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A Nice, une très bruyante minute de silence
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.liberation.fr/france/2016/07/18/a-nice-une-tres-bruyante-minute-de-silence_1466914
Le rassemblement prévu lundi sur la promenade des Anglais a été perturbé par des huées visant les responsables politiques présents à la cérémonie.
Un peu avant la minute de silence qui avait lieu à midi dans toute la France, la foule s’est tue. A Nice, des milliers de personnes se sont rassemblées devant le monument du Centenaire et tout autour, sur la promenade des Anglais, ensanglantée jeudi soir. Des mausolées improvisés jonchent la chaussée : gerbes de fleurs, mots, dessins, bougies, peluches et photos sont déposés aux endroits où les victimes ont été renversées, blessées et tuées par le camion. A l’approche de midi, la foule, de toutes les couleurs et tous les âges, se fait plus dense, silencieuse.
Confusion
Seule l’arrivée des responsables politiques, dont le Premier ministre Manuel Valls, provoque des remous. Une partie de foule le hue. Une certaine confusion s’installe. Des passants désapprouvent : «Quel manque de respect !» Une dame sous un bob se désespère : «Un jour de deuil, on fait de la politique !» Quant à Romain, touriste francilien de 31 ans, il dit pouvoir «comprendre ceux qui huent, mais ce n’est pas le moment».
Au milieu de la foule, Alexandra crie «Hollande, démission !» Le président de la République n’est pas présent, mais la Niçoise n’en démord pas. Elle ne s’est pas tue car «il y en a marre de la communication sur une pseudo-sécurité, un état d’urgence inutile et de cette façon de se moquer des gens.» A côté d’elle, la jeune Enide lui enjoint de se taire, d’un geste de la main : «Ce n’est pas le moment de la politique. Les gens mélangent tout. C’est une manifestation pour se recueillir.»
Ils sont très nombreux à être venus dans cette disposition d’esprit. Sihem et Anissa, deux sœurs de 27 et 23 ans, espèrent «passer un cap, continuer à avancer». Le soir du feu d’artifice, elles étaient sur la plage, en contrebas de la promenade des Anglais, et tenaient à revenir aujourd’hui, même si elles étaient en retard pour la minute de silence. Entre deux larmes, Stéphanie, prof dans le privé, explique «les étapes du deuil» : «Il y a le temps pour rester seul à la maison et le moment du rassemblement. Personne n’a été blessé autour de nous mais nous sommes endeuillés.» Elle est venue avec sa fille de quatre ans qui gigote dans la poussette parce qu’elle voudrait bien aller au McDo.«Etre là, tous ensemble, ça nous permet d’alléger la tristesse, avance Alain, un sexagénaire niçois. Ce ne sont pas des événements comme celui du 14 juillet qui vont remettre en cause la durée d’un pays comme la France. Les polémiques politiques ne sont pas appropriées, il vaut mieux présenter un visage uni aux adversaires à l’extérieur.»
Hostilité
Un homme à casquette intervient pour la contredire en déversant une parole raciste totalement débridée : «Il faut arrêter de construire des mosquées et d’apprendre l’arabe à l’école. Qu’on les renvoie chez eux avec toute leur merde ! J’en veux plus des bonnes femmes avec leurs foulards et leurs turbans. Les mosquées, y’en a partout. J’en veux pas devant chez moi.»
Fatiah aussi a rencontré de l’hostilité à son arrivée. «Certaines personnes ne veulent pas se mettre autour de nous», affirme-t-elle. A cause de son voile, raconte-t-elle. «Ils ont dit : "venez on part !" Et ils se sont décalés de quelques mètres.» Venue pour rendre hommage aux familles touchées, Fatiah est «en colère» : «Ça fait très mal car on est doublement victimes : on est musulmans, pointés du doigt, et on a perdu des proches.»
Un homme interrompt son récit : «Vous devriez vous fondre dans la masse et retirer votre voile, lance-t-il. La France est laïque.» Fatiah a du répondant et déroule ses arguments. En vain. Les deux Niçois se séparent après un quart d’heure de discussion houleuse devant le mémorial. «On est d’origine arabe, musulmans et contre le terrorisme. Il n’y a pas ça dans notre religion», dit Nejm-Eddine, rencontré un peu plus loin. «Ça fait chaud au coeur de voir tous ces gens, à un endroit où un homme a enlevé toutes ces vies. Je pense surtout aux enfants qui vont grandir sans leurs parents», poursuit-il, son petit garçon à ses côtés.




