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Un maire tente de bannir les SDF de ses rues en invoquant les attentats

Lien publiée le 2 juin 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

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La mairie de Tours a l'arrêté anti-mendicité facile, même si la justice l'entend rarement de cette oreille. Pour sa dernière tentative d'interdiction, Serge Babary use d'un argument particulier : les SDF gêneraient l'arrivée des secours en cas d'attentat.

Et si l'état d'urgence m'aidait à bannir les SDF de mes rues ? C'est sans doute ce que le maire de Tours a dû se dire lorsqu'il a publié le nouvel arrêté anti-mendicité de la ville, un "chantier" hérité de son prédécesseur Jean Germain. L'édile LR Serge Babary a ainsi pris le 15 mai dernier un arrêté municipal interdisant "toute occupation abusive et prolongée des rues (...) lorsqu’elle est de nature à entraver la libre-circulation des personnes, la commodité de passage et la sûreté dans les rues", comme l'a relayé le site d'info local La Rotative. Son souhait ? Faire déguerpir du centre-ville les sans-abris et "les bandes qui squattent avec leurs chiens".

Deux arrêtés de ce type ont déjà été pris par la ville, sans grand succès. Celui du 6 décembre 2013 pris par l'ancien maire, Jean Germain (PS), a été annulé il y a un an par la Cour administrative d'appel de Nantes. Un autre pris cette fois par Serge Babary lui-même, datant de mai 2014, est en passe de l'être aussi. Le rapporteur public avait estimé fin mai 2017 que cette décision était clairement anti-pauvre"de nature à affecter la liberté d'aller et venir des personnes en situation de précarité". Il faut noter que les juges administratifs ne s'écartent que très rarement de l'avis du rapporteur public. 

Chasse aux pauvres = prévention attentat

Dans le nouvel arrêté du 15 mai 2017, à l'approche de la saison estivale et son lot de touristes et de festivités locales, Serge Babary change de stratégie. Parmi les raisons avancées pour une interdiction courant du 12 mai au 30 septembre et couvrant le centre historique de Tours, l'édile invoque la menace terroriste. Et c'est là la nouveauté : "Il est nécessaire de garantir l’accessibilité aux secours en cas d’attentats et la fluidité de la circulation piétonne, laquelle doit rester libre et non entravée par des occupations abusives". Les SDF et les punk à chiens, squattant l'espace public, empêcheraient l'arrivée des secours en cas d'attentat.

L'édile ne manque d'ailleurs pas de citer dans son texte la loi prolongeant l'état d'urgence jusqu'à cet été pour donner du poids à sa décision : "Considérant la prorogation de l'état d'urgence jusqu'au 15 juillet justifiée par le risque important d'attentats, il est nécessaire de garantir l'accès aux secours en cas d'attentats".

Après l'annulation du décret de 2013 l'année dernière, l'adjoint au maire chargé de la sécurité Olivier Lebreton avait en effet promis de reprendre un arrêté similaire pour l'été 2017. Il avait alors déclaré dans un webzine : "Mon message consiste à dire à ces personnes qu’elles ne sont plus les bienvenues à Tours".