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Fête de l’Huma: Hamon, les communistes et l’ombre de Mélenchon

hamon Mélenchon PCF

Lien publiée le 17 septembre 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

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Pour ne pas laisser le monopole de l'opposition à l'Insoumis en chef Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, les écologistes et les communistes sont obligés de s'entendre.

Il n'était que de voir les mines renfrognées des proches de Jean-Luc Mélenchon qui ont assisté samedi au discours de Pierre Laurent, à la Fête de L'Huma. Ils ont commencé par esquisser des moues de réprobation puis tous se sont emparés de leur smartphone pour laisser éclater leur colère sur Twitter. Pierre Laurent avait fait ce qu'il fallait pour les énerver, en saluant la présence au premier rang de Benoît Hamon sans un mot pour la délégation de La France insoumise. En parlant des manifestations à venir contre les ordonnances sur la loi travail sans jamais évoquer la marche de Jean-Luc Mélenchon. En fustigeant, enfin, les "sirènes du dégagisme".

Mélenchon? "Lui n'est pas là, mais le peuple, il est là", lâche Pierre Laurent. Le député de La France insoumise Éric Coquerel réagit aussitôt sur Twitter :

"C'est inexact, Éric, c'est outrancier. C'est nul", tweete en réponse Olivier Dartigolles. La délégation mélenchoniste hésite à partir. "C'est hallucinant : il nous invite pour déverser son mépris", déplore l'Insoumise Danielle Simonnet avant de tourner les talons dès le discours terminé.

L'échéance des européennes 

Entre communistes et mélenchonistes, le divorce est consommé depuis les dernières législatives où chacun a fait ses listes. Pierre ­Laurent et ses amis n'ont toujours pas digéré cette "stratégie de la terre brûlée" de Jean-Luc Mélenchon. Lequel ne vise qu'un rôle : celui de premier opposant à Emmanuel Macron. Jamais il n'a cherché à retisser les fils d'une gauche en lambeaux, regardant de loin "les spasmes d'agonie du PS du PCF, d'EELV", comme il dit. Pour avoir une chance d'exister face à lui, hamonistes, communistes, écologistes sont condamnés à faire front commun.

Ni Pierre Laurent ni David ­Cormand, le secrétaire national d'EELV, n'entendent se rendre à la marche de Mélenchon. Benoît Hamon, oui, car pour contrer un président qui "décapite le droit du travail", il veut saisir toutes les occasions et "travailler avec tout le monde". L'avenir? "L'idée, c'est de gagner tous ensemble, explique l'ancien candidat socialiste. Divisée, la gauche a toujours perdu." Mais, sans le citer, il prévient Mélenchon : "Quiconque prétend à l'hégémonie se casse les dents." Hamon n'entend pas rester dans son "enclos". Il veut tisser des liens. Quelques écologistes participent déjà aux réunions de la direction de son mouvement. Dans l'immédiat, des groupes communs mêlant hamonistes et écologistes pourraient naître au Conseil de Paris ou à la région Île-de-France. "Il faut trouver des formes de travail en commun", convient Pierre Laurent, qui imagine des "comités de liaison".

"Si chacun va aux européennes sous son drapeau, on aura zéro élu"

Quant aux européennes de 2019, elles sont loin mais déjà dans les têtes. "L'objectif est d'avoir des candidats aux européennes avec des Verts et des communistes, glisse un proche de Benoît Hamon. Nous n'avons pas encore eu ce débat-là avec le PCF. Mais il a tout intérêt à ne pas y aller seul." "La vraie échéance va être les européennes, abonde Yves Contassot, un élu d'EELV. Si chacun y va sous son drapeau, on aura zéro élu." La ­direction d'EELV ne le dit pas aussi clairement. "Jean-Luc Mélenchon est dans une logique d'hégémonie, regrette David Cormand. L'écologie politique n'est pas compatible avec cette conception populiste, mais ce n'est pas mon sujet d'essayer d'organiser une résistance à Mélenchon."

Depuis longtemps, les communistes cherchaient à sortir du tête-à-tête avec Jean-Luc Mélenchon. Au printemps 2016, lors d'un déjeuner à l'Assemblée, un dirigeant du PCF déjeunait avec Noël Mamère pour le sonder au sujet de la présidentielle. Il y eut aussi les hypothèses Christiane Taubira et Arnaud Montebourg. "Tout était ouvert", rappelle un cadre du parti. Puis Hamon surgit. Quelques jours avant le second tour de la primaire socialiste, Pierre Laurent et le socialiste se sont très discrètement vus. "Le PCF avait un problème avec Mélenchon. Il était prêt à questionner son soutien à la candidature de Mélenchon", se souvient un hamoniste. "Il y avait une main tendue, Hamon ne l'a pas saisie", complète un proche de Pierre Laurent. Huit mois plus tard, il faut tout recommencer. Mais entre-temps, Jean-Luc Mélenchon s'est échappé.