[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

USA : mobilisation contre Trump le 20 janvier

Trump USA

Lien publiée le 19 janvier 2017

Tweeter Facebook

Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://lundi.am/Etats-Unis-Le-20-janvier-mobilisation-generale-contre-le-regime-Trump

Des centaines de milliers d’opposants sont attendus à Washington vendredi 20 janvier à l’occasion de l’investiture de Donald Trump. Nous traduisons et reproduisons ici cet appel à manifester. Paru sur un site d’informations étatsuniens, il énonce assez clairement le choc à attendre de la rencontre entre les supporters de Trump et le reste des États-Unis.

Ce qui se déroule aux États-Unis est sans précédent. Tous les tenants de la structure du pouvoir étasunien : le gouvernement, la police, l’économie, les partis politiques et la domination blanche sont en train d’être remis en question, attaqués physiquement et dans de nombreuses situations, délégitimés par une vaste majorité de la population. Les émeutes, les actions de blocages et d’occupations de lieux sont devenues normales alors que le rythme de la lutte reste constant. Les gen-tes commencent à se trouver les un-es les autres et à trouver leur propre pouvoir. Partout aux États-unis, des assemblées populaires se constituent dans les villes pour prendre des décisions sans l’état, sans l’autorité policière, en même temps que des parcours d’apprentissages sont mis en place dans tous les domaines, des soins sanitaires à l’auto-défense, les participant-es affluant par milliers, pendant que l’extrême-droite réplique, une vague de violences et d’attaques après l’autre, pour tenter de maintenir un peuple asservi à l’état. Malgré cela, un nouveau pouvoir se lève.

Tandis que Trump se prépare à prendre les rênes du pouvoir, il aspire à régner sur une nation profondément divisée qui le renie largement. Les élites ont favorisé Clinton parce qu’elle représentait quelqu’un qui pouvait potentiellement préserver une paix sociale malgré une période de troubles graves. De l’autre côté, Trump alimente le chaos et cherche l’affrontement avec le peuple même qu’il voudrait diriger. Déjà, son taux de ralliement s’effondre progressivement et de plus en plus de secteurs de la société se révoltent contre lui. Des groupes qui soutenaient Trump voient dorénavantleurs emplois, leur protection santé, leur propre existence et leurs libertés menacés. En même temps, le courant alt-right qui a aidé à amener Trump au pouvoir est en train de se disloquer et d’autres formations d’extrême-droite s’alignent aveuglément en rang militaire derrière leur nouveau dirigeant, prêts à servir l’état en tant que force extra-judiciaire, par la violence si nécessaire.

Pendant ce temps, la gauche est sans voix, les organisations institutionnelles, réformistes, bureaucratiques et politiques n’ont aucune idée de ce qu’il faut faire, ni comment. Ayant basé leurs activités autour du travail associatif, de luttes particulières et isolées dans le seul but de créer ces petits spectacles insignifiants qu’aiment tant les médias, tout cela en espérant que cela puisse influer un petit peu sur la ligne politique des démocrates. La gauche n’a pas la capacité de prendre la moindre initiative pour faire face. Après avoir passé des décennies à entuber les gens et à leur soutirer des fonds, la gauche réformiste, électorale et associative est désormais vue comme le poids mort qu’elle est réellement. Tous, de Bernie Sanders au du comité national démocrate, du parti vert à l’ensemble de l’appareil de de la "Démocratie" étasunien, se révèlent une faillite, une arnaque, une totale et ultime perte de temps.
En d’autres termes, la situation est excellente.

POURQUOI PERTURBER LE 20 JANVIER (#DIRSUPTJ20)

Partout, la colère monte.

Trump a été élu par le corps électoral en une période de dégoût profond envers le système politique étasunien, qui au cours des huit dernières années a continué de mener des guerres à l’étranger, tandis qu’à l’intérieur du pays l’espionnage, les pouvoirs de la police et la répression n’ont fait que redoubler. Alors que l’économie s’est restructurée après la crise de 2007 - 2008, de grandes quantités de richesse furent arrachées des mains de la classe ouvrière et des pauvres et placées dans celles des plus puissantes et plus riches élites. Pendant ce temps, la menace d’un changement climatique drastique est devenue de plus en plus sévère, et les mouvements sociaux massifs, les luttes et les révoltes et insurrections populaires contre l’état et sa police ont éclaté partout dans l’espace public. Face à ces mobilisations de masse venues d’en bas, nous avons vu à la fois une coordination de la répression de la part de l’administration Obama et l’expansion d’une force auxiliaire réactionnaire venue de l’extrême droite pour protéger la domination blanche, les rapports de propriété et le gouvernement lui-même qui doit faire face à l’insurrection noire et à la mobilisation des exploités et des exclus.

Trump ne fera que poursuivre ces trajectoires, et « Make America great again » d’autant plus à destination des élites qui la possèdent et la contrôlent qu’il remplit son administration de divers milliardaires, PDGs, membres de sa propre famille, porte-paroles d’extrême droite et magnats des médias. Peut-on s’étonner que des dizaines de milliers de personnes aient pris la rue les nuits suivant l’élection lors d’affrontements émeutiers, de blocages autoroutiers et de manifestations de masse quand on considère ce que le régime a en tête ? Déportations massives en permanence, pouvoirs fédéraux de surveillance, contrôle, torture et espionnage étendus, attaques envers les syndicats, les droits sociaux, l’éducation publique, les programmes sociaux, etcetera. Pour ajouter à la vague grandissante de colère, Trump a perdu le vote populaire de plus de 2,5 millions de voix. Plus de la moitié du pays n’a même pas daignée déposer un bulletin pour l’un ou l’autre des candidats, et les sondages en sortie d’urne ont montré que parmi ceux qui y allèrent la majeure partie méprisaient ceux pour qui ils s’étaient déplacés. Nous, qui rejetonts le système politique que nous considérons comme un racket organisé par la classe dominante, nous sommes la majorité.

Actuellement,le programme républicain tout comme le plan à cent jours de Trump ne font que confirmer tout cela. En résumé, Trump appelle à mener des attaques envers quasi tous les segments de la société, envers la classe ouvrière, à mettre en place de nombreuses mesures draconiennes visant les immigrés et les musulmans, à donner carte blanche à la police, et à développer les industries extractives malgré le désastre climatique imminent. Bref, la continuation et l’accélération de tout ce qui a rendu tant de monde pauvre et impuissant pendant les années Obama et a mené notre planète au bord du désastre écologique.

Ce qui est important avec #DisruptJ20 c’est la la manière dont nous prenons de l’ampleur et construisons avec tous ceux qui nous entourent, tout en poussant vers l’avant toutes les actions qui seront entreprises ce jour-là et après..Il s’agit de définir la base de la résistance collective de masse dans ce pays, et de monter la barre toujours plus haut. Il s’agit de s’approprier cette énergie révolutionnaire et offensive afin de la ramener dans nos communautés pour les luttes qui nous attendent ; s’organiser, construire, grandir et avancer.

SE DÉFENDRE CONTRE L’EXTRÊME-DROITE ET DÉBORDER LA GAUCHE

Plusieurs points évidents apparaissent : le première est que l’extrême droite sera présente en force pour soutenir Trump. Malgré leur récit selon lequel nous serions financés par Soros (homme d’affaire américain connu pour avoir soutenu financièrement la campagne d’Hillary Clinton) et serions les fantassins de la mondialisation, ce sont eux qui sont utilisés comme troupes de choc pour assurer le contrôle gouvernemental des rues. Même si l’on imagine bien que les suprémacistes blancs, les néo-nazis et le KKKviendront supporter Trump, ils n’afficheront probablement pas leur couleur politique au grand jour. Cependant, s’il y a une activité sur laquelle ils se jetterons probablement, c’est celle de s’affronter à nous. Les nerds de la droite alternative (alt-right) seront aussi présents en masse, mais il y a peu de chances qu’ils recherchent la confrontation, préférant se concentrer autour du « Ait-right Deploraball » qui célèbrera l’inauguration de Trump. Cet évènement, ainsi que la mobilisation antifasciste contre, aura lieu le 19 janvier au Club National de la Presse.
En dehors des neo-nazis, des membres du KKK, de l’Alt-Right, et des nationalistes blancs, il risque d’y avoir des confrontations avec d’autres segments de l’extrème droite, moins politisés mais beaucoup plus disposés à se battre. Cela inclu les « Bikers for Trump » et groupes affiliés (qui seront présents par millions selon clic-bait) et des groupes "patriotes" comme les OathKeepers ou les 3%ers. Les Oath Keeper ont même publié un appel à l’action pour protéger les electeurs de Trump de l’"extrême gauche". De toutes évidences, le 20 janvier va être un test pour les années à venir étant donné que les groupes d’extrême droite aspirent à agir en tant que force auxiliaire pour protéger le gouvernement des personnes qui essayent de reprendre le pouvoir sur leur vie et leur communauté.

Faites attention à vous, déplacez vous en groupe, protégez vous les uns les autres, emportez des vêtements de rechange et restez toujours sur vos gardes. Puisque nous abordons ce sujet, si vous ne l’avez pas encore fait, mettez un code sur votre portable, téléchargez Signal pour émettre des messages et des appels chiffrés, mettez-y aussi un code, et créez des groupes de discussion avec vos amis pour pouvoir vous coordonner. Plus il y aura de monde utilisant des messages chiffrés, mieux ça sera. Cela vous permettra également de diminuer les risques au cas où la police s’empare de votre téléphone. Vérouillez cette merde !

L’autre point évident est que cette mobilisation dépasse largement Trump et que nous ne devons pas nous laisser aspirer en réduisant la situation politique à sa personne. Nous devons éviter le bourbier de la politique débile de gauche, nous souvenir que nous vivons à une période où une part croissante de la population est dégoutée par les deux partis majoritaires et par le système dans son ensemble. Nous trouverons une meilleure issue en dressant une critique intégrale du système sans nous concentrer sur la personnalité de Trump.
Il faut également se rappeler que Trump hérite d’un vaste appareil de pouvoir et de contrôle de par la mise en place d’institutions et d’infrastructures de répression par l’administration Obama. Si l’on peut remporter une victoire dans les jours à venir c’est en permettant aux gens de se rendre compte que la gauche actuelle ne représente qu’un échec, que le processus politique est en faillite et que le vote ne va pas nous libérer de quoi que ce soit. Et surtout, que nous offrons une solution et un chemin basés sur la construction de l’autonomie et de nouvelles formes de vie, cela en s’affrontant directement pour le monde que l’on désire contre celui-ci.

Globalement, tout est en place pour ceux qui souhaitent s’organiser, se battre, se mobiliser et gagner du terrain face au régime. La victoire comme la défaite, dépendent de nous.Relever le défi, avancer et se constituer en force matérielle à ce moment de l’Histoire, tout cela dépend de notre sérieux, de notre capacité à nous organiser et à construire une base ouverte afin d’accueillir de nouvelles personnes. Tout cela dépend de notre détermination à gagner.

See you in the streets


(Consulter les dizaines de manifestations organisées avant et pendant le J20.)

(Tous nos remerciements aux aimables traducteurs.)