.
  • 25 septembre 2013 - Travaux de sondage des sols effectués dans la cité Pierre Feuillère.
  • 5 novembre 2015 - Permis de construire n° PC 09305315B0024 délivré par la Mairie de Noisy-le-sec.

Affichage non lisible. Panneau d’affichage apposé à une hauteur de 5 m par rapport au sol et masqué par une saillie du bâtiment de sorte qu’un recul de 20 mètres minimum est nécessaire au public pour le voir, rendant de fait la lecture de ce Permis impossible.

  • 22 décembre 2015 - Lettre adressée à Laurent Rivoire, Maire de Noisy-le-sec.

En réaction contre ce permis de construire, les habitants signataires des pétitions sus-citées réitèrent leur opposition à ces projets imminents de constructions dans un site urbain déjà bâti depuis 1956.

  • 26 février 2016 - Nouvelle Pétition contre les emprises B et C du Permis de construire et lettre adressées au maire de Noisy-le-sec qui a délivré le permis de construire en contradiction avec le PLU protégeant le site.
  • 16 Mars 2016 - Réponse de la Mairie à la lettre du 22 décembre 2015, soit près de trois mois après l’avoir reçue.

A 10H du matin distribution dans les boites aux lettres de l’invitation à la réunion d’information proposée par l’OPH présentant le dernier projet.

  • A 18H30 réunion d’information proposée par l’OPH 93 - Très peu de participants !!!
  • 5 Mai 2016 - La nouvelle pétition « Sauvons nos arbres ! Protégeons la cité ! » a recueilli plus de 1000 signatures à ce jour.

Cet espace vert est donc actuellement menacé car les travaux ont débuté déjà depuis 2 semaines. La mobilisation sur place a contraint l’entreprise GTM-Vinci à ne pas s’étaler sur les espaces verts. Seule la reconstruction de la dent creuse est laissée aux ouvriers. Tous les jours on risque de voir les bûcherons venir abattre les arbres. Une procédure pour annulation du permis de construire est déposée au tribunal administratif de Montreuil. Une audience est prévue lundi 27 juin à 14h30.

En attendant nous devons maintenir le siège et organiser la défense du site, c’est à dire interdire l’accès aux machines. Rdv est donné tous les matins à partir de 7 h 45 jusqu’à 9 h au moins suivant les disponibilités de chacun pour montrer à l’OPH que la cité et toute la ville sont mobilisées.

Le combat pour la cité Pierre Feuillère rejoint celui du square Truffaut à Noisy, de la Poudrerie à Sevran, du parc départemental Henry Walbon à la Courneuve, du projet Europacity à Roissy et plus largement les différentes actions dans la région Île de France qui visent à protéger le vert contre le béton. La cours des comptes a récemment fait remarquer que la région ne fournit même pas les 10m² minimum d’espaces verts à ses habitants.

Le tout construction renvoie vers la problématique de la densification, en particulier dans le département où les équipements publics ne suivent pas, où la population défavorisée aurait bien besoin d’un meilleur cadre de vie que la seule vue d’une rocade d’autoroute (voir le Londeau actuellement !) Un espace vert c’est aussi 3°C en moins l’été, c’est plus de biodiversité et une autre gestion des eaux de ruissellement....

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