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Italie : le gouvernement renfloue les banques avec l’argent public
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
L'intervention de l'Etat italien a été validée par l'Europe et saluée par les marchés.
Mais le scénario appliqué aux banques vénitiennes jette le trouble sur le principe du « bail in ».
En sortant le carnet de chèques ce week-end pour restructurer les deux banques vénitiennes, Popolare di Vicenza et Veneto Banca, l'Etat italien a stoppé net un interminable feuilleton. Mais l'opération ne lève pas les incertitudes sur la santé du secteur bancaire italien et jette le trouble sur le système européen des faillites bancaires. Revue de détail.
L'avenir des banques vénitiennes est-il désormais clair ?
Bankitalia a nommé les commissaires qui seront chargés de procéder à la restructuration des deux établissements. Parmi eux, Fabrizio Viola, ex-administrateur de Popolare di Vicenza. Ils devront mettre en place un véritable plan « de sang et de larmes » avec la fermeture de 600 agences et la mise à contribution du Fonds de solidarité bancaire pour le départ sur base volontaire de 3.900 salariés. Plus que le sauvetage des deux banques vénitiennes, c'est donc leur disparition pure et simple qui a été évitée. Intesa Sanpaolo - déjà première banque en Vénétie avec un peu moins de 800 agences, soit autant que les deux banques vénitiennes réunies - renforce sa place de premier groupe bancaire du pays.
Quelle est la stratégie des autorités italiennes ?
Outre la nécessité de défendre les petits porteurs de dette bancaire et les épargnants à moins d'un an des élections législatives, le gouvernement de Paolo Gentiloni a évité au secteur bancaire du pays une nouvelle crise qu'il ne pouvait pas se permettre. L'application des instruments européens de « bail in » aurait obligé le Fonds interbancaire de garantie des dépôts à débourser 12,5 milliards d'euros. Intesa Sanpaolo aurait ainsi perdu 2,5 milliards d'euros, mais serait demeuré le seul établissement à respecter encore les ratios de fonds propres réglementaires. Tous les autres auraient été contraints de lancer de nouvelles augmentations de capital incertaines, plongeant le système dans la crise.
Quelles réactions au lendemain de cette intervention ?
Lundi, l'indice phare de la Bourse de Milan a gagné 0,81 %, tiré par le secteur bancaire avec le titre d'Intesa Sanpaolo en tête qui enregistrait un flatteur +3,52 %. L'écart de taux entre l'Italie et l'Allemagne est redescendu à 165 points. Mais si le gouvernement et les milieux financiers se félicitent, l'opposition critique un énième sauvetage coûteux alors que 10 milliards d'euros environ ont déjà été mobilisés par le passé pour éviter la faillite à plusieurs établissements dont Monte dei Paschi (MPS) et les quatre petites banques régionales toscanes.
D'autres banques italiennes sont-elles en danger ?
Le système bancaire reste fragile. D'après une étude de Mediobanca (portant sur 500 banques), 114 établissements affichent un niveau de crédits détériorés inquiétant car supérieur à leur actif net. Parmi eux, les caisses d'épargne de Cesena (Caricesena) et de San Miniato (Carismi), récemment reprises par le Crédit Agricole, ou encore la Banque Populaire de Salerno, en Campanie. Bankitalia a également pointé comme banques à risque en 2017 la Popolare dell'Etna, les BCC di Terra d'Otranto, d'Irpina ou encore les caisses d'épargne de Loreto et de Chieti. Autant de banques trop petites pour mettre véritablement le secteur en danger. Reste la génoise Carige, parmi les 20 principales banques du pays. L'établissement devra affronter un plan drastique de réduction de plus de 7 milliards d'euros de créances douteuses et une augmentation de capital d'environ 500 millions d'euros.
Le scénario se complique-t-il pour MPS ?
Pas vraiment. MPS devrait profiter de la résolution de la crise des banques vénitiennes. Un secteur bancaire italien plus stable ne pourra que favoriser la mise en oeuvre d'un nouveau plan industriel qui sera dévoilé dans les semaines à venir. Lundi, le vice-gouverneur de la Banque d'Italie a expliqué que le plan de sauvetage était désormais finalisé, la Commission européenne n'ayant plus qu'à officialiser son accord.
La logique du « bail in » est-elle déjà remise en question ?
