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    A Aubervilliers, la colère sourde de la communauté chinoise

    Lien publiée le 16 août 2016

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Le Monde) « Mort pour rien. » Un rassemblement silencieux a été organisé par le comité de soutien à la famille de Zhang Chaolin, dimanche 14 août à 15 heures, devant la mairie d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

    Ce Chinois de 49 ans est mort, vendredi en fin d’après-midi, après cinq jours de coma. Il avait été agressé le 7 août par trois individus alors qu’il marchait en compagnie d’un ami, d’origine chinoise, dans cette ville du nord-est de Paris, où vit une importante communauté asiatique, active, notamment, dans le secteur du textile.

    Les agresseurs auraient voulu voler la sacoche de l’autre homme, qui s’est vu prescrire cinq jours d’interruption totale de travail, selon une source proche du dossier.

    Dans les quartiers chinois, la peur s’installe

    Dimanche après-midi, une file d’une centaine de mètres s’est formée devant la mairie d’Aubervilliers où les soutiens déposaient, chacun à leur tour, un cierge et une fleur. Dans ce rassemblement, pas de slogan, de simples pancartes en carton où l’on pouvait lire au feutre « Sécurité pour tous ».

    Un important dispositif policier attendait le millier de personnes rassemblées sur le parvis de l’hôtel de ville. La colère s’est exprimée au sujet des agressions dont sont victimes des membres de la communauté chinoise. Dans la ville, des réseaux se sont d’ailleurs mis en place pour escorter des personnes seules jusqu’au métro. Plusieurs témoins, notamment, affirment ne plus rentrer seuls à la nuit tombée.

    Elodie raconte ainsi qu’un agresseur a voulu voler le sac de sa mère : « Elle était dans une voiture avec une fenêtre entrouverte. Une main a voulu se glisser, mais on a réussi à l’empêcher de voler le sac. » Elle-même déclare adopter certains réflexes et éviter certaines rues.

    Les habitants des quartiers chinois détaillent avec émotion la peur qui s’installe depuis quelques années, avec, selon eux, une violence qui augmente lors des agressions. « Avant, quand nous nous faisions agresser, on se faisait voler notre sac. Maintenant, on nous bat et on nous déshabille pour nous faire les poches, détaille Rui Wang, à l’origine d’un collectif de soutien à la famille endeuillée. Toutes les familles connaissent quelqu’un qui a été agressé. »

    « Il y en a marre d’être agressé comme ça, il faut lancer un appel au premier ministre et au président. Il y a bien des territoires perdus de la république. Il faut agir maintenant, sinon les Chinois feront justice eux-mêmes », s’agace Denis, d’origine chinoise, qui habite, lui, dans le sud de Paris.

    « Ciblage raciste »

    « Les habitants de Seine-Saint-Denis et plus particulièrement ceux d’origine chinoise (…) sont les victimes quotidiennes d’agressions, de vols, de plus en plus violents à leur encontre », a dénoncé le comité dans un communiqué, ajoutant qu’« aujourd’hui, devant l’inefficacité des mesures prises par les autorités, la colère des habitants monte, la tension entre les communautés est palpable ».

    La maire d’Aubervilliers, Meriem Derkaoui (Parti communiste), a dénoncé, samedi, un crime au « mobile crapuleux » et au « ciblage raciste », appelant à ne pas « céder à la division et à la stigmatisation », tout en réclamant des renforts policiers. A l’initiative de la municipalité, une centaine de personnes s’étaient déjà réunies, jeudi soir, devant la mairie.