http://www.cgt-dieppe.fr/2017/03/renforcer-nos-syndicats-mutualiser-nos-luttes-pour-stopper-la-casse-sociale-et-conquerir-de-nouveaux-droits.html?utm_source=flux&utm_medium=flux-rss&utm_campaign=economy-finance-legal

UN CONGRÈS OFFENSIF

Les 14 et 15 mars, le congrès de l’UL de la Région Dieppoise s’est tenu à la salle Paul Éluard.

Plus de 140 participants le premier jour et pas loin de 200 le deuxième, notre Union Locale a démontré une belle vitalité ainsi qu’une belle diversité dans la présence aux débats de notre congrès.

Après le rapport d’activité présenté par Mathias Dupuis, les échanges ont été nombreux dans la salle et les témoignages des différents syndicats ont rappelé combien les luttes étaient nombreuses dans les entreprises et en Interpro sur notre territoire. Le rapport a été voté à l’unanimité.

Plus de 30 Bases sur 40 étaient présentes à notre congrès, démontrant une implication importante des syndicats.

Dans le rapport d’orientation, présenté par Franck Pilon, la ligne suivie depuis de nombreux mois, notamment dans la lutte contre la loi travail a été développée et renforcée :

« La CGT sur notre territoire de la région Dieppoise, est la première organisation syndicale par l'influence qu'elle a auprès des salarié(e)s et par sa participation active aux luttes sociales.

L’ampleur des manifestations de ces derniers mois contre la loi « travail » et ses résultats obtenus aux élections professionnelles le démontrent. Cela lui confère une responsabilité particulière comme syndicat de lutte de classe et de masse dont les salariés ont tant besoin aujourd'hui pour imposer de véritables progrès sociaux.

Dans ce contexte, nous devons construire des rapports de forces plus favorables au monde du travail.

La dégradation des conditions de vie et de travail de l’ensemble des salariés, des privés d’emploi et des retraités est totale. Les réformes imposées depuis notre dernier congrès, Pacte de responsabilité, loi dite de sécurisation de l’emploi, loi Macron, CICE, Rebsamen, Touraine, réforme Territoriale, transition énergétique et autres jusqu’à l’infâme « loi travail » (El Khomri), n’ont pas seulement été dans la continuité de celles des gouvernements précédents, elles l’ont aggravée sur bien des plans, en soumission totale aux exigences du patronat, de la finance et de la troïka (la Commission Européenne (CE), la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI).

Ces décisions du gouvernement répondent à un seul objectif : accroitre la rémunération du capital au détriment de celle du travail… »

« Pour redonner confiance dans les luttes, pour donner une perspective à la profonde colère sociale qui reste encore étouffée, notre syndicalisme doit clairement apparaître à tous les niveaux comme un syndicalisme révolutionnaire offensif, alliant contestations et propositions. Notre participation à toutes les instances de représentation doit être offensive et doit s’appuyer sur les luttes plutôt que sur les discours…»

«Le port de Dieppe doit être un élément moteur économique local et régional.

Dans le contexte actuel de la réunification de la Normandie, avec une nouvelle gouvernance à venir, dans des délais qui restent à définir pour le port de Dieppe, et une probable fusion du Syndicat Mixte du Port de Dieppe avec celui des Ports Normands Associés, gérant déjà les ports de Caen-Ouistreham et Cherbourg, la CGT de Dieppe alerte sur les inquiétudes des personnels concernant cette réorganisation et le développement économique du port.

Le Syndicat CGT du Port de Dieppe ne peut que déplorer le manque d’écoute, d’implication et de soutien de la part de la direction du Syndicat Mixte du port de Dieppe sur cette activité économique.

Malgré l’autosatisfaction affichée de la direction sur les résultats actuels, le port de commerce affiche, selon la presse spécialisée un nouveau recul de 5% du trafic, alors que les ports départementaux sont en progression… »

Aucun grand port ne peut fonctionner sans infrastructure adaptée.

C’est pourquoi la CGT exige la finition immédiate de la RN 27, seul réseau national reliant Dieppe aux grands axes routiers.

Débutée il y a plus de 30 ans, il est inadmissible que les retards incohérents de ce tronçon restent un frein important au développement économique.

La CGT revendique aussi l’importance économique et écologique d’un retour au fret ferroviaire public de manière privilégiée de façon à répondre aux exigences d’aménagement du territoire et du développement du service public.

Les infrastructures ferroviaires délaissées depuis une vingtaine d’année doivent impérativement être remise en état pour être utilisées.

Priorité est donnée à la reconquête d’un véritable service public tant pour le transport des voyageurs que de celui des marchandises. Une action qui passe par l’abrogation de la loi du 4 août 2014 portant réforme du système ferroviaire français.

Localement, la CGT réclame le retour des liaisons directes ferroviaires Dieppe-Paris à des horaires adaptés ainsi que et inlassablement l’électrification ( et/ou le doublement de la voie) sur l’axe de la ligne « Malaunay-Dieppe ».

Nous portons l’exigence d’un transport public de qualité et sécurisé ainsi que la fin de l’externalisation et la commercialisation des métiers cheminots… »

« L’énergie n’est pas une marchandise comme les autres. La déréglementation du secteur de l’énergie a conduit à éclater les deux entreprises issues du CNR (EDF-GDF) et provoque une envolée des tarifs. L’ouverture du capital, les filialisations, l’ouverture à la concurrence ont conduit les entreprises à augmenter leurs tarifs (80% pour le gaz et 40% pour l’électricité), à plus de sous-traitance, à réduire leurs investissements, leurs effectifs pour remonter du cash aux différents actionnaires au détriment du service public et de la sécurité des usagers… »

« Nous réaffirmons notre revendication d’un grand service public d’éducation nationale unifié avec intégration des personnels de l’enseignement privé. Nous exigeons des moyens humains et financiers conséquents qui doivent être dégagés par les pouvoirs publics pour permettre que les fonds publics de l’Enseignement soient attribués à l’école publique pour une politique scolaire qui s’engage pour lutter contre les inégalités, les retards et les échecs scolaires. Nous sommes attachés à une école au haut niveau culturel, scientifique et technologique pour des mesures de formations initiales et continues des personnels… »

« Un investissement important en moyens humains, financiers et matériels en direction des élèves les plus en difficulté, en particulier pour ceux des milieux populaires. Une politique de promotion de l’enseignement professionnel public pour diversifier l’offre de formation dans tous les territoires du département, des ouvertures ou réouvertures de formations correspondant aux besoins des élèves et non celles dictées par les besoins directs du patronat… »

« Depuis des années l’État et le patronat criminalisent l’action syndicale et plus particulièrement la CGT. Le patronat a besoin de tuer toute opposition qui viendrait remettre en cause ses choix stratégiques. Ici comme ailleurs, de nombreux camarades sont concernés.

« Avec un gouvernement qui écoute et protège le patronat, nos militants risquent d’être confrontés de plus en plus à ces tentatives de criminalisation. Tout salarié a le droit de se syndiquer, de créer une base syndicale et d’exercer une activité syndicale et plusieurs textes internationaux prohibent la répression comme les discriminations syndicales. Nous veillerons tout particulièrement à ce qu’aucun camarade de notre UL ne soit condamné pour des faits syndicaux.

L’UL organisera, chaque fois que nécessaire, des rassemblements de soutien interprofessionnel notamment lorsque des militants CGT sont convoqués pour des sanctions, ou par la police et les tribunaux… »

« Exigeons sans délai l’abrogation de la loi Travail !

Il faut que toute la CGT soit offensive pour mobiliser, sans dévier selon les combinaisons gouvernementales à venir.

Nous réaffirmons et nous réaffirmerons l’abrogation des lois Macron, Rebsamen, Touraine et NOTRe de même que la loi de transition énergétique organisant la privatisation de l’énergie.

Afin de nous renforcer, il est fondamental qu’aucun syndiqué ne soit « isolé » dans la CGT, à chaque fois que cela est possible, il faut créer des syndicats ou des sections dans les entreprises.

Sur les services publics, tel que voulue par le CNR, ils sont l’affaire de tous les salariés, les retraités et les privés d’emploi. La création d’un collectif « service public » sur l’Union Locale, composé de représentants des syndicats des services publics, délégations de services publics, mais également d’autres syndicats comme les organismes sociaux, permettrait de mailler le territoire et prendre des décisions pour contrer la destruction de celui-ci. Il s’efforcera de garantir la participation de tous pour proposer des actions et initiatives interprofessionnelles visant à élargir et renforcer les mobilisations pour la défense et l’amélioration des services publics.

L’UL se doit d’être combative contre :

- Les fermetures de tous services publics et services aux publics (Poste, Organisme Sociaux, etc…)

- Les impacts sur les usagers (moins de proximité, moins de moyens financiers, délai de réponses plus long, …)

- L’impact des mutualisations (et/ou transfert) des compétences sous quelque forme que cela se fasse sur la politique locale actuelle (moyens en personnel, moyens matériels, transfert de compétences, …).

- Les impacts des regroupements de commune sur l’emploi et les agents territoriaux.

« À travail égal salaire égal », l’union locale s’engage à faire de l’égalité homme femme une priorité.

La culture et le militantisme continueront d’être impulsés par l’Union Locale. Le retour d’un grand 1er mai depuis quelques années, évènementiel, mêlant revendications, culture, camaraderie, histoire et festivité doit s’inscrire dans le temps, en s’articulant autour d’une commission culture.

Dans le même temps, nous devons nous mettre, dès demain, au travail pour organiser le centenaire de notre Union Locale en 2017. Ce grand moment sera pour nous celui de la mémoire et de l’hommage à tous ceux qui ont construit les luttes au travers de notre structure.

Enfin, nous devons développer autour des structures et associations de la CGT, la reconnaissance de notre histoire sociale. Continuer l’archivage des documents qui font de la CGT la plus grande force au service des salariés, retraités et privés d’emploi de ce pays… »

Le document d’orientation a été voté à l’unanimité moins 3 abstentions.

Le congrès a élu l’ensemble des candidats à la commission exécutive, forte de 41 membres (représentants 26 bases) et des 3 à la CFC.

Aussitôt réunis, celle-ci a élue :

Secrétaire Général : Mathias DUPUIS (Territoriaux de Dieppe)

Secrétaire à la Politique Financière : Franck PILON (Port de Dieppe)

Membres du bureau :

Christine RAGUENES (Hôpital de Dieppe)

Michel QUESNEL (Gévelot)

Delphine VILLEMINOT (Davigel)

Sandrine HOULETTE (TATI)

Stéphane DOUET (Plastuni)

Sylvie BOQUET (La Poste)

Karim KHEDIMALLAH (PTL)

Sylvie ROUSSEL (Conseil Départemental 76)

Joël DUJARDIN (PALUEL)

À noter la présence des UL du Havre, Rouen, Eu-Le Tréport, Gournay et Elbeuf ainsi que la présence des Dockers du Havre venu apporter leur solidarité avec notre UL.

Pour clôturer le congrès, le congrès a remis la médaille de la fidélité à 25 camarades ayant plus de 50 ans de syndicalisme, un moment de fraternité et de camaraderie fort et émouvant.