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Forte hausse du chômage en août

Lien publiée le 26 septembre 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Le mois d’août, période estivale propice aux défauts d’actualisation, réserve souvent des surprises sur le front des chiffres de Pôle emploi. Celle de cette année ne devrait pas faire plaisir au gouvernement. Lui qui tablait sur une baisse sensible du nombre de demandeurs d’emploi d’ici à la fin de l’année doit faire face, cette fois-ci, à une hausse importante.

Au mois d’août, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie A a augmenté donc de 50 200 personnes en France métropolitaine. Cela représente une hausse de 1,4 % par rapport au mois précédent, de quoi largement compenser la baisse spectaculaire de 19 000 personnes inscrites en catégorie A en juillet.

En août, 3,5 millions de personnes étaient donc inscrites dans les registres de l’organisme. En tout, c’est-à-dire en comptant les travailleurs en activité réduite et les chômeurs en formation, le nombre de demandeurs d’emploi en France métropolitaine s’établit à 6,2 millions de personnes pour le mois d’août.

Selon le ministère du travail, ce mauvais résultat s’explique d’abord par un « trou d’air conjoncturel » qu’a connu l’économie française au mois d’août, lequel est principalement dû aux « difficultés rencontrées dans certains secteurs d’activité particulièrement affectés par les attentats de juillet (tourisme, hôtellerie-restauration, commerce de loisir, notamment) ».

Promouvoir la « destination France »

Les attentats qui ont frappé le pays cet été ont, semble-t-il, eu un impact considérable sur le secteur du tourisme. Selon une enquête de l’Insee, le climat des affaires dans l’hôtellerie et la restauration a perdu 11 points (sur une base de 100) sur le huitième mois de l’année. Signe de la profonde dépression qui traverse un pan de l’économie habituellement prospère. La France caracolant tous les ans dans le trio de tête des destinations préférées des touristes.

Pour éteindre l’incendie, un comité d’urgence économique pour le tourisme a été créé cet été par Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères. Il a pour but de promouvoir « la destination France » et de redresser la situation.

Mais ce n’est pas tout. Les mauvais chiffres du mois d’août s’expliquent aussi, selon le ministère, par « une augmentation inhabituelle du nombre d’actualisations des demandeurs d’emploi », dit un communiqué. En août, le nombre de jours ouvrés était supérieur à celui des mois derniers, ce qui a donné plus de temps aux demandeurs d’emploi pour mettre à jour leur situation. Les chiffres ont donc mécaniquement augmenté, explique-t-on au 127 de la rue de Grenelle, où l’on veut croire qu’il n’y a pas encore péril.

Bien qu’ayant augmenté en août, le nombre de demandeurs en catégorie A a en effet baissé de 0,3 % sur trois mois. Ensuite, depuis le début de l’année, ils sont 23 700 de moins à pointer au Pôle emploi tous les mois. Le gouvernement, qui table sur une croissance à 1,5 % pour 2016, espère ainsi que les prévisions de l’Unedic (124 000 chômeurs de moins sur l’année) se réaliseront.

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(Les Echos) Le nombre de chômeurs de catégorie A a augmenté de 50.200 le mois dernier, en raison du ralentissement de l'activité touristique suite aux attentats et d’un effet technique.

La publication ce lundi des chiffres du chômage d'août a jeté un froid polaire sur le « ça va mieux » entonné à l'unisson depuis plusieurs mois par les membres de l'exécutif, François Hollande en tête. Il ressort de ces statistiques que le nombre de demandeurs d'emplois de catégorie A en France métropolitaine, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas du tout travaillé sur la période, a augmenté de 50.200. Soit une hausse de 1,4 % par rapport à juillet à laquelle aucune classe d'âge n'a échappé, et de 1 % sur trois mois. La baisse des effectifs de cette catégorie de chômeurs, la plus scrutée, depuis le 1er janvier s'en trouve relativisée d'autant puisqu'elle n'est plus « que » de 23.700 pour atteindre 3,55 millions de personnes.

Nouveau calendrier d'actualisation

Il faut remonter à janvier 2013 pour retrouver pareille dégradation du chômage. Pour l'expliquer, la ministre du Travail, Myriam El Khomri a mis en avant les « difficultés » rencontrées dans certains secteurs « particulièrement affectés » par les attentat de juillet, tourisme, hôtellerie-restauration, commerce de loisirs notamment. Ce facteur conjoncturel a été « amplifié » par un facteur purement technique lié à l'augmentation « inhabituelle » du nombre d'actualisations des demandeurs d'emplois, a-t-elle ajouté.

Concrètement, le nouveau calendrier d'actualisation mis en place depuis le 1er janvier va du 28 du mois précédent au 15 du mois courant. Les chômeurs, qui plus est, ont plus tendance à mettre à jour leurs situations les jours ouvrés. Et comme il y a eu 2 jours ouvrés de plus sur la période allant du 28 juillet au 15 août par rapport à celle allant du 28 juin au 15 juillet, Pôle emploi a enregistré beaucoup moins de défauts d'actualisation (172.000 contre 231.000) et donc beaucoup moins de « sorties » de ses statistiques des catégories A, B (moins de 78 heures travaillées), ou C (plus de 78 heures).

Effets post-attentat

« L'augmentation atypique du mois d'août est sans rapport avec l'évolution générale de la conjoncture », a relativisé Myriam El Khomri, pointant notamment la hausse des déclarations d'embauches en août, hors intérim qui ont progressé de 3,7 %, l'effet du plan PME et ceux à venir du plan 500.000 formations supplémentaires. Quant aux effets post-attentat, ils seraient en grande partie effacés, l'Insee ayant mesuré un fort rebond du climat dans l'hôtellerie restauration en septembre.

Méthode coué ? « La crise du tourisme a été particulièrement violente chez les saisonniers », confirme Bertrand Martinot, économiste, ancien délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle (et aujourd'hui conseiller de Valérie Pécresse à la région Ile-de-France). Elle fournit donc bien une partie de l'explication du mauvais chiffre d'août, mais pas la seule car si les jeunes, qui forment le gros des bataillons des saisonniers, ont beaucoup augmenté dans la catégorie A, c'est aussi le cas des plus de 50 ans.

Qui plus est, analyse-t-il, certaines régions qui ne comptent pas parmi les plus touristiques comme le Nord-Pas-de-Calais-Picardie s'en sortent plus mal que la moyenne nationale. Si l'on ajoute que les entrées en formations se sont nettement accélérées le mois dernier, il est donc possible qu'une partie de la dégradation vienne bien aussi de l'effet actualisation. « Ces effets techniques existent, ils sont très difficiles à évaluer et jouent parfois dans un sens, parfois dans l'autre », relativise Bertrand Martinot.

A ce stade, il est donc incertain de conclure que les seuls chiffres d'août marquent une nouvelle hausse durable du chômage. La publication par l'Insee du taux de chômage au sens du BIT pour le 3e trimestre permettra d'y voir plus clair car ce chiffre est indépendant des aléas administratifs. Pour 2016, l'Unedic table sur un reflux de 124.000 du nombre de demandeurs d'emplois de catégorie A. Il faut désormais en moyenne un recul de 25.000 par mois d'ici à la fin de l'année pour y parvenir. Ce que l'entourage de la ministre du Travail juge tout à fait possible. Mais en attendant, l'impact politique du chiffre d'août pour François Hollande s'annonce dévastateur.

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(Mediapart) Hausse de 1,4 % des demandeurs d’emplois de catégorie A au mois d’août, le coup est rude pour le gouvernement, qui comptait bien capitaliser sur la légère inflexion des deux mois précédents. Au total, pour le mois d’août, on atteint 5 518 200 chômeurs inscrits à Pôle emploi.

L’été se termine mal. Plus 50 200 chômeurs en catégorie A au mois d’août: l’augmentation est conséquente et efface les deux derniers relevés de Pôle emploi qui faisaient état d’une légère inflexion. En juillet, le chômage de catégorie A avait ainsi connu un recul de 19 100 inscrits.

Si l’on ajoute les catégories B et C, rassemblant ceux qui ont travaillé quelques heures le mois dernier, la hausse s’élève à 76 100 personnes. Au total, pour le mois d’août, on atteint 5 518 200 chômeurs inscrits à Pôle emploi.

Myriam El Khomri avait salué un « retournement de tendance » cet été. Dans un communiqué envoyé dès la publication des nouvelles statistiques, la ministre du travail a tenu sa ligne, malgré les mauvais chiffres : « Ce résultat, nettement moins favorable que ceux des mois précédents, peut s’expliquer notamment par les difficultés rencontrées dans certains secteurs d’activité particulièrement affectés par les attentats de juillet (tourisme, hôtellerie-restauration, commerce de loisir, notamment) ».

Effet de contexte donc, mais aussi de technique. « Cette hausse a par ailleurs été amplifiée par une augmentation inhabituelle du nombre d’actualisations des demandeurs d’emploi, due notamment à un effet calendaire (nombre de jours ouvrés plus élevé). » Pour  y voir plus clair dans ce jargon, tentative de décryptage : chaque mois, chaque demandeur d’emploi doit s’actualiser et déclarer sa situation. En août, il y aurait eu plus de jours « ouvrés », donc plus de personnes à s’actualiser, donc mécaniquement plus de personnes maintenues dans les listes de Pôle emploi.

Mais cette explication valide, en creux, l’hypothèse selon laquelle les « bons chiffres » peuvent aussi s’expliquer par un nombre plus élevé de radiations et non pas par un boom de l’emploi disponible les mois précédents, une technique régulièrement dénoncée par les syndicats de salariés et d'usagers de Pôle emploi.

Myriam El Khomri insiste : « La volatilité des résultats obtenus ces derniers mois et les facteurs exceptionnels qui affectent ceux du mois d’août justifient une nouvelle fois que l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi soit analysée en tendance ». Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité diminue effectivement depuis le début de l’année (-23 700 personnes). Le gouvernement, appuyé par un rapport de l’Insee publié en juin,  voit trois raisons à cette embellie, le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice), le pacte de responsabilité ainsi que la prime de 2.000 euros à l'embauche dans les PME. Selon les estimations de l'Insee, ces trois dispositifs enrichiraient la croissance en emplois de 95.000 postes en 2016 après avoir permis de créer 80.000 emplois l'année passée.

Cependant, si l’on regarde le cadre plus large, la catégorie B (ayant travaillé moins de 75 heures par mois) grimpe de 2,7 % sur un an et celui des catégories C s’envole (+ 8,2 % en un an). Ces chiffres attestent que depuis 12 mois, le chômage total se stabilise, mais que la précarité et les petits boulots ne cessent de croître.

Par ailleurs, l’Unedic n’est pas aussi enthousiaste que le gouvernement. Selon les prévisions financières de l’organisme chargé de la redistribution des indemnités chômage, après une baisse en 2016, les chiffres devraient rebondir en 2017, avec 79 000 chômeurs de plus l’an prochain. Le ministre du budget Michel Sapin, à l’occasion de la présentation des grandes lignes du budget mardi 20 septembre a cependant balayé ces prévisions, arguant que l’Unedic, était, par nature, «  toujours plus pessimiste ».