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Leur "république": Valls invite ses potes en Côte d’Ivoire aux frais de l’Etat

Lien publiée le 1 novembre 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://lelab.europe1.fr/valls-invite-son-amie-laurence-katche-et-le-journaliste-nicolas-domenach-en-cote-divoire-aux-frais-de-letat-2887508

En juin 2015, la virée de Manuel Valls en avion pour assister à la finale de la Ligue des Champions à Berlin, en plein congrès du PS, avait fait polémique. Plus d'un an plus tard, on reparle des personnes invitées par le chef du gouvernement lors de ses déplacements, aux frais de l'État et du contribuable donc.

Lundi 31 octobre, l'émission Quotidien sur TMC consacre une séquence au voyage officiel de Manuel Valls en Afrique, et plus précisément à son passage en Côte d'Ivoire, ce dimanche et ce lundi. Comme le note l'émission de Yann Barthès, Laurence Katchéfigurait parmi la délégation officielle accompagnant Manuel Valls. "Une amie", comme le précise le Premier ministre. Que faisait donc l'épouse du musicien Manu Katché, ancien membre du jury de La Nouvelle Star, au sein de cette délégation ? Lors de son discours devant la communauté française à Abidjan dimanche, Manuel Valls a notamment déclaré :

Je suis très heureux de partager ce moment avec une amie chère, qui est Laurence Katché, qui a passé les 16 premières années de sa vie ici à Abidjan.
 

Interviewée par Quotidien, l'intéressée confirme qu'elle est bien "invitée" par le résident de Matignon et explique simplement : "Je n'ai rien à dire, je suis une amie du Premier ministre,j'ai vécu très longtemps en Côte d'Ivoire, c'est mon pays de cœur et je suis ravie de revenir ici au bout de 20 ans, je n'y étais pas venue depuis 20 ans et puis voilà, c'est tout.

On la voit ainsi descendre de l'avion affrété par la République et participer à une visite officielle de ce déplacement. Relancé à deux reprises par le journaliste Hugo Clément pour connaître le pourquoi du comment de cette présence, le Premier ministre se ferme : "Je ne vous répondrai pas. [...] Je ne vous reparlerai pas, restez là-dessus."

Contacté par Le Lab, l'entourage de Manuel Valls explique que "dans une délégation officielle, depuis la nuit des temps, le Président de la République comme le Premier ministre peuvent inviter des chefs d'entreprise, des sportifs, des personnalités". On précise encore que Laurence Katché "a un travail dans l'humanitaire et connaît très bien ces pays-là", sans pouvoir pour autant détailler plus avant son rôle exact lors de ce voyage en Côte d'Ivoire.

Quotidien ajoute qu'en off, on assure du côté de Matignon que l'hôtel où a été logée Laurence Katché (le Sofitel d'Abidjan) n'a "pas été payé par l'État français mais par le gouvernement ivoirien". Restent donc les frais de déplacement en avion et sur place, la protection par les services du Premier ministre, la restauration...

Il y avait un autre "invité" de Manuel Valls dans cette délégation (et non pas avec le reste de la presse couvrant l'événement) : le journaliste Nicolas Domenach. Agacé par les questions de Quotidien sur sa présence, l'éditorialiste politique et chroniqueur àChallenges et La Nouvelle Édition de C8 s'est justifié ainsi :

C'est une technique du journalisme de combat rapproché. C'est 40 ans d'expérience, 40 ans de boulot. Vous pensez que si au bout de 40 ans de boulot, je réussis à être proche du Premier ministre à un moment essentiel de la vie politique, vous pensez - c'est ce que vous sous-entendez - qu'il y a au fond une connivence voire une corruption. [...]

J'ai voyagé avec tous les ministres de tous les côtés, de tous les clans, de toutes les couleurs politiques dans toute ma vie, je ne me suis jamais senti inféodé à aucun. L'art du journalisme, c'est d'entrer en contact, d'entrer en résonance, d'entrer en sympathie et de prendre des distances ensuite, pour arriver à trouver une vérité. [...] Je suis pas payé, j'ai jamais été payé par qui que ce soit. Je paye de ma personne, je suis là.

Du côté de Matignon, on fait valoir auprès du Lab que si les journalistes membres de la délégation presse sur un tel événement payent certes "une quote-part", cette somme ne "couvre pas du tout la totalité des frais" liés au déplacement. "Là, ils ont fait trois pays en trois jours et ont voyagé dans l'A330 présidentiel. C'est un très bel avion, avec des conditions de voyage très agréables". Sous-entendu : eux aussi se voient "payer" une partie de la chose, sans pour autant écrire "des articles dithyrambiques sur le pouvoir" par la suite. Faisant partie de la délégation officielle, ni Nicolas Domenach ni sa/ses rédaction(s) n'ont en revanche payé quoi que soit. Mais là encore, on rétorque qu'inviter des journalistes de la sorte fait partie des "choses qui se font". 

À l'époque de son escapade berlinoise, Manuel Valls avait été confronté à une très vive polémique à double titre : cela se déroulait en plein congrès du PS à Poitiers, qu'il avait donc en partie séché, et deux de ses enfants l'avaient rejoint pour l'occasion. Le Premier ministre avait finalement promis de rembourser leur "prise en charge", à hauteur de 2.500 euros.