[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

L’incendie volontaire de la gendarmerie de Grenoble revendiqué

Lien publiée le 22 septembre 2017

Tweeter Facebook

Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.anti-k.org/2017/09/22/lincendie-volontaire-de-la-gendarmerie-de-grenoble-revendique/

liberation.fr – Par François Carrel, Grenoble, de notre correspondant. — 21 septembre 2017 

Près de 2000 m² d’un entrepôt abritant notamment des voitures de gendarmerie a été incendié. Un acte revendiqué par un groupe qui dit sa «solidarité» avec les prévenus du procès de la voiture de police incendiée Quai de Valmy. 

«Notre hostilité est un feu qui se propage» : les activistes en lutte contre les forces de l’ordre ont frappé fort la gendarmerie grenobloise, dans la nuit de mercredi à jeudi, sur son propre terrain : la vaste caserne Offner du groupement de gendarmerie de l’Isère, située en pleine ville dans la partie sud de Grenoble, entre le nouveau quartier Vigny-Musset et l’usine Caterpillar, a été la cible d’un important incendie volontaire. Près de 2000 mètres carrés d’un entrepôt abritant des bureaux et garages, situés au cœur même de la caserne, ont été détruits. Les immeubles de logements des gendarmes et leurs familles tout proches n’ont pas été touchés par l’incendie : seul un militaire a été légèrement intoxiqué en tentant d’intervenir sur le sinistre.

Au moins une trentaine de véhicules de la gendarmerie ont brûlé et le vaste local technique est ravagé, y compris les bureaux des équipes chargées des enquêtes criminelles. «La cellule d’investigation criminelle est complètement détruite avec tous les scellés en cours de traitement […] Tout est parti en fumée», ont déclaré des sources proches de l’enquête à l’AFP, précisant néanmoins que les scellés de l’enquête sur la disparition de la petite Maëlys «ne sont pas concernés». Il a fallu l’intervention de 70 sapeurs-pompiers durant la nuit pour venir à bout de l’incendie. Alors que ces derniers finissaient au matin d’arroser les murs et tôles fumantes des locaux détruits, la piste criminelle ne faisait pas de doute pour la section de recherche de la gendarmerie, saisie d’une enquête «à domicile» : elle n’a pas tardé à découvrir, derrière un camion, un trou découpé à hauteur d’homme dans le grillage de l’enceinte extérieure de sa propre caserne… et deux foyers de départ. Dans le courant de la matinée, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb se disait «indigné» et assurait que «tout est mis en œuvre pour identifier les lâches auteurs de cet acte inacceptable».

Ces «lâches auteurs», se présentant pour leur part comme «Des nocturnes», ont choisi de se manifester publiquement dès 13 heures, via le site internet d’information alternative local IndymediaGrenoble. Ils présentent l’incendie comme une «attaque de solidarité» avec les prévenus du procès de l’affaire de la voiture de police brûlée quai de Valmy à Paris, le 18 mai 2016, lors des manifestations contre la loi travail, procès ouvert mercredi au tribunal de grande instance de Paris. Leur texte de revendication, titré «Solidarité incendiaire», est court et précis : «Ce jeudi, à trois heures du matin, deuxième jour du procès de la voiture brûlée. Avons pénétré dans la caserne de gendarmerie Vigny-Musset. Avons incendié 6 fourgons d’intervention et deux camions de logistique. […] Cet acte s’inscrit dans une vague d’attaques de solidarité avec les personnes qui passent en procès ces jours-ci. […] Quelle que soit l’issue du procès, on continuera à s’en prendre à la police et à la justice. Notre hostilité est un feu qui se propage.»

La «vague» évoquée résonne avec la destruction par le feu de cinq véhicules de la gendarmerie de Haute-Vienne, dans la nuit de lundi à mardi à Limoges, là aussi à l’intérieur d’une caserne, revendiquée mardi via Indymedia Nantes par des «ex-gendarmes mobiles anarchistes»exprimant leur «solidarité aux inculpé-e-s dans l’affaire de la voiture de police brûlée quai Valmy».

Lutte contre les «nécrotechnologies»

Les gendarmes grenoblois s’efforçaient dans la journée de jeudi d’exploiter les images des caméras de vidéosurveillance de la caserne et des relevés ADN auraient été effectués… mais il paraît peu probable que les auteurs d’une action d’une telle témérité aient négligé ce genre d’éventualité : ils sont sans doute loin d’en être à leur coup d’essai, comme le démonte le site Indymedia Grenoble, plateforme internet basée sur le principe de la publication ouverte et libre qui revendique la volonté de «favoriser l’expression des luttes locales» et de«contrer les outils de propagande officielle et le formatage médiatique».

Mêlés aux communiqués sur de nombreux conflits locaux ou régionaux, de la lutte contre le Center parcs de Roybon au soutien aux migrants, on trouve ainsi sur le site plusieurs revendications anonymes d’incendies. Elles témoignent d’un usage privilégié du feu ces derniers mois chez certains activistes radicaux, en particulier dans la lutte contre les «nécrotechnologies» comme l’incendie d’une antenne de téléphonie mobile en Ardèche en juillet ou la mise à feu de véhicules et locaux d’Enedis (ERDF) à Grenoble en mai et dans la Drome en juin, ou contre «le contrôle social» comme la mise à feu de véhicules du CCAS de Grenoble en mars. Rien ne permet pourtant d’affirmer que ces divers incendiaires sont ceux qui se sont attaqués à la gendarmerie iséroise…

François Carrel Grenoble,