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Le Syndicat de la magistrature accuse l'intérieur de violer le secret de l'instruction

Lien publiée le 15 avril 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Quelques jours après le bilan au vitriol du quinquennat de Nicolas Sarkozy - intitulé "les heures sombres" - dressé jeudi par le principal syndicat de magistrats, c'est au tour d'un autre syndicat de magistrats de s'attaquer violemment aux méthodes du gouvernement. Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) a ainsi accusé dimanche 15 avril le ministère de l'intérieur d'avoir diffusé des informations "factuelles" sur l'affaire des quatre meurtres de l'Essonne, "en violation du secret de l'instruction et au risque de mettre l'enquête en péril".

Deux hommes ont été interpellés samedi dans le cadre de cette enquête, l'un d'eux étant considéré par le ministère de l'intérieur comme "un suspect très sérieux". Leur garde à vue a été prolongée dimanche. Mais le président du SM, Matthieu Bonduelle, regrette qu'"une partie de la presse a été avertie de (la première) interpellation avant même les deux juges d'instruction" d'Evry chargés du dossier. De même, des journalistes ont été informés "par la place Beauvau du nom des personnes interpellées et de certains actes d'investigation en cours et à venir", a-t-il ajouté.

"J'ACCUSE LA PLACE BEAUVAU"

"J'accuse la place Beauvau qui, parce qu'elle veut tirer prématurément les bénéfices, à quelques jours d'une élection, d'une enquête qui porte sur des faits très graves et angoissants pour la population, un, de violer le secret de l'instruction, deux, de mettre en péril les investigations", a poursuivi le magistrat.

"C'est extrêmement grave", a commenté le président du SM, a qui cette manière de faire rappelle notamment la récente affaire Merah à Toulouse lorsque, selon lui, le ministre de l'intérieur "Claude Guéant était manifestement le directeur des opérations judiciaires".

Et dans l'affaire du groupuscule salafiste Forsane Alizza, dont treize membres présumés ont été mis en examen début avril, "le chef de l'Etat avait annoncé en personne le résultat des perquisitions, alors qu'on était dans une information judiciaire menée par deux juges d'instruction antiterroristes", a-t-il rappelé. "Dans toutes ces affaires, l'intérieur communique en lieu et place du procureur et au risque de mettre en péril l'enquête (...). J'attends que le ministre de la justice rappelle chacun à ses devoirs", a-t-il conclu.