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Grève des pilotes de bombardiers d'eau : une première depuis 1998

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Lien publiée le 2 juillet 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

MARSEILLE, 1 juil 2012 (AFP) - Les pilotes de bombardiers d'eau de la base de la Sécurité civile de Marignane (Bouches-du-Rhône) ont lancé dimanche une grève illimitée, la première depuis 1998, dénonçant le manque de moyens affectés selon eux à la maintenance des avions et l'absence de dialogue social.

Vers 09h30, "la grève a été votée à la quasi-unanimité en assemblée générale", a dit à l'AFP François Tauveron, délégué du SNPNAC (Syndicat national du personnel naviguant de l'aéronautique civile), en précisant qu'un tel mouvement était le premier depuis 1998.

Une soixantaine de pilotes en combinaison orange, sur les 88 que compte la base de Marignane, se sont ensuite rendus au rond-point de l'aéroport, où ils ont déployé des banderoles sur lesquelles était inscrit "pompiers du ciel en grève" et "moins d'avions, moins de protection", a constaté un photographe de l'AFP.

La manifestation a permis aux pilotes de distribuer des tracts aux automobilistes afin d'expliquer leur mouvement, au moment où débute la saison des feux dans le sud du pays.

Ces pilotes, "dont 85% sont syndiqués" selon M. Tauveron, sont les seuls en France à voler à bord des 12 Canadair, 9 Tracker et 2 Dash 8 que compte la flotte de la Sécurité civile.

Deux raisons à ce mouvement: obtenir dix millions d'euros nécessaires à la maintenance de ces avions, et alerter sur l'absence de dialogue social entre pilotes et direction.

"Jusqu'ici, nous avions une écoute de la part de notre hiérarchie, ce qui n'est plus le cas depuis l'été dernier et la nomination à la tête de la direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC, NDLR) de Jean-Paul Kihl", a affirmé M. Tauveron.

Avancées insuffisantes

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Auparavant, a-t-il ajouté, "ça se passait dans un climat bien meilleur, on sentait une volonté de faire avancer le système et de prendre en compte nos problématiques".

"Aujourd'hui, dès qu'on dit +bonjour+, on nous répond +RGPP+ (révision générale des politiques publiques, ndlr)", affirme, désabusé, le syndicaliste, précisant que les pilotes ont un statut de contractuels.

Pour les pilotes, qui craignent également un délabrement général de leur base, dont le budget de fonctionnement baisse depuis quelques années, selon eux, le constat est clair: "Notre direction n'est plus à nos côtés pour défendre notre mission".

Au printemps, la DGSCGC avait annoncé vouloir laisser au sol cet été deux Canadair, ainsi qu'un avion de coordination Beechcraft 200, ordinairement utilisé en Corse, pour économiser de l'argent sur la maintenance.

Vendredi le directeur Jean-Paul Kihl et le sous-directeur des Moyens nationaux, Patrice Faure, sont venus de Paris pour rencontrer les pilotes.

Les deux avions, qui devaient rester au sol, "reviendront en service courant à partir de lundi", a finalement annoncé M. Faure aux pilotes, à qui il a par ailleurs été demandé de "gérer et optimiser les potentiels" des avions.

Mais ces avancées restent "insuffisantes", insiste M. Tauveron, demandant "solennellement une entrevue au ministre de l'Intérieur Manuel Valls".

En réponse, le ministère leur a proposé dimanche de "poursuivre les négociations lundi matin" au cabinet du ministre.

Contacté par l'AFP, M. Tauveron a estimé que cela allait "dans le bon sens" et qu'il allait se "dépêcher de prendre un billet de train".

Même grévistes, les pilotes restent réquisitionnables en cas de besoin. Cependant, les grévistes ne seront pas pré-positionnés en détachement sur les lieux à risques, mais devront partir de Marignane, préviennent-ils, ce qui pourra occasionner des retards sur les interventions.