Il y a quinze jours, l'Union européenne étrennait en Espagne ses habits de « liquidateur » bancaire : Santander reprenait pour 1 euro l'ensemble des actifs de Banco Popular (bons comme « toxiques ») mettant à contribution les actionnaires et certains détenteurs de dette. Un parfait exemple de résolution bancaire, censée régner en Europe : lorsqu'une banque est en difficulté, l'Etat ne doit plus voler à son secours et le secteur privé prend ses pertes. Le scénario italien est bien différent : le champion local - Intesa - reprend pour 1 euro symbolique uniquement les parties saines de la banque. Les finances publiques se chargeant de délester l'ensemble de ses prêts non performants. Une différence de traitement prévue par les réglementations européennes, qui ont laissé s'appliquer le droit local des faillites. En l'occurrence, le superviseur européen a considéré « l'absence de fonction critique exercée par ces banques et l'absence d'impact systémique de leur faillite sur la stabilité financière », explique le directeur des études économiques de l'Ieseg School of Management. Reste à savoir si ces traitements encore peu uniformes - à l'encontre des promesses de l'Union bancaire - ne vont pas jeter le trouble. Lundi, Friederike von Tiesenhausen, porte-parole du ministère allemand des Finances, a souligné - sans commenter de cas particulier - que « le recours à une aide publique devrait être évité autant que possible dans les situations de faillite ». Les investisseurs, détenteurs d'actions ou de dette bancaire, risquent aussi de manquer de visibilité : outre l'Italie, le stock des actifs bancaires reste encore médiocre en Irlande, ou encore au Portugal.
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L'Allemagne estime que la Commission ne devrait pas valider l'aide d'Etat de 17 milliards d'euros pour liquider les banques vénitiennes. L'Espagne souligne que le cas de Banco Popular a été réglé sans argent public.
Le sauvetage par des fonds publics de deux banques italiennes en perdition fait polémique en Europe. L'Allemagne a exprimé son désaccord avec la mise en liquidation de Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca, dans le cadre d'une "recapitalisation préventive" par l'Etat italien, approuvée par la Commission européenne. Une aide d'Etat qui pourrait atteindre 17 milliards d'euros, soit trois fois plus qu'estimé initialement, et qui fait grincer des dents outre-Rhin :
"Si des banques ne sont pas rentables, il est préférable de les laisser quitter le marché plutôt que de les maintenir artificiellement en vie avec des recapitalisations préventives", a déclaré une porte-parole du ministère allemand des Finances, sans citer spécifiquement les banques italiennes.
"Le recours à une aide publique devrait être évité autant que possible dans les situations de faillite. Dans les procédures de liquidation également. C'est la mission de la Commission européenne de garantir que l'aide de l'Etat est limitée au minimum et d'éviter le contournement des règles de démantèlement via des programmes nationaux de mise en liquidation"
En Espagne, des actionnaires ruinés
En Espagne, le ministre de l'Economie, Luis de Guindos, a relevé que le récent sauvetage de Banco Popular par sa compatriote Santander pour un euro symbolique n'avait rien à voir - c'est le privé qui a tout assumé. Glissant au passage que l'Italie s'y prenait fort tard pour assainir son système bancaire :
"Ce qu'est en train de faire l'Italie est ce qu'a fait l'Espagne en 2012. Nous avons dû injecter de l'argent public et nous avons restructuré et assaini le système financier. L'Italie le fait maintenant, et actuellement la restructuration est impossible en Italie sans aides publiques", a déclaré le ministre espagnol de l'Economie. "C'est très différent de ce qui s'est passé avec Banco Popular, pour laquelle il n'y a eu aucune sorte d'aide publique" a-t-il souligné.
L'Espagne avait dû injecter plus de 41 milliards d'euros, prêtés par l'Union européenne. La facture totale du sauvetage des banques espagnoles aurait même atteint 61 milliards aux contribuables, selon la cour des comptes locale. Pour Banco Popular, qui a subi une crise de fuite de dépôts et souffrait d'un stock d'actifs toxiques, Santander a accepté de lancer une augmentation de capital de 7 milliards d'euros et les quelques 300.000 actionnaires de Popular, dont de petits porteurs, ont tout perdu du jour au lendemain. Des porteurs d'obligations subordonnées ont aussi perdu la totalité de leur investissement.
"En Espagne, les dirigeants ont eu le courage politique de ruiner des gens. Ce n'est pas le cas en Italie, où les banques n'ont, en outre, pas été très insistantes sur le recouvrement de leurs créances" analyse le dirigeant d'une grande française.
En outre, un autre sauvetage sur fonds publics se prépare en Italie, celui de Monte Paschi, la quatrième italienne, qui prévoit l'injection de 6,6 milliards d'euros d'aide de l'Etat, qui sera officiellement validée par la Commission européenne sous peu. "C'est une affaire réglée", a déclaré lundi le vice-gouverner de la Banque d'Italie, Fabio Panetta.