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Attali : « Nous allons avoir une révolution en France »
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Ce lundi matin sur RMC et BFMTV, Jean-Jacques Bourdin recevait Jacques Attali. L’économiste et essayiste craint qu’une crise encore plus grave ne survienne dans les deux ans et appelle à des réformes profondes et courageuses que personne n'aurait osé prendre depuis 30 ans.
Invité sur RMC et BFMTV ce lundi matin, Jacques Attali, président de PlaNet Finance, essayiste et économiste, estime qu’une crise encore plus grave que celle de 2007 est à venir. L’auteur de Urgences françaises a appelé l’Etat à réformer en profondeur dans des domaines aussi variés que l'école, les impôts ou encore le fonctionnement démocratique.
Une haine française ?
8h56 - Jacques Attali : « Les Français ne s’aiment pas. Il y a une perte de confiance, c’est le rôle des politiques ».
8h55 - Jacques Attali : « Je pense que la réforme des retraites va être faite correctement. Mais ce sera l’arbre qui cache la forêt, la réforme fiscale, celle de l’école, etc. Tout le reste ne sera pas fait. Mais à un moment, les marchés vont nous dire "attention" ».
8h54 - Jacques Attali : « Hollande a été élu sur un programme minimum, il l’applique. On ne peut pas lui reprocher. Il fallait beaucoup plus ».
Sur le rapport Attali rendu à Nicolas Sarkozy
8h53 - Jacques Attali : « S’il l’avait appliqué, nous aurions 20 points de PIB de dette de moins. Il a manqué de courage ».
8h52 - Jacques Attali : « La France a des atouts immenses. Nous avons le plus grand littoral du monde, un climat unique, une démographie exceptionnelle, un système universitaire reconnu, des petites entreprises formidables. Mais il faut avoir un projet ».
8h50 - Jacques Attali : « On fait toujours les réformes au dernier moment, et trop petites. Par exemple, la réforme de l’enseignement professionnel. Il y a 32 milliards d’euros qui devraient aller aux chômeurs. L’argent sert à former des gens qui n’ont pas besoin de l’être, ou pour financer les syndicats et le Medef, c’est comme ça qu’ils sont financés. Alors que les chômeurs ne sont pas formés ! Mais personne ne s’intéresse à eux, car ils ne sont pas dans les syndicats ni les entreprises… »
8h48 - Jacques Attali : « Il y a un mois et demi fondamental avant de rendre le budget 2014 pour décider de grandes économies, de grandes réformes. On peut proposer la suppression des départements, la diminution du nombre de députés, la centralisation des dépenses sociales sur ceux qui en ont vraiment besoin, la modification de la politique du logement pour construire de grands immeubles, économies budgétaires massives. Mais comme on n’aura pas fait les progrès européens, les économies, on aura une augmentation des impôts ».
8h47 - Jacques Attali : « Il y a une fenêtre de tir extrêmement courte maintenant. La France est un pays qui ne se réforme jamais, qui avance par révolutions. Nous avons été réformés trois fois : 1945, 1958, 1968. Je pense qu’on aura une révolution dans ce pays, je souhaite qu’elle soit démocratique».
8h45 - Jacques Attali : « En France, l’Etat est un problème. Il ne sait pas faire d’économies et ne sait qu’augmenter les impôts. Nous avons une paralysie de l’Etat, de plus en plus faible et de plus en plus envahissant. Depuis 1984, 1985, ça fait 30 ans qu’on ne fait pas de réformes. Malgré l’agitation verbale de Nicolas Sarkozy, il a fait très peu de réformes. La seule réforme qu’on fait, ce sont les retraites, car il y a de plus en plus de retraités. On est gouvernés par les personnes âgées, mais les plus jeunes sont victimes. On protège leurs retraites, le chômage continue d’augmenter ».
Fallait-il accorder l’asile politique à Edward Snowden ?
8h44 - Jacques Attali : « Ça méritait un grand débat public. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : la France espionne les Américains comme ils le font, nous espionnons l’Allemagne comme l’Allemagne espionne la France. Ce que fait monsieur Snowden fait partie d’une bataille pour la transparence dans laquelle les Français ne sont pas mieux placés que les Américains ».
Sur l’accord de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis.
8h43 - Jacques Attali : « On ne peut pas espérer grand-chose de cet accord qui va traîner pendant encore des années ».
8h42 - Jacques Attali : « Les Etats-Unis ont à y gagner sur l’Europe, mais au sein de l’Europe, la France a à y gagner sur les Etats-Unis. Il faudra surveiller, car la Commission européenne est très pro-Atlantique. Les sujets qui vont être négociés ne sont pas tellement à notre avantage. On a beaucoup de choses à perdre sur les sujets agricoles, les Etats-Unis ne veulent pas négocier les sujets financiers. La Commission européenne pourrait faire des concessions excessives »
8h40 - Jacques Attali : « L'accord de libre-échange n’est pas indispensable. Ça a des bons côtés, ça lutte contre le protectionnisme. Mais si vous juxtaposez 2000 accords bilatéraux, ça devient d’une complexité extrême. Et on ne négocie qu’avec les pays riches, et les pays pauvres vont être obligés d’obéir. L’accord UE-USA sera très dommageable aux pays du sud ».
Sur la crise
8h39 - Jacques Attali : « Nous avons tous les moyens de sortir de cette crise, mais pas en disant que c’est terminé. Les enjeux sont gigantesques. Quand la dette publique atteint 130% du PIB en Italie, 100% l’année prochaine en France, le problème est loin d’être réglé ».
8h38 - Jacques Attali : « La crise n’est pas terminée, la croissance mondiale se ralentit, et nos dettes continuent d’augmenter de façon vertigineuse, nous allons attendenre 100% du PIB. A un moment, on va se rendre compte que la dette n’est pas remboursable, et il faudra soit un moratoire, soit un vrai fédéralisme dans la zone euro ».