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Les votes des Vénézuéliens

Venezuela

Lien publiée le 18 octobre 2017

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https://npa2009.org/actualite/international/les-votes-des-venezueliens

Par Guillermo Almeyra1

Avec une abstention de presque 39 %, le gouvernement — qui dirigeait 20 États sur 23 — a remporté les élections dans 17 d’entre eux (et éventuellement 18, s’il gagne aussi dans le Bolívar) et a obtenu une large majorité des suffrages. En outre, il a pris l'important État de Miranda à Henrique Capriles (un des putschistes de l’opposition). 

Comme lors de la participation massive aux élections constituantes, la majorité du peuple vénézuélien a voté à nouveau pour une solution pacifique et politique à la crise institutionnelle, et contre le coup d’État promu de l’extérieur par les États-Unis et le secrétaire l’Organisation des Etats Américains, Luis Almagro.

Ces élections ont été imposées à l’opposition par l’échec des tentatives de coup d’État et de son référendum illégal, qui la divisèrent. Le résultat est une victoire politique pour le bon sens et le gouvernement, il renforce les partisans du dialogue au sein même de l'opposition, comme Acción Democrática, qui a gagné aujourd'hui quatre des cinq gouvernorats aux mains de l’opposition, isolant ainsi davantage les putschistes, Almagro et la Conférence Épiscopale