Le 9 Octobre 1998, suite à une entente Internationale planifiée, le leader kurde Abdullah Öcalan a été contraint de quitter la capitale de la Syrie. Quelques mois plus tard, le 15 février 1999, il sera enlevé au Kenya et livré à la Turquie, après avoir tenté en vain de trouver asile en Europe.
Le leader du peuple kurde Abdullah Öcalan n'est pas seulement une personnalité politique et un leader de mouvement de libération, mais avant tout un penseur, un philosophe contemporain qui continue à lutter pour la libération d'un peuple et la démocratisation du Moyen Orient, dans des conditions carcérales extrêmement dures. L'isolement auquel il est soumis systématiquement depuis son incarcération est directement liée à la situation conjoncturelle de la région et aux intérêts politico-économiques des forces hégémoniques qui tentent d'actualiser la convention de Lausanne de 1923 au 100ème anniversaire de la convention Sykes-Picot qui renforça l'influence du Royaume Uni et de la France au Kurdistan.
Abdullah Öcalan est le seul acteur au Moyen Orient à proposer un projet sérieux pour la démocratisation de la région qui est actuellement au cœur d'une crise présageant une 3ème guerre Mondiale. Pendant ces 18 années d'incarcération, il a rédigé plusieurs œuvres analysant la situation géopolitique de la région et développé une nouvelle perspective consistant dans l'instauration d'un confedéralisme démocratique, système qui est mis en œuvre au Rojava (Kurdistan Syrien) depuis plus de 4 ans maintenant. Ce système d'autonomie démocratique porte des valeurs fortes telles que l'égalité, le consensus collectif entre tous les groupes ethniques et religieux de la région et la parité hommes-femmes dans la représentation politique. Le Rojava mène un combat historique contre l'organisation Daesh.
Après la tentative de putsch du 15 juillet dernier, le gouvernement de l'AKP à clairement réaffirmé son opposition à la reprise des négociations avec le leader du peuple kurde Abdullah Öcalan. L'Etat d'urgence décrété dans la foulée du putsch raté était déjà en place depuis longtemps au Kurdistan de Turquie, notamment à Cizre, Sur, Nusaybin, Silopi où des centaines de civils ont péri suite aux attaques génocidaires de l'armée turque. Les corps des personnes tuées dans ces attaques, notamment des femmes âgées, sont restés des jours entiers dans la rue sans que leurs proches ne puissent les récupérer. Des femmes ont été dénudées en public avant d'être exécutées. Le but de ces offensives et de ces massacres était d'empêcher la mise en place du système d'autogestion proclamé par la population.
Au 18ème anniversaire du complot international qui mena à l'incarcération de notre leader Abdullah Öcalan, nous réclamons encore une fois sa libération.
Nous demandons à toutes les instances internationales de faire pression sur la Turquie pour que cesse immédiatement cet isolement total sur le leader du peuple kurde Abdullah Öcalan.
8 octobre 2016
Mouvement des Femmes Kurdes en France
Conseil Démocratique Kurde en France
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