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Montreuil. Pas de trêve hivernale pour les familles Roms expulsées
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Pas de trêve hivernale pour les treize familles roms expulsées de la Boissière qui campent dans les rues de Montreuil. Le préfet appelle cela un « campement illicite », c'est-à-dire contraire non seulement à la loi mais aussi aux bonne mœurs et à l'ordre public. Les familles qui vivent sous les tentes restent expulsables, à tout moment
Ce beau mot de trêve dans lequel il y a rêve. Cessation des hostilités, arrêt des armes. Suspension provisoire de la guerre aux pauvres, la trêve hivernale a commencé à minuit, ce premier novembre, et protégera pendant cinq mois ceux et celles qui craignent chaque jour de voir débarquer l'huissier et les flics pour les flanquer dehors, ceux et celles qui vivent dans la peur d'être jetés à la rue. Les propriétaires n'aiment pas ça, la trêve hivernale. Alors, dans les heures qui précèdent, la guerre redouble d'intensité et tourne à la boucherie. On part au boulot, on sort faire ce qu'il y a à faire et quand on revient la serrure a été changée et l'on se retrouve sans abri avec ses affaires à l'intérieur et l'on a perdu le peu que l'on avait. C'est illégal mais fréquent.
Je suppose que ces propriétaires doivent se sentir justifiés d'agir en soudards pour foutre des gens à la rue au seuil de l'hiver, juste avant la trêve. Il se sentent autorisés à bafouer la loi, quand la loi, pour une fois, ne défend pas les intérêts des possédants : pour eux c'est une anomalie. Le fait qu'un être humain doive payer, et cher, pour disposer d'un abri pourtant indispensable à sa survie est une anomalie qui ne choque pas le bourgeois, bien au contraire. La privatisation de la moindre surface habitable, de la plus petite parcelle de terrain fait ses affaires. Le pauvre doit lui payer sa rente sinon comment serait-il riche ?
Pas de trêve hivernale pour les treize familles roms expulsées de la Boissière qui campent dans les rues de Montreuil. Le préfet appelle cela un « campement illicite », c'est-à-dire contraire non seulement à la loi mais aussi aux bonne mœurs et à l'ordre public. Les familles qui vivent sous les tentes restent expulsables, à tout moment. Pour n'importe quel observateur de bonne foi, ce qui s'oppose aux bonne mœurs, à l'ordre public et aux droits humains fondamentaux, c'est de laisser des enfants dormir sur le trottoir depuis près de cent jours. Des enfants à même le trottoir, c'est des images de Calcutta ou bien des vieilles photos de l'Amérique de Roosevelt, ou bien ça date de l'après-guerre avant la construction des HLM. En France, aujourd'hui ? C'est illégal mais ça devient fréquent.
Le maire de Montreuil peut décider de la mise à l'abri des familles roms, il peut décider de mettre la vingtaine d'enfants au chaud pour l'hiver. Au moins pendant la trêve hivernale. Il a le pouvoir, le maire. C'est bien ce qu'il a voulu : le pouvoir. Et maintenant il l'a. Pour quoi faire ? Pas pour mettre à l'abri des familles sans logis, celles dont il a demandé l'expulsion.
Les personnes qui fréquentent les cercles municipaux le disent et le répètent : le maire est bloqué. Il est complètement bloqué le maire de Montreuil et il ne bougera pas plus qu'un mur. Il ne veut pas en entendre parler de la mise à l'abri des enfants roms et de leurs parents. Il ne veut même pas faire installer des douches et des sanitaires pour les aider à rester propres. Parce qu'il bloque aussi sur les toilettes publiques, le maire de Montreuil. Il attend on ne sait quoi. La dématérialisation des familles roms qui campent derrière le théâtre. Leur évaporation dans l'espace. Ou qu'elles se changent en fleurs.
Comment débloquer un maire ? Quelqu'un aurait-il le mode d'emploi ? Les personnes solidaires des familles à la rue font des suppositions. Elles se disent que, peut-être, le blocage du maire serait d'origine électorale. Elles réfléchissent sur ce qu'elles entendent de la bouche de certaines braves gens contre les pauvres, surtout les étrangers. Elles méditent sur le racisme anti-roms tellement répandu : dommage qu'Adolf n'ait pas fini le boulot, etc. Il faut les comprendre, les personnes solidaires, elles sont au côté des familles depuis toutes ces semaines, les soutiennent matériellement et moralement. Ça les intrigue, le blocage du maire. Alors, elles font des hypothèses. Par exemple, l'hypothèse d'un sordide calcul électoral. Elles additionnent, elles soustraient et elles tombent sur ce résultat : aider les roms ferait perdre des voix au maire, loger les sans abris, ça serait pas bon pour rester encore plus longtemps au pouvoir sans rien faire pour aider les gens dans le besoin. Elles finissent par avoir mauvais esprit, les personnes solidaires. Un espoir, malgré tout : réussir à montrer au maire qu'il se trompe dans son calcul, que ses données sont fausses parce que les montreuillois et les montreuilloises ne sont ni racistes ni égoïstes. La lutte continue. Les personnes solidaires ne lâcheront pas les familles roms et dénonceront l'illégalité de la situation, son injustice, son inhumanité. Sans trêve.
Montreuil. Automne 2016 © Gilles Walusinski
Montreuil. Automne 2016 © Gilles Walusinski
Montreuil. Automne 2016 (au Méliès) © Gilles Walusinski
Montreuil. Automne 2016 (au Méliès) © Gilles Walusinski
Montreuil. Automne 2016 (au Méliès) © Gilles Walusinski
Montreuil. Automne 2016 (anniversaire de Diana à La Parole errante) © Gilles Walusinski
Montreuil. Automne 2016 (anniversaire de Diana à La Parole errante) © Gilles Walusinski
Montreuil. Automne 2016 (anniversaire de Diana à La Parole errante) © Gilles Walusinski
Montreuil. Automne 2016 © Gilles Walusinski
Montreuil. Automne 2016 © Gilles Walusinski
Montreuil. Automne 2016 © Gilles Walusinski




