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Valenciennes: explosion de colère des Bombardier devant les Prud’hommes
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Les syndicats USTM-CGT et Sud ont très mal pris, ce mercredi matin, le report du dossier José Dessilly, l’un de leurs collègues, chef d’équipe chez Bombardier, qui a reçu sa lettre de licenciement le 16 juin. Viré pour avoir participé à une manifestation devant l’usine, le 7 juin, l’homme est passé par une grande vague de détresse avant qu’un mouvement de soutien se mette en place. Les syndicats avaient déposé une action en référé devant les Prud’hommes de Valenciennes pour demander sa réintégration. Ce matin, à l’annonce du report du dossier, les manifestants ont explosé de colère.
« À bas la justice patronale », « Tous ensemble », « Résistance ». Les nombreux manifestants, venus soutenir José Dessily, étaient très remontés ce mercredi matin après l’annonce du report du dossier. Il faudra attendre le 3 août pour que l’affaire soit évoquée.
Bombardier aurait expliqué qu’il lui manquait des pièces pour pouvoir contrer l’action en référé et la demande de réintégration de l’ancien chef d’équipe. Les syndicats ne comprennent pas ou disent trop bien comprendre au contraire de quoi il retourne. L’usine fermant comme chaque année ce 22 juillet pour trois semaines, les dirigeants voudraient, selon eux, « gagner du temps et tabler sur la baisse de la mobilisation en raison des congés.» « Qu’est-ce qui manque comme pièces, sinon ? De quel temps ont-ils besoin pour les étudier ? Dedans, il y a deux pages seulement : des attestations sur l’honneur et la lettre de licenciement qu’ils sont censés connaître puisque c’est eux qui l’ont écrite ! » faisait remarquer sur le seuil des Prud’hommes, Ludovic Bouvier, qui dénonce deux atteintes aux droits : humain, avec la mise sur la touche d’un homme, et syndical puisque « c’est le droit de grève qui est tout simplement mis en cause ».
Le licenciement pour faute grave de José Dessilly serait en effet justifié par sa participation, le 7 juin, à un « débrayage » devant l’usine disent les syndicats ; à « un blocage » selon la direction.
Le tribunal envahi une demi-heure durant
Dès l’annonce du report, les manifestants ont envahi le tribunal pour dire leur colère. Au bout d’une demi-heure, ils ont été conviés à libérer les lieux. « Nous, quand on bloque, on nous envoie les CRS, c’est le tribunal tout de suite. Pour nous, il n’y a pas de report ! »
En veste malgré la chaleur, prêt à faire entendre sa voix, José Dessily, trente-huit ans de boutique, semblait d’un calme serein. Malgré cette apparence, ses « camarades » n’ont eu de cesse de venir lui témoigner leur affection et leur soutien, preuve que l’homme est très apprécié. « Hier, on a parlé jusqu’à plus d’1 heure du matin. C’est important de parler, ne pas rester seul », a-t-il confié.