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Solidaires se fixe pour objectif le blocage de l’économie : bien mais...
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Nous diffusons cette déclaration importante de l'union syndicale Solidaires : il est dit que les journées d'action ne suffiront pas et qu'il faut se donner pour objectif une grève dure et généralisée qui bloque l'économie.
C'est un point d'appui. Néanmoins, afficher cet objectif ne suffit pas : il faut se donner les moyens de la rendre possible et donc de désigner les obstacles et les affronter, ce que ne fait pas cette déclaration.
Solidaires, à elle seule, n'a pas les moyens d'entraîner une grande masse de travailleurs dans une grève généralisée. C'est pourquoi Solidaires devrait interpeller les autres directions syndicales pour préparer un plan de mobilisation et appeler tous ensemble à la grève générale jusqu'au retrait des ordonnances.
Par ailleurs, Solidaires n'a pas rejoint le Front social, alors que de plus en plus de syndicats SUD le font. Si Solidaires rejoignait le Front social, ce serait un signal fort, et une forte pression exercée sur la direction de la CGT. C'est un enjeu que les syndiqués de SUD se battent pour que Solidaires rejoigne le Front social.
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L’Union syndicale Solidaires vient de rendre publique une lettre ouverte aux salarié.e.s, aux organisations et aux équipes syndicales. Son but ? Discuter sans tabous ni sectarisme, le plus largement possible sur les lieux de travail, de notre capacité à construire un mouvement commun obligeant Macron, Philippe et le Medef à capituler.
Pour L’Union syndicale Solidaires, aujourd’hui nul ne peut prétendre incarner seul l’opposition à Macron. Voici le texte de sa lettre ouverte (également en ligne ici) appelée à être envoyée et diffusée à l’ensemble des salarié.e.s, des organisations et équipes syndicales :
« Nous ne redirons pas ici tout le mal que nous pensons des attaques contre le droit du travail qu’a mis en route le gouvernement Philippe sous l’autorité d’Emmanuel Macron. Cette offensive vise à bouleverser à l'avantage des possédants tout ce qui fait les rapports sociaux dans ce pays.
Ainsi, le CDI tel que nous le connaissons serait vidé de sa substance ; la négociation au cas par cas, boîte par boîte de TOUT ce qui est lié à notre travail (salaire, amplitude, conditions d’exercice) serait généralisée ; des instances liées à la sécurité au travail comme le CHSCT seraient promises à la disparition ; les indemnités prudhommales seraient soumises à un barème fixe, autant dire que les patrons pourraient mettre de côté pour licencier à loisir…
Les informations dont nous disposons actuellement témoignent du caractère révoltant pour les salarié-e-s de cette nouvelle loi travail 2 ou « XXL ». La méthode en elle-même, celle des ordonnances, ressemble comme deux goûtes d’eau au « blitzkrieg » social que promettait François Fillon. Le gouvernement porte le fer sur bien d’autres fronts : jour de carence dans la fonction publique, gel du point d'indice, suppressions de 120 000 postes suppression de facteurs de pénibilités, passage de l'Etat d'urgence dans le droit commun… C’est bien notre vie quotidienne qui va pâtir, dès maintenant, des mesures prises par ce gouvernement.
Les attaques sont de taille, donc. Et pourtant, nous ne voyons pas pour l’heure une ébullition dans les entreprises et les services. Nous savons que la lutte contre la première loi travail en 2016 pèse aujourd’hui : « à quoi bon faire grève, manifester ? », ce sont des questions que l’on entend autour de nous, et il faut y répondre.
Nous pensons, à l’Union syndicale Solidaires, qu’il ne faut pas se résigner à la régression sociale généralisée. Nous pensons que c’est sans doute parce que la grève et le blocage de l’économie ne sont pas allé assez loin que nous n’avons pas réussi à faire reculer le gouvernement précédent. Qu’à cela ne tienne : nous ne sommes pas de celles et ceux qui baissent les bras.
Mais pour cela nous savons qu’on est plus fort.es ensemble. Nous avons à trois reprises invité à des rencontres intersyndicales pour organiser la riposte. La CGT a décidé seule d’une journée de grève le 12 septembre. Mais à Solidaires, nous ne nous arrêterons pas à cela : la grève du 12 septembre, nous la faisons nôtre, et il faut que nous soyons nombreuses et nombreux en grève et dans la rue ce jour-là. Nous pensons même que cette date peut rallier d’autres équipes syndicales, au-delà de la CGT et Solidaires : quel.le syndicaliste peut décemment dire aujourd’hui que ce que prépare le gouvernement Philippe/Macron « n’est pas grave » ? Oui, c’est grave, et ça mérite une résistance commune. On ne peut pas se résoudre à être divisé à ce point quand l’ennemi commun frappe aussi fort.
Bien sûr nous savons qu’il faut encore convaincre autour de nous de la nécessité de faire grève. Convaincre et engager les salarié-es, jeunes, chômeur-euses, dans la lutte c’est notre légitimité, et elle est bien plus forte que celle d’un gouvernement élu par moins de 20 % des inscrit.es sur les listes électorales.
Alors quand nous nous arrêtons de travailler, quand on fait grève, c’est cela que nous démontrons : la société c’est bien nous, les salarié.es, qui la faisons avancer tous les jours et pas un gouvernement, qui, s’il est « en marche », l’est au service des patrons et des actionnaires.
Nous pensons indispensable de travailler ensemble dès à présent à la construction d’un mouvement de grèves et d’actions :
Si la grève du 12 septembre est forte, il sera plus difficile pour le gouvernement de prétendre « avoir été élu pour ça » comme il le pérore dans les médias. Si la grève du 12 septembre est forte, il sera plus facile d’imaginer la suite à lui donner. Et en ce sens, nous proposons dès maintenant de mettre en débat la date du 20 septembre, jour où seront promulguées les ordonnances Macron.
Ainsi nous savons que c’est en en discutant collectivement, en menant ce travail de conviction, salarié.e par salarié.e, que nous pourrons ancrer notre mobilisation, la rendre plus forte, plus générale, dans la durée.
Ces idées sont évidemment partagées au delà de Solidaires. Ne restons pas chacun.e dans notre coin ! Réunissons nous, salarié.es, syndicats, militant.es ou pas, sur nos lieux de travail pour échanger, discuter, de comment plus et mieux mobiliser dans l'objectif de gagner, mettre en place les solidarités pour que les plus fragiles d’entre nous puisse prendre leur juste place au combat commun.
Si nous voulons nous fixer des objectifs au-delà d’une journée d’action, alors il faut en discuter et s’en donner les moyens. Nous ne sommes pas « rien » comme Macron le pense au sujet de celles et ceux qui, dans les gares, n’ont pas les signes extérieurs de richesse qu’il affectionne : au contraire, nous pouvons être tout parce que c’est nous qui produisons les richesses, qui faisons vivre les services apportés à l’ensemble de la société.
Nous pouvons faire reculer le gouvernement : de nombreuses actions militantes vont se dérouler pendant l’été, jusqu’à l’université du Medef le 30 août à Jouy-en-Josas où nous appelons à nous rassembler. Mais c’est bien le 12 septembre qui sera notre test grandeur nature : à Solidaires nous faisons le pari que la mobilisation et l’unité seront au rendez-vous. Nous faisons le pari qu’un mouvement social fort peut naître. Il ne pourra emporter la victoire que si les équipes travaillent de façon unitaire, que si la grève est puissante et généralisée, bloquant l’économie et imposant au gouvernement et au Medef de capituler. Nous y contribuerons activement et de toutes nos forces. »