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Pourquoi les patrons embauchent-ils des travailleurs sans titre de séjour ?

Lien publiée le 12 mai 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://paris-luttes.info/pourquoi-les-patrons-embauchent-8126

Texte du Collectif des Travailleurs Sans-Papiers de Vitry sur l’exploitation des travailleurs sans-papiers et appel à une manifestation devant le siège du groupe de restauration Compass.

Pour réduire considérablement le salaire
C’est le cas le plus courant.
Au 57 boulevard de Strasbourg, les coiffeuses qui avaient fait grève pendant des mois en 2014 et 2015 étaient payées en espèces quelques centaines d’euros par mois alors qu’elles œuvraient à plein temps. C’est systématique dans les salons de coiffure autour de la Gare de l’Est. Mais de nombreuses sociétés font de même. Cela s’étend comme un cancer, en particulier au nettoyage. La découverte que son salarié est sans titre peut conduire aussi l’employeur à lui délivrer un salaire réduit de moitié et en espèces.

Afin de dissimuler les heures à l’URSSAF
Une façon de faire est de ne déclarer qu’une partie des heures. Une feuille de paye délivrée tous les trois mois à 30 heures déclarées (mensuelles) peut cacher un emploi à plein temps depuis des années. Les sommes qui sont versées correspondent à un salaire réel, mais dans ce cas, l’employeur escroque les caisses de solidarité.

Pour intensifier le travail
Un exemple : un membre de notre collectif cherche à être embauché par une société de nettoyage : La Rationnelle. Il produit un titre de séjour à un autre nom. Au vu de la photo, le chef d’agence comprend que la personne est sans titre, mais l’embauche tout de même pour un chantier de trois heures quotidiennes. Un mois après, elle exige que ce qui était en fait en trois heures soit désormais accompli en deux heures. Le travailleur a dû accepter.

Afin de réduire les dépenses de sécurité
De l’amiante, il y en a partout, tout spécialement dans les bâtiments construits après guerre et jusqu’en 1997. Il faut l’enlever, en particulier à l’occasion de travaux. Normalement, réglementation oblige, la zone amiantée doit être alors confinée et les ouvriers intervenants équipés comme indiqué ci-contre. Evidemment cela coute très cher.

La grève des travailleurs sans-papiers du chantier de Breteuil a montré comment de grandes sociétés parviennent à contourner les règles de sécurité. Elles sous-traitent à des sociétés qui ne prendront que des sans-papiers, lesquels feront le désamiantage sans même être prévenus du danger.
Ne croyez pas que ces pratiques soient réservées au patronat voyou. La voyoucratie est en train de s’étendre à tout le patronat. Des sociétés ayant pignon sur rue sont impliquées : La Rationnelle (grande société du nettoyage), CAPRON, dans le bâtiment œuvrant à Breteuil pour COVEA, un consortium d’assurance incluant des mutuelles comme la GMF ou la MAAF. L’exemple suivant implique le groupe COMPASS à travers sa société de restauration collective EUREST qui gère un millier de restaurants.

SCOLAREST aussi
La profession de plongeur est particulièrement difficile et mal payée. Il n’est pas étonnant comme dans le nettoyage ou le bâtiment d’y retrouver beaucoup de travailleurs sans titre.
C’est le cas de M. DIARRA Baye, qui a travaillé à l’école 12 rue des Jonquilles à Paris au cours de l’année 2016.

Pour pouvoir licencier le travailleur plus tard
En janvier 2016, M. SOUKOUNA travaille comme plongeur intérimaire pour la société EUREST qui gère le restaurant interentreprise du Green Office de Rueil. Il est sous une autre identité. Le gérant d’EUREST, satisfait de son travaille, l’embauche sous une troisième identité. Il était donc parfaitement au courant de la situation irrégulière de M. SOUKOUNA. Néanmoins, dix mois plus tard, il le signale comme travailleur sans titre auprès de sa responsable Ressources Humaines. M. SOUKOUNA est convoqué le 5 décembre pour un entretier préalable. Il est licencié le 4 janvier... un mois plus tard... EUREST s’était rendu compte qu’ils avaient besoin de lui pour les fêtes de fin d’année.

Le travailleur sans titre apparaît alors comme une variable d’ajustement des effectifs. Le groupe COMPASS est d’ailleurs coutumier des licenciements de salariés. Plusieurs ont eu lieu récemment et concernent des salariés avec titre : par exemple à l’EVERGREEN de Montrouge ou à la tour FIRST à La Défense. Un autre, mandaté pour la CGT, a eu lieu au restaurant de l’entreprise L’OREAL à Levallois-Perret.

Nous réclamons :
La réambauche de MM. SOUKOUNA et DIARRA ainsi que les documents nécessaires à leur régularisation.

Collectif des Travailleurs Sans-Papiers de Vitry 94

Le Collectif des Travailleurs Sans Papiers de Vitry organise vendredi 12 mai 16h au métro Châtillon-Montouge, une manifestation allant jusqu’au siège du groupe de restauration COMPASS 125 avenue de la République (société EUREST, SCOLAREST...).

P.-S.

https://www.facebook.com/CTSPV94