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Armement: du lourd pour les CRS

répression Violences-Policières

Lien publiée le 1 octobre 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.liberation.fr/france/2016/09/29/armement-du-lourd-pour-les-crs_1514870

Les compagnies républicaines de sécurité sont équipées d'un nouveau lanceur de cartouches de 40 millimètres à barillet. Il a été aperçu pour la première fois lors des mobilisations contre la loi travail.

Il aura fallu des photos de manifestants pour apprendre qu’une nouvelle arme équipe les CRS en maintien de l’ordre. Elle est apparue dans la rue pendant les manifestations contre le projet de loi travail. Il s’agit d’un fusil équipé d’un barillet permettant de tirer six cartouches de 40 millimètres. Son look est proche d’une sulfateuse d’Al Capone. Nommé Penn Arms PGL-65, les CRS y ont en fait accès depuis 2013. Mais ce fusil était jusqu’à présent resté dans les mallettes des «sections des moyens spéciaux» de chaque compagnie. «Peut-être que la hiérarchie n’avait pas souhaité l’utiliser avant cette année», avance une source policière. Depuis plusieurs mois, il a été aperçu par des militants dans les villes de Lyon, Paris et Nantes.

Contactée par Libération, la direction générale de la police nationale explique : «Cette arme nous permet de gagner du temps de rechargement.» La puissance de tir est de six coups en quatre secondes mais l’arme – comme toutes celles qui équipent les forces de l’ordre – ne dispose pas de mode rafale. Selon une note interne datée de juin 2013, qui régit l’usage du PGL-65, les seules cartouches autorisées sont des«lacrymogènes» et des «fumigènes».

Il suffirait cependant d’une simple décision politique pour en faire évoluer l’usage. Le calibre 40 millimètres est en effet le même que celui des lanceurs de balle de défense (les nouvelles générations de «flash-balls») qui équipent désormais la plupart des forces de l’ordre. Les munitions pourraient donc parfaitement s’adapter à ce nouveau fusil.«Le PGL-65 s’ajoute à un arsenal déjà extrêmement offensif, souligne Aline Daillère, de l’Action chrétienne pour l’abolition de la torture (Acat). On s’habitue à avoir ce type d’armes en maintien de l’ordre puis petit à petit on franchit des seuils.»

Tir en cloche 

Toujours selon la note de 2013, le PGL-65 permet de tirer jusqu’à 140 mètres et le policier doit respecter les mêmes précautions d’usage que pour les lanceurs classiques dits «Cougar» et «Chouka». Le tir doit être effectué en cloche. Le tir tendu est donc proscrit. L’arme est considérée à létalité intermédiaire par son constructeur américain, Combined Systems. Chaque PGL-65 coûte environ 3 000 euros selon le site d’un revendeur. De combien la France en dispose-t-elle ? «Un a à deux par compagnie», se contente de répondre la police nationale. Soit environ une centaine.

Cette arme équipe également des forces étrangères depuis plusieurs années. Elle a été utilisée notamment par certaines forces de police américaines après les émeutes de Ferguson en réaction à la mort de Michael Brown, tué par balles par la police. Ce fusil serait aussi utilisé par l’armée israélienne dans les territoires palestiniens selon l’ONG B’tselem.