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    "Abolition de la tauromachie", crient des milliers d’Espagnols

    écologie Espagne

    Lien publiée le 11 septembre 2016

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Madrid (AFP) - Plusieurs milliers d'Espagnols anti-corridas sont descendus samedi dans les rues de Madrid pour réclamer "l'abolition de la tauromachie", forts d'avoir récemment obtenu l'interdiction d'une fête traditionnelle s'achevant par la mort d'un taureau à coups de lance.

    De nombreux manifestants arboraient, en fin d'après-midi, les pancartes "toréer, école de cruauté" ou "corrida, honte nationale", a constaté une journaliste de l'AFP.

    Par haut-parleur, des porte-parole du Parti contre la maltraitance animale (Pacma) appelaient à "en finir avec tous les spectacles taurins et festivités sanglantes".

    Pacma, fondé il y a treize ans, mobilise de plus en plus de militants et manifestants et était parvenu à rassembler plus de 284.000 voix aux élections législatives de juin.

    Il milite pour la prohibition de la corrida mais dénonce aussi la cruauté d'autres spectacles, tel le placement de "boules de feu" sur les cornes de taureaux affolés, pendant les fêtes traditionnelles des villes et des villages.

    Passant devant le Parlement, Azucena Perez, agent administratif de 36 ans, arborait la pancarte "taureaux et Bourbons au musée", rejetant ainsi à la fois la tauromachie et la monarchie.

    "Il me semble que faire souffrir un animal par divertissement devrait être interdit par notre législation", disait cette Madrilène, tout en se souvenant que son grand-père, lui, aimait la corrida...

    Avant la manifestation, Pacma avait diffusé sur la toile des images de corridas de veaux, où l'animal qui tient à peine sur ses pattes est mis à mort comme un taureau adulte, et celles d'une vachette agonisant dans une pelle de tracteur, après avoir été utilisée lors d'une fête.

    "Le taureau sent, souffre, c'est un mammifère supérieur comme nous", protestait Chelo Martin Pozo, professeure de 39 ans, portant un tee-shirt de Pacma sur sa jupe en jean.

    "La corrida est une honte nationale et si elle me représente, alors je ne suis pas espagnole", assurait cette Andalouse venue exprès de Séville (sud) pour manifester, dans un pays qui magnifie depuis des siècles l’art d'affronter le taureau.

    Au passage du cortège dénonçant cette tradition comme "une torture", des passants répliquaient "c'est faux,mensonge", illustrant la vive polémique divisant le pays.

    Il y a quatre ans, la région de Catalogne (nord-ouest) avait interdit la corrida. Et ces dernières années, plusieurs mairies et régions ont adopté des mesures pour ne plus subventionner la tauromachie, voire pour l'interdire.

    Et les défenseurs des animaux s'enorgueillissent d'avoir remporté une victoire, au printemps, quand la région de Castille-et-Léon (nord) a annoncé "l'interdiction de la mise à mort de taureaux en public lors de fêtes taurines populaires et traditionnelles".

    Cela signifie normalement la prohibition de la fête du Toro de la Vega, célébrée fin septembre dans la ville médiévale de Tordesillas, où un taureau est pourchassé par des cavaliers armés de lances avant de mourir devant la foule.

    Pacma veut faire de cette interdiction "un point de départ" vers l'abolition totale de la tauromachie.

    Le parti peut compter sur le soutien médiatique de la romancière Rosa Montero ou encore de l'acteur de cinéma Dani Rovira, vedette des comédies à grand succès tels "Huit noms basques".

    Dans une vidéo de Pacma, la journaliste de radio et télévision Julia Otero avait plaidé que "les meilleurs pays, ceux où on défend le mieux les droits de l'Homme et où il y a la meilleure protection sociale pour les personnes, sont aussi ceux qui traitent avec le plus de respect leursanimaux".

    Le quotidien El Pais assurait cette semaine qu'en 2015, 1.736 corridas et fêtes taurines professionnelles avaient été organisées en Espagne, soit 132 de moins qu'en 2014.

    Mais, selon le journal, le nombre de fêtes taurines populaires étaient en revanche en expansion - 16.383 autotal en 2015 - alors que les lâchers de taureaux ou de vachettes se multiplient en août et septembre dans les villages.