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Le PCF vers un soutien au gouvernement sans participation

Lien publiée le 18 juin 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Figaro) Les militants votent lundi et mardi sur une participation au gouvernement.

Le Front de gauche comptait dimanche soir sur l'élection d'une dizaine de députés, dont 9 ou 10 communistes et un membre du Parti de gauche, Marc Dolez, dans la 17e circonscription du Nord. Parmi les élus, deux nouveaux: Gaby Charroux dans la 13e des Bouches-du-Rhône et le maire de Vierzon, Nicolas Sansu, dans la 2e du Cher. Secrétaire national du PCF, Pierre Laurent a été clair: ce n'est «pas un bon résultat». «Nous avons payé cher notre autonomie», a-t-il jugé, estimant la situation «liée au double effet de la présidentialisation et du mode de scrutin».

Les communistes n'envisagent pourtant pas d'être privés de groupe à l'Assemblée, même en l'absence des quinze députés nécessaires. «On va explorer toutes les pistes avant de demander l'abaissement», a indiqué Pierre Laurent, qui compte sur le soutien de quelques élus d'outre-mer. Il a estimé «pas impossible» d'atteindre le seuil. Le secrétaire national communiste est amer. Le Front de gauche «pèse 25% des voix de gauche à la présidentielle et 15% des voix de gauche aux législatives et nous aurons moins de 5% des députés de gauche à l'Assemblée nationale», a-t-il déploré, évoquant «une injustice démocratique».

Une participation au gouvernement n'est pas d'actualité chez les communistes. Pas plus chez leurs alliés. Patrick Braouezec en a rêvé un temps. C'était avant que le député sortant de Seine-Saint-Denis ne se maintienne face au candidat PS arrivé en tête au premier tour, et qu'il soit battu. Interrogée sur une participation gouvernementale du PCF, Marie-George Buffet a laissé entendre qu'elle n'y était pas favorable et que son parti serait «autonome et constructif».

Vendredi sur RTL, Pierre Laurent a donné «tort» au gouvernement qui veut fixer le déficit à 3% du PIB en 2013, jugeant que ce ne serait «pas tenable». «Si on continue dans cette voie-là, à l'arrivée, non seulement nous n'aurons pas de sortie de crise, mais nous n'aurons pas la réduction des déficits annoncée.» Et il a rappelé que «si aucune des mesures importantes, structurelles» proposées par le Front de gauche «n'est prise en compte, les conditions risquent de ne pas être réunies» pour participer au gouvernement. Sachant que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ne doit pas non plus les supplier.

Les militants communistes voteront sur cette question de la participation du PCF au gouvernement. Ils sont autour de 70.000, selon la direction. Les militants s'exprimeront sur la base d'une résolution adoptée lundi par le conseil national du PCF. Mercredi, enfin, une conférence nationale, à Paris, réunissant près de 500 délégués, «prendra ses décisions sur la base des résultats du vote».

«Attitude sectaire»

Mais plus qu'une participation de la gauche radicale au gouvernement, c'est de l'entrée possible d'une partie dissidente du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) dans le Front de gauche qu'il sera question. Mardi, des représentants du courant Gauche anticapitaliste, qui ont quitté le NPA cet hiver, ont rendez-vous avec quelques responsables pour en parler. Parmi eux, l'ex-bras droit d'Olivier Besancenot, Pierre-François Grond, qui a soutenu Jean-Luc Mélenchon à la fin de sa campagne présidentielle. «Des éléments nouveaux sont intervenus, dit-il, qui nous incitent à rejoindre le Front de gauche et à rompre avec l'attitude sectaire des actuels dirigeants du NPA: la place prise par le FN, les orientations politiques austéritaires de François Hollande et la force de la crise qui s'annonce.»

Selon Pierre-François Grond, «quelque chose de très profond» se passe pour l'extrême gauche, alors que ni Lutte ouvrière ni le NPA ne vont pouvoir bénéficier des subsides de l'État du fait de leurs trop faibles scores… Certains militants restés au NPA attendraient le conseil national du parti, fixé au 7 juillet, pour tenter d'orienter les votes en direction du Front de gauche. Avec risque d'explosion du parti à la clé. «Ce serait une faute de croire que notre score aux législatives, résultat d'une présidentialisation dénoncée, est la preuve d'un affaiblissement du Front de gauche», assure Éric Coquerel, du Parti de gauche. «Ce n'est qu'un ressac, et les événements économiques en Europe vont vite nous redonner la main…»