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Comment votre apparence joue sur votre carrière

Lien publiée le 7 septembre 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.20minutes.fr/economie/emploi/1919627-20160907-comment-apparence-joue-carriere

VIE AU BUREAU - Dans «La société du paraître»*, le sociologue Jean-François Amadieu montre que la tyrannie du paraître se fait aussi ressentir dans la sphère professionnelle…

Mieux vaut être blonde, mince et maquillée pour postuler. Cette affirmation caricaturale reflète pourtant bien une facette de la réalité. Dans La société du paraître*, publié ce mercredi, le sociologue Jean-François Amadieu souligne le poids croissant de l’apparence physique dans la vie professionnelle. « Dans le marché du travail actuel, très concurrentiel, le physique est érigé en critère d’embauche supplémentaire. Particulièrement pour les postes en contact avec la clientèle (comme la vente ou l’accueil), car l’exigence de séduction du client est de plus en plus forte », affirme-t-il.

Discriminations : quand le physique nuit gravement à l'embauche - Novethic#sante #news https://t.co/XFjhLLZPgg

— Le fil santé (@lefilsante) February 20, 2016

Et alors que la sélection sur le physique est illégale, de nombreux sites de recrutement d’hôtesses continuent par exemple, à proposer aux candidates des questionnaires les interrogeant sur leur âge et leur taille. « Comme ces discriminations ne sont que très rarement sanctionnées, leurs auteurs n’ont pas changé de comportement », souligne Jean-François Amadieu.

Le marché des cadres n’est pas épargné

Si les entreprises se piquent de diversité et ne cessent de répéter qu’elles veulent des salariés à l’image de leurs clients, elles jouent en fait un double jeu, en continuant à recruter de préférence des candidats au physique avenant. Et même pour les postes sans contact avec la clientèle, le choix est vite fait. « Un testing a montré que pour un poste de comptable, une belle candidate avait 52 % de taux de réponse positive, contre 26 % pour une postulante moins séduisante », relève Jean-François Amadieu.

Malgré les #apparences, les discriminations sur le #physique progressent.#travail #emploi pic.twitter.com/4lVSGPIkFS

— ChirurgienEsthétique (@dr_poignonec) September 9, 2015

Et alors que les cadres pourraient sembler plus à l’abri desdiscriminations liées au physique car davantage protégés par leurs diplômes, Jean-François Amadieu affirme que cela n’est pas le cas : « Etre jeune, avoir une belle gueule, avoir la ligne et être grand, c’est assurément trouver plus facilement du travail et c’est également gagner davantage », insiste-t-il.

Les femmes, premières victimes des discriminations sur le physique

Les premières tributaires de ce poids des apparences dans l’univers professionnel, sont les femmes. Et certains détails peuvent déterminants à l’embauche : des testings ont ainsi prouvé que les femmes maquillées sur la photo de leur CV reçoivent plus de réponses que les autres. « La blondeur est aussi incontestablement un atout professionnel », affirme le sociologue.

Les femmes, 1ères victimes des discriminations au travail liées au physique ou au style vestimentaire. https://t.co/DpsWoCnq6N

— Amélie N (@amelie_nicaise) February 16, 2016

Plusieurs études ont ainsi démontré que pour des postes peu qualifiés, une employée blonde gagnait mieux sa vie que sa collègue brune à compétences égales. Le fait d’avoir une poitrine conséquente serait aussi un atout sur le marché de l’emploi. A l’inverse, plusieurs études montrent que les femmes en surpoids sont moins souvent promues cadres et directrices et gagnent moins bien leur vie que leurs collègues minces.

Le CV anonyme était il la solution ?

Mais les hommes sont aussi parfois victimes de discriminations professionnelles liées à leur physique. « Toutes les études internationales et françaises confirment qu’à diplôme égal, les hommes petits gagnent moins et ont moins d’avancement », constate Jean-François Amadieu. Idem pour les hommesen surpoids : « Ils ne correspondent pas à ce que doit être un dirigeant aux yeux de la société : grand, mince, sportif. Et comme les managers se cooptent entre eux, ils ont tendance à recommander des personnes qui leur ressemblent », explique le sociologue.

Des discriminations sur le physique qui auraient pu être mises à mal si le CV anonyme avait été généralisé dans les entreprises, estime le sociologue. « Le fait de recevoir en entretien des candidats aux physiques très divers aurait été une première étape dans ce combat », affirme-t-il. La situation est-elle pour autant désespérée ? Jean-François Amadieu ne le croit pas.

« L’espoir existe, puisque le Défenseur des droits évoque désormais les discriminations liées au physique dans ses baromètres et que les médias sont beaucoup plus prompts à relayer le sujet ». Un frémissement de la société sur ces questions qui mettra encore du temps à se ressentir dans les entreprises…

*La société du paraître, Jean-François Amadieu, éditions Odile Jacob, 22,90 euros.