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Grèce: le chef de l'Etat propose un cabinet de technocrates

Lien publiée le 15 mai 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Le chef de l'Etat grec, Carolos Papoulias, a abattu lundi soir une dernière carte pour tenter d'éviter au pays de nouvelles élections et de rassurer la zone euro, en proposant un gouvernement de personnalités et une nouvelle réunion des dirigeants de partis mardi.

Cette rencontre à 11H00 GMT sera précédée d'un tête à tête entre M. Papoulias et le transfuge conservateur Panos Kammenos, appelé en renfort des trois partis qui tentent d'éviter une sortie du pays de l'euro, après avoir été dans un premier temps tenu à l'écart des tractations entre conservateurs, socialistes et gauche. Son parti nationalo-populiste Grecs indépendant a remporté 33 députés sur 300 aux élections législatives du 6 mai.

Le dirigeant de la gauche radicale du Syriza, propulsé deuxième force politique du pays pour son rejet total des recettes UE-FMI d'austérité, a accepté de participer à la réunion de mardi. Seuls le parti communiste KKE, qui campe sur un isolement assumé, et la formation néonazie Chryssi Avghi (Aube Dorée) seraient absents.

L'annonce de la proposition de M. Papoulias a été faite par le chef du Pasok socialiste Evangélos Vénizélos à l'issue d'une nouvelle réunion jusque là présentée comme de dernière chance au palais présidentiel avec les dirigeants conservateur, Antonis Samaras, et de la gauche modérée, Fotis Kouvelis.

Selon M. Vénizelos, l'option d'un "gouvernement de personnalités non-politiques, qui sera soutenu au parlement par le plus grand nombre de députés", a été proposée par M. Papoulias "pour éviter les élections (...) et permettre au pays de revendiquer le dépassement définitif du memorandum et de sortir de la crise".

Pour être soutenu au parlement, un gouvernement de technocrates doit pouvoir prétendre réunir 151 députés au moins, sur les 300 que compte le parlement.

La constitution ne limite pas le temps donné à M. Papoulias pour tenter d'arracher un accord des chefs politiques à son projet, mais le délai expirera de fait à la formation, le 17 mai, du nouveau parlement.

M. Vénizélos, dont le parti a été laminé par les électeurs le 6 mai (41 députés seulement), a immédiatement apporté son soutien à la proposition de M. Papoulias, que M. Samaras s'est également dit prêt à examiner en invoquant le "mandat du peuple" en faveur selon lui d'une coalition gouvernementale. La Nouvelle démocratie a obtenu 108 sièges de députés.

M. Kouvelis a, lui, réitéré son refus d'un attelage gouvernemental auquel ne participerait pas son rival à gauche, Alexis Tsipras. Cette position, également avancée par M. Samaras a bloqué la formation, jugée la plus probable dans un premier temps, d'une équipe associant le Dimar aux conservateurs et aux socialistes, qui bénéficierait pourtant d'une large majorité de 168 sièges sur 300.

Professant leur attachement à l'euro, la Nouvelle-Démocratie, le Pasok et Dimar ont émis des propositions proches en vue de la formation d'un gouvernement "de deux ans" ayant pour but la renégociation et l'allègement des mesures de rigueur imposées depuis 2010 par les bailleurs de fonds du pays, UE et FMI, et fortement contestées lors du scrutin du 6 mai.

Si la dernière tentative de M. Papoulias échouait, la Grèce s'acheminerait vers de nouvelles élections mi-juin, qui pourraient voir les partis opposés à l'austérité obtenir la majorité et entraîner le pays vers une possible sortie de la zone euro.

Le cas grec devait du coup dominer l'ordre du jour de la réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles, qui a commencé vers 16H00 GMT. Dans ce contexte, les bourses européennes ont plongé lundi.

Paris a reculé de 2,29%, Londres de 1,97%, Francfort de 1,94%. Madrid et Milan ont respectivement perdu 2,66% et 2,74%. Quant à Athènes, elle a chuté de 4,56%. Mouvement baissier suivi par Wall Street où le Dow Jones cédait 1,15% à l'ouverture tandis que l'euro accentuait son repli face au dollar.

Les dirigeants européens ont de nouveau agité lundi le spectre d'une sortie du pays de l'euro, dans le sillage d'un premier avertissement émanant de Berlin, première économie européenne, qui prône la discipline budgétaire.

Si la chancelière allemande Angela Merkel a assuré qu'elle ne "croyait pas" que l'aide européenne s'arrête pour la Grèce, son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a écarté tout assouplissement du plan de réformes demandé à Athènes. "Je ne vois pas ce que nous aurions pu faire de plus en terme de négociations" avec les Grecs, a-t-il affirmé à son arrivée à Bruxelles.

La Une lundi de l'hebdomadaire allemand Spiegel, de sensibilité de centre-gauche, était aussi sans ambiguïtés: "Acropolis Adieu" titrait le magazine, sur l'illustration d'un temple grec délabré et des débris d'une pièce d'un euro. L'hebdomadaire britannique The Economist en rajoutait dans l'antique, titrant sur "le talon d'Achille" de l'Europe, également sur fond de temple grec.

La Commission a toutefois cherché à ramener un peu de sérénité: "Nous espérons que la Grèce restera dans l'euro (...) mais il est évidemment important que le pays respecte les engagements qu'il a pris", a insisté une porte-parole, Pia Ahrenkilde.

Sans s'attendre à un accord immédiat, Katerina Zarbos, 45 ans, professeur d'anglais à Athènes, rencontrée près du parlement, avait plus tôt souligné à l'AFP qu'elle aimerait bien que le pays reste dans "l'euro". Mais, ajoutait-elle, il s'agit peut-être "d'une sorte de faux sentiment de sécurité".