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Dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la "lutte se poursuit"

Lien publiée le 27 juin 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Après avoir d’abord applaudi à l’annonce des résultats du référendum sur le projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) – le « non » emportait une majorité de suffrages dans les communes qui entourent leur « zone à défendre » (ZAD) –, les occupants ont compris que la bataille était perdue.

Dans ce haut-lieu de la résistance, la Vache Rit, une grange où durant de longs mois a battu le cœur de la ZAD, plusieurs centaines de militants, associatifs, agriculteurs, simples habitants du voisinage, ont écouté les résultats tomber les uns après les autres, dimanche 26 juin au soir. Après 23 heures, le résultat définitif était connu, avec la victoire du « oui » au transfert à 55,17 %.

Mais les zadistes et leurs soutiens étaient déjà passés à autre chose : la fête et un concert au Gourbi, là où se tient un chantier de construction d’une nouvelle salle de réunion, un dôme géodésique [une sphère dont la structure est autoporteuse] avec des plaques de tôles. Après quelques verres bus en écoutant les résultats, après avoir conspué les communes ayant voté en faveur du projet d’aéroport, certains sont rentrés chez eux, les autres allant faire la fête.

« Redoubler de vigilance »

Autant dire que la défaite n’a guère atteint les opposants. S’attendant à la victoire du oui, les zadistes et les associations, parmi lesquelles l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport (Acipa), colonne vertébrale de la lutte, avaient déjà rédigé dans la journée leur message lu devant les nombreux soutiens présents.

« La lutte se poursuit dès ce soir. Nous savons que les attaques du gouvernement et des pro-aéroport vont se renforcer. De notre coté, nous n’allons pas cesser pour autant d’habiter, de cultiver et de protéger ce bocage », a ainsi déclaré Dominique Fresneau, vice-président de l’Acipa. Annonçant une défense énergique de la zone, il a appelé avec les représentants de nombreuses organisations de la ZAD à « redoubler de vigilance dans les semaines et mois à venir ».

Autour de la grande halle de la Vache Rit, différents groupes de la zone étaient là, les boulangers de Bellevue avec leurs miches de pain, l’équipe de la conserverie de la Noë verte, Willem, l’éleveur de Saint-Jean-du-Tertre concentré sur la récolte du foin pour ses bêtes.

Pour eux, aucun changement n’était envisagé. « Le chantier de l’aéroport, l’intervention des forces de l’ordre, ce n’est pas pour demain », pronostiquait l’une des « Camille », le nom générique des femmes et des hommes s’exprimant au nom du collectif.

« Il n’y aura pas d’aéroport »

L’urgence affichent les occupants, c’est de pailler un champ de courges, de fabriquer des portes pour la nouvelle serre à la Wardine, d’aménager l’espace d’accueil à la Rolandière ou encore de finir le mur d’escalade à la Grée : en clair continuer les chantiers sur les différents lieux de la ZAD. Sans aucune intention de la quitter, malgré les injonctions gouvernementales.

Saluant la victoire du « oui » et la forte participation, le premier ministre, Manuel Valls, a prévenu, dimanche soir, que les occupants illégaux du terrain devraient « partir » d’ici au début des travaux à l’automne.

« Demain matin, je vais traire les vaches, comme d’habitude, ce n’est pas Valls ou le préfet qui viendront le faire », énonçait calmement Sylvain Fresneau, dont l’exploitation fait face à la Vache Rit. Un des agriculteurs historiques expulsables depuis le 25 mars.

Le cri de son cousin, Dominique, « il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes », est resté le credo de l’assistance de cette soirée électorale. Que le oui l’ait emporté ne change pas, pour eux, la donne.

Rendez-vous a été donné à tous les comités de soutien et aux associations le week-end des 9 et 10 juillet, sur la ZAD, pour les journées estivales qui, chaque année, permettent aux opposants de mobiliser leur camp. Avec le résultat de dimanche, ils ne doutent pas de voir la solidarité se renforcer.