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Mélenchon attaqué sur l’identité nationale par le PCF et le NPA
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
LE SCAN POLITIQUE - Le candidat de la «France insoumise» souhaiterait débattre face à Nicolas Sarkozy des questions d'identité nationale, une perspective qui révolte au sein du parti communiste.
«Un débat solide sur l'identité nationale» face à Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon ne dit pas non. «À partir du moment où l'on est Français, on adopte le récit national», fait valoir le candidat de la «France insoumise», cité dans nos colonnes ce mercredi, en réponse au débat sur «nos ancêtres les gaulois» lancé par le candidat Républicain. De quoi alimenter à nouveau le conflit croissant qui l'oppose au parti communiste mais aussi à d'autres composantes de l'extrême gauche. Dans une note de blog publiée sur Mediapart, le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, accuse le fondateur du parti de gauche de participer à «rendre centrale la question de l'identité dans le débat politique français».
«Si nous sommes les filles et les fils de ce qui émancipe et libère, un débat sur l'identité avec l'homme du ministère de l'immigration, de l'intégration, et de l'identité nationale, (…) celui des “gauloiseries”, est une erreur» déplore l'élu de Pau. «La surenchère identitaire d'une partie de la droite est un danger pour notre démocratie. Le rappel historique de ce qui s'est déjà produit dans les années 30 devrait davantage être réfléchi, discuté et débattu de manière “solide”», plaide Olivier Dartigolles. «Je préfère un débat entre historiens qu'un débat instrumentalisé avec, comme toile de fond, un présidentialisme exacerbé qui ne permet pas de faire entendre les exigences populaires».
Ce «présidentialisme exacerbé» est actuellement mis en avant place du colonel Fabien pour refuser l'arrimage à une campagne jugée trop centrée autour de la personne de Mélenchon. «L'enjeu est aujourd'hui d'agréger toutes les mémoires, y compris les mémoires blessées, dans un nouveau récit républicain en ne laissant pas la plume à une droite qui attaque si durement les valeurs républicaines dans son projet politique pour 2017», écrit encore le proche de Pierre Laurent.
Une prise de distance face à l'évolution du discours mélenchoniste qui hérisse le poil de la tête de proue du NPA, Olivier Besancenot. Dans une interview sur Hors Série publiée le 24 septembre, le postier parisien s'insurge: «Aujourd'hui, une partie de la gauche radicale aime à se réconforter dans les idées du souverainisme, de la frontière, de la nation. Tout en expliquant que “sur le reste on tiendra bon“». «Jean-Luc Mélenchon nous a fait des grandes sorties au début sur le souverainisme économique -et promis, juré, craché, c'était que ça- au nom de la lutte, nécessaire par ailleurs, contre les institutions européennes», rappelle l'ancien candidat à la présidentielle de la LCR. «À la fin, t'en viens à bafouiller sur la liberté de circulation et d'installation. Et puis, à la fin, t'en viens à dire que t'es pas pour la liberté d'installation», déroule le trotskiste, qui ne voit pas cette dérive d'un bon oeil: «Tout ça, je l'analyse comme des grands sujets de régression politique pour la gauche radicale», conclut-il.
André Chassaigne s'imagine en candidat PCF
Dans l'entourage de Jean-Luc Mélenchon, l'idée s'installe qu'il faudra faire campagne sans le PCF. Si certaines figures comme Marie-Georges Buffet le soutiennent, la direction du parti pourrait lui préférer Arnaud Montebourg ou même un candidat issu de ses rangs. «Dans les conditions actuelles, il n'est pas possible de soutenir Jean-Luc Mélenchon», a estimé le député communiste André Chassaigne, interrogé par le site Regards.fr. «Il subsiste un désaccord stratégique qui a son importance. Je ne crois pas aux deux gauches irréconciliables (...) Nous, on se bat pour rassembler la gauche, parler aux militants et aux élus socialistes en souffrance, aux écologistes», explique l'élu du Puy-de-Dôme. Fustigeant «la dérive égocentrique» de Mélenchon, le député juge que, «dans les conditions actuelles», «il n'est pas possible de le soutenir: exiger la soumission comme il le fait est contre-productif. Ça ne marchera pas», prévient-il. L'auvergnat mise pour le moment sur «une candidature présentée par le PCF» qui pourrait «bousculer cette campagne présidentielle». Lui-même serait volontaire, comme il l'avait déjà été -en vain- en 2012. Les communistes trancheront cette question cruciale pour l'année à venir le 5 novembre prochain.