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Accuser des militants, une stratégie

Khomri

Lien publiée le 30 août 2016

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http://m.lamarseillaise.fr/vaucluse/social/51658-accuser-des-militants-une-strategie

Les suites du mouvement contre la loi travail continuent de se manifester. Deux militants sont accusés d’outrages pour l’un et de violences pour l’autre à Avignon
Déjà en juin, des responsables syndicaux CGT, notamment de la fédération Mines et Énergie étaient convoqués par la police, accusés d’avoir intempestivement coupé le courant lors d’une manifestation. La même qui vaut aujourd’hui à deux autres militants d’être convoqués. Nous sommes le 13 mai dernier, et au niveau national, l’intersyndicale appelle à des manifs devant les permanences des députés PS.

A Avignon et dans le Vaucluse, une seule députée socialiste, Michèle Fournier Armand qui a sa permanence sur l’avenue Pierre Sémard. Aurélien militant proche de la CGT, membre du NPA et participant à Nuit Debout est là avec les 600 manifestants à l’appel de la CGT, FO, Solidaires, FSU. «La députée était là, elle devait recevoir des représentants des organisations syndicales. Il y a eu des prises de parole, et la porte du local étant ouverte, nous sommes entrés pour l’interpeller de manière pacifique. Nous voulions savoir si elle comptait voter cette loi. On nous a demandé de sortir, nous sommes sortis avec la députée sur le trottoir, et là je l’ai invitée à prendre la parole devant les manifestants. Elle a refusé et est entrée de nouveau dans sa permanence. Je pense qu’elle a eu peur.»

Quelle violence ?
Pour beaucoup de présents ce jour-là, on se souvient de tensions, mais aussi d’une ambiance bon enfant, même si la colère était latente devant le projet d’inversion de la hiérarchie des normes dans le droit du travail. « J’aurai trouvé ça bien qu’elle prenne la parole devant les manifestants. Elle a ensuite reçu les représentants des syndicats pendant plus d’une heure. Ce jour-là il n’a jamais été question de violence. »

C’est quelques jours après que la fédération du PS, dont les locaux avaient aussi reçus la visite des militants cette même journée, se fendait d’un communiqué parlant de «violences» envers la députée. Mais si d’aucuns ont cru alors à une communication agressive de la part du PS, voilà que l’affaire rebondit en août. « J’ai reçu une convocation de la sûreté publique le 11 août. Il est mentionné sur cette convocation que c’est pour outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique. Alors que je téléphone pour en savoir plus, on me fait savoir qu’il s’agit en fait de violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, et que cette plainte émane de la députée. Je suis convoqué le 23 août. »

Passée la surprise la solidarité s’organise, avec appel à témoins et rassemblement d’éléments de preuves, car pour tous ceux qui étaient présents sur place, on sait qu’il n’y a pas eu de violences ce jour là. Sinon pourquoi, la police présente sur place ne serait-elle pas intervenue ? « Il y a déjà des responsables et militants syndicaux qui étaient présents sur place qui ont accepté de témoigner en ma faveur. Et de plusieurs orgas, CGT, FO, SUD. Cette convocation trois mois après les faits...On garde l’impression d’une volonté de criminaliser le mouvement social. »

De l’outrage numérique
Pierre Jourlin, professeur à l’Université d’Avignon, lui aussi militant au NPA, a déjà donné suite à sa convocation qui était le 16 août dernier. Pour une autre affaire, mais pas sans lien : « J’ai d’abord reçu un courrier, puis un coup de fil d’un commandant de police qui voulait confirmer ou caler un rendez-vous si j’avais été absent. Je serai entendu par la justice le 10 novembre pour outrages aux forces de police. Ce qui est en cause ce sont deux publications sur mon compte Facebook en réaction contre les violences subies par des collégiens, ou je qualifie les flics de sous merdes, et appelle à dissoudre la police. L’autre publication, c’est après l’attentat de Nice ou je fais remarquer que l’auteur qui boit et bat sa femme ressemble plutôt à un français moyen, qu’il pourrait être dans la police. Je suis resté deux heures et demie au commissariat, dont une heure de garde à vue, suite à laquelle on m’a signifié ma convocation.

Lors de l’audition je me suis dit que j’avais de la chance d’être vieux, blanc et prof de fac. On a été très poli avec moi. Mais je tiens à dire qu’on n’a jamais autant été attaqué que sous ce gouvernement PS, on glisse vers une société de type israélien, voire pire. » Si Pierre sait maintenant qu’il sera poursuivi, Aurélien en saura plus le 23. En attendant la solidarité s’organise.

Christophe Coffinier