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Québec : une loi liberticide a été adoptée pour mâter les étudiants

Lien publiée le 19 mai 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(afp) Le parlement québécois a adopté vendredi une "loi spéciale" présentée par le gouvernement du Premier ministre Jean Charest destinée à mettre fin au conflit étudiant qui dure dans la province depuis 14 semaines et très critiquée pour les limitations aux libertés qu'elle apporte.

Ce texte, approuvé par 68 voix pour et 48 contre, restreint notamment le droit de manifester et prévoit de lourdes amendes pour les contrevenants.

Immédiatement après le vote, la chef de l'opposition Pauline Marois, qui dirige le Parti Québécois qui avait mené une intense campagne contre ce projet de loi, a parlé "d'un des jours les plus sombres pour la démocratie québécoise" et d'une "loi-matraque pour faire taire les Québécois", tout en appelant les citoyens à respecter le texte voté par le parlement provincial.

La loi restreint le droit de manifester sans accord préalable avec la police et interdit tout rassemblement à moins de 50 mètres des établissements scolaires. Elle prévoit aussi de très lourdes amendes pour les organisateurs de manifestations destinées à empêcher le fonctionnement normal des universités, un individu s'exposant à une amende de 1.000 à 5.000 dollars par jour, tandis qu'une association d'étudiants risque une amende de 25.000 à 125.000 dollars par jour et le double en cas de récidive.

Le conflit a commencé début février, les étudiants se mettant en grève pour protester contre la hausse des frais de scolarité.

La dernière version de cette réforme prévoit une augmentation de 82% des droits de scolarité à l'université de 1.780 dollars sur sept ans, au lieu de cinq ans initialement, pour arriver à près de 4.000 dollars par an, plus près de la moyenne nord-américaine.

Le gouvernement a souligné qu'en contrepartie les prêts et bourses augmenteraient également, ce qui devrait annuler la hausse pour environ un étudiant sur deux. Mais les étudiants grévistes ont massivement rejeté la hausse.