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Rupture entre le PCF et France insoumise
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Dans une conférence de presse, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a déploré un risque de voir les deux formations partir en ordre dispersé.
Pierre Laurent le sait : l’accord entre son parti et la France insoumise (FI) de Jean-Luc Mélenchon est très loin d’être signé. Et il ne risque pas de voir le jour. Toujours le même refrain. FI laisse ses portes ouvertes à condition que les nouveaux arrivants signent une charte. C’est-à-dire, le même logo, le même programme et – car c’est aussi une affaire d’argent – la même association de financement : chaque voix récoltée au premier tour des législatives compte pour le financement public d’un parti, le temps du quinquennat. Le PCF, qui compte ses sous, refuse de laisser sa part et son identité de côté. Voilà pour la carte postale.
Du coup, mardi après-midi, Pierre Laurent a organisé une conférence de presse surprise. Histoire de mettre un petit coup de pression à Mélenchon et prouver au monde qu’il est innocent. Si la France insoumise et le PCF ne s’engagent pas ensemble dans les législatives, ce n’est pas de sa faute. Mais celle de son (ancien) copain, Jean-Luc Mélenchon. Pour le moment, après plusieurs réunions brouillonnes, les deux camps devraient quand même atterrir sur un tout petit accord : le PCF est prêt à se désister au profit de FI dans une dizaine de circonscriptions si cette dernière en fait autant. Un petit accord qui permet de laisser une chance aux députés communistes sortants de conserver leur circonscription et de faire gagner les dirigeants de la France Insoumise. Une mini-tambouille.
«Avec force et un peu de colère»
Face à la presse, le chef des communistes a fait comme si de rien n’était. Comme si tout était encore possible alors que tout est (presque) plié. La France insoumise organise ce mercredi une conférence de presse pour lancer sa campagne des législatives. Peut-être l’occasion de savoir si Jean-Luc Mélenchon est candidat, ou pas. Qu’importe, Pierre Laurent n’est pas content et il le fait savoir. Ça donne: «Je renouvelle avec force et un peu de colère mon appel à La France insoumise pour un accord sous une bannière commune.» Puis : «Cet accord est une condition pour obtenir un maximum de députés et faire barrage à En marche, la droite et le Front national. Or, cet accord fait toujours défaut.»
Au fil des mots, Pierre Laurent a lancé une dernière perche en direction des militants et des candidats sur le terrain. Il a rappelé que le PCF souhaite mettre en avant des candidats «nouveaux». Des filles et des garçons de la société civile pour «renouveler», «faire émerger» des nouvelles têtes. Il a conclu avec une demande: «J’appelle tous les candidats localement à entrer en campagne la main tendue et à œuvrer pour le rassemblement.» Sauf que, sur le terrain, à l’image des rapports entre Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, il semble que ce ne soit pas l’amour fou.
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Les soutiens de Jean-Luc Mélenchon et les communistes n'ont réussi à se mettre d'accord que sur une vingtaine de désistements. Dans plus de 500 circonscriptions, les deux formations présenteront leur propre candidat.
Tension maximale entre le PCF et Jean-Luc Mélenchon. L'état exécrable de leurs relations a récemment pu se mesurer aux menaces proférées par le camp du chef de file de la France Insoumise contre les candidats communistes aux législatives qui utiliseraient l'image de Jean-Luc Mélenchon sur leur matériel de propagande. Les choses ne sont pas calmées ce mardi, alors que les représentants des deux formations politiques échangeaient sur la campagne des régionales. Il s'agit de transformer l'essai en capitalisant sur les 19,2% obtenus à la présidentielle.
«Des discussions sont toujours en cours mais dans un climat dégradé. Nous travaillons pour le moment sur une liste réduite de circonscriptions, une vingtaine, dans lesquelles il y aura un désistement», confie dépité, Olivier Dartigolles au Figaro. Le porte-parole du PCF continuera jusqu'à la dernière minute à chercher un terrain d'entente. «Nous continuerons jusqu'au bout à défendre le rassemblement. Les électeurs qui nous ont portés dans cette présidentielle ne comprendraient pas que les Insoumis soient désormais en concurrence avec les communistes», estime l'élu palois.
La présence du PCF menacée à l'Assemblée
C'est le scénario noir des dernières élections locales qui pourrait se mettre en place pour la gauche radicale, si toutes ses composantes présentent des candidats concurrents. Face à la complexité des jeux d'alliances, qui variaient grandement d'un territoire à l'autre, le ministère de l'Intérieur avait éprouvé la plus grande difficulté à restituer les résultats des forces du Front de gauche. Une chose est désormais certaine, il est bel et bien mort et enterré.
Pour l'heure, le PCF a donc prévu d'investir 535 candidats et à peu près autant du côté des soutiens de Jean-Luc Mélenchon, selon Europe 1, «un accord au rabais», selon les mots de Pierre Laurent. De guerre lasse, la place du colonel Fabien pourrait-elle se tourner définitivement du côté des hamonistes pour ces législatives? «Oh là! À chaque jour suffit sa peine», tranche Olivier Dartigolles. En attendant, les projections des sondages ne sont pas bonnes pour la gauche radicale, qui pourrait perdre son groupe, voire disparaitre tout simplement du palais Bourbon.