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Les opposants à la loi travail reprennent du poil de la bête

Khomri

Lien publiée le 31 janvier 2017

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Lundi soir, l’intersyndicale CGT-FO-FSU-UNEF-UNL-FIDL a réuni 800 personnes lors d’un meeting réclamant une nouvelle fois l’abrogation de la loi Travail dont les effets négatifs se font désormais sentir dans les entreprises.

Les banderoles appelant au retrait de la loi travail derrière lesquelles défilaient, il y quelques mois, des centaines de milliers de personnes, ont été accrochées, lundi soir, au balcon du gymnase Japy, à Paris. Réunis à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-FSU-UNL-UNEF-FIDL (Solidaires s’étant retiré de l’initiative), près de 800 militants ont réaffirmé leur volonté de ne pas baisser les bras, plaidant pour l’abrogation du texte de loi lors d’un grand meeting régional. 

Une loi, entrée en vigueur au premier janvier dernier et dont les conséquences négatives se font déjà ressentir dans les entreprises. Au micro, Muriel Saint-Omer, déléguée syndicale CGT des centres médicaux du Cosem (Coordination des Œuvres Sociales et Médicales) qui rassemble trois centres de santé parisiens, en liste quelques unes. « Nous vivons au quotidien, avec ce texte, l’accélération de la remise en cause de nos acquis » a-t-elle déclaré, en voulant pour exemple « l’annualisation du temps de travail, le gel des primes et le passage au forfait jour de certaines catégories de personnel ». Pour la syndicaliste, « l’entrée en vigueur de la loi Travail a d’ores et déjà modifié le rapport de force dans les entreprises, au profit du patronat ». L’inversion de la hiérarchie des normes, mesure phare de la loi qui fait primer les accords d’entreprise sur les accords de branche, a elle aussi fait ses premiers dégâts sociaux. « Dans le secteur de la publicité, explique Nathalie Homand, secrétaire générale adjointe du syndicat national de la presse, de l’édition et de la publicité (SNPEP-FO), la commission paritaire des accords dérogatoires qui négociait jusqu’à présent les conditions des forfaits-jour a purement et simplement été supprimée à la faveur de l’article 18 de la loi Travail qui détruit le principe de l’action paritaire». Résultat, « les entreprise négocient en interne le temps de travail de leurs salariés, avec, pour certaines, des accords allant jusqu’à 48 heures de travail hebdomadaire » poursuit la syndicaliste. 

Face à la précarité, la jeunesse est en première ligne

C’était une volonté des organisateurs. Ouvrir le meeting par la parole de syndicalistes de terrain, témoignant au plus près des réalités du travail quotidien. Par la suite, les représentants régionaux des organisations syndicales et de jeunesse inscrites dans la poursuite du combat contre la loi Travail ont pris la parole face à la foule brandissant en nombre les drapeaux rouges ciglés CGT ou FO. « La volonté de la CGT de faire abroger ce texte est intact » a déclaré Pascal Joly, secrétaire général de l’Union régionale Ile-de-France – URIF-CGT. « Elle est intacte et même renforcée non seulement par les effets concrets qui se font déjà ressentir dans les entreprises, mais également au vu de l’acharnement dont on fait preuve les pouvoirs publics à l’encontre de nos militants » a-t-il poursuivi rappelant que plusieurs syndicalistes étaient « toujours en procès » et exigeant, une nouvelle fois, « la relaxe générale ». Mais pour Pascal Joly, cette loi austéritaire représente surtout un précédent dangereux qui peut « servir de socle à la remise en cause de tous les salariés et servir les intérêts d’un Medef revanchard soutenu par la droite et l’extrême droite ». 

Si la loi travail affaiblit les acquis de tous les travailleurs, elle participe également à la précarisation des salariés déjà fragiles. C’est le cas des étudiants, « dont 50% sont contraints de se salarier pour financer leurs études et font parti des plus concernés par le travail nuit ou le travail du dimanche » a tenu à rappeler Clotilde Hoppe, responsable de l’UNEF pour la région parisienne. La jeunesse, déjà « en première ligne, frappée par la précarité, a toute sa part à prendre dans la construction d’un alternative à la loi Travail » a renchéri Ismaël Chbanui, secrétaire général de l’UNL (Union nationale Lycéenne). 

Journée d'action interprofessionnelle, le 7 mars

Les défenseurs de la loi Travail n’ont eu de cesse, durant toute la période des grandes mobilisations, d’arguer que le texte ne concernait pas la fonction publique. Or, a rappelé lundi soir Michel Galin, co-secrétaire régional de la FSU, « les fonctionnaires sont des salariés comme les autres et tout le monde sait d’expérience que lorsqu’une loi s’attaque aux conditions de travail dans le privé, les salariés du secteur public sont vite concernés par la suite ». Oui, « les attaques contre le secteur privé sont les prémices à la démolition de toutes les conventions collectives » a réaffirmé Gabriel Gaudy, secrétaire général de FO Ile-de-France. Pour autant, « rien n’est perdu et ceux qui pensaient que nous ne bougerions pas pendant la trêve des confiseurs ont tord » a-t-il lancé au micro, galvanisant la foule et appelant à la mobilisation pour la journée du 7 mars, journée d’action interprofessionnelle. « Ce meeting est un tremplin pour la suite » a lancé le syndicaliste, un rassemblement nécessaire à la relance d’une dynamique de  lutte dans un contexte de campagnes électorales où la question sociale reste à l’arrière plan des discours politiques. Il est temps que les candidats se prononcent clairement à insisté pour finir Pascal Joly adressant à tous les candidats à la présidentielle et aux législatives un appel « à voter au plus vite deux texte de loi : l’amnistie pour tous les syndicalistes et l’abrogation immédiate de la Loi Travail ».