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Notes sur Trump

Trump

Lien publiée le 28 novembre 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

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Avant de revenir sur la « cohérence » du moment Trump (et du populisme en général), de rapides éclaircissements prospectifs sur son paradoxe central, la nécessité à moyen terme de tailler des croupières à ceux-la même qui ont permis sa victoire…

“Les gens en ont marre des mensonges, ils en ont marre de perdre leur boulot, ils en ont marre de voir leurs entreprises partir s’installer dans d’autres pays. C’est pourquoi les sidérurgistes sont avec moi, c’est pourquoi les mineurs sont avec moi, c’est pourquoi les travailleurs, les électriciens, les plombiers, les gens qui sont dans le concret sont tous avec nous. » Donald Trump lors d’un meeting à Erie (Pennsylvanie)

« Aujourd’hui, Linda fait preuve d’un optimisme prudent : « Pour la première fois depuis longtemps, j’ai le sentiment que ça va aller mieux. » Déjà, elle rêve que les usines où travaillaient ses parents vont rouvrir et donner du travail à ses petits-enfants. »
                                                     « Alors j’ai voté Trump » in Le Monde du 23 Novembre

« ... les cauchemars, c'est ce que les rêves deviennent toujours en vieillissant. »
                                                       Romain Gary La vie devant soi

Des rumeurs font état de la possible nomination au poste de « ministre » du commerce du milliardaire et vieux (79 ans) soutien de Trump, Wilbur Ross. Cet « opposant au libre-échange », connu sous le surnom de « roi de la faillite » a fait fortune en achetant, restructurant et revendant diverses industries. Son coup le plus fumant a été réalisé grâce aux aciéries de l’international Steel Group rachetées alors qu’elles se dirigeaient vers la faillite, restructurées brutalement ( Ross a notamment utilisé les lois américaines sur les faillites pour réduire drastiquement les retraites) puis revendues à Arcelor Mittal en 2004, alors que le vent commençait à tourner ( hausse du dollar, fin des mesures protectionnistes décrétées par l’administration Bush). C’est donc cet ami des travailleurs ( il a certes aidé à sauver en 2012 l’Amalgamated Bank qui appartient aux syndicats !) qui va présider au tournant protectionniste sensé préparer la renaissance de l’industrie américaine…
Cette nomination, si elle a lieue, ne restera toutefois qu’un épisode folklorique au vu de ce qui s’annonce pour la classe ouvrière américaine. Les diverses baisses d’impôts prévues vont d’ores et déjà dresser le décor puisqu’elles bénéficieront évidemment aux très riches ( On estime que le 0,1% verra ses impôts baisser de 14% contre une baisse de 0,8% pour les contribuables les plus pauvres). De même les travaux d’infrastructures prévus se feront sous la forme de crédits d’impôts à des entreprises privées, bref des chèques de l’État à des entreprises pour qu’elles investissent dans des projets d’infrastructures qu’elles finiront par posséder au bout du compte pour une bouchée de pain. Or pour financer toutes ces largesses, Trump sera obligé de creuser le déficit public et donc, vu le niveau d’épargne domestique et le resserrement de la politique monétaire, de continuer à recourir aux habituels prêteurs internationaux, s’ensuivra une plus grande dépendance à la Chine entre autre ( ce qui modérera certainement l’ardeur protectionniste de trump and co), une hausse des taux d’intérêts de la dette américaine donc une hausse du dollar ( qui a déjà commencée) donc un mauvais coup porté…à l’industrie américaine.
 Moralité, après avoir partagé les prébendes et satisfait les différentes fractions de l’oligarchie ( cf aussi le retrait annoncé de la loi Dodd-Frank qui fait la joie de Wall-Street), sans parler de ses propres affaires, Trump n’aura d’autres choix que de suivre les conseils des faucons républicains et d’appliquer une cure d’austérité. Il a d’ailleurs parlé dernièrement de « moderniser » les programmes sociaux Medicare et Medicaid, qu’il avait juré de défendre et dont dépendent beaucoup de ses électeurs. Bref, un peu plus de tout ce contre quoi les ‘oubliés de l’Amérique » se sont parait-il dressés…
La question qui se posera très vite sera donc de savoir si Trump, à coup de déportations et autres fuites en avant dans le « law and order » et le revival ségrégationniste,  parviendra à canaliser la frustration des électeurs de la « rust belt » ou si ceux-ci s’enfonceront plus en avant dans une fascisation dont les contours ne devraient pas tarder à se dessiner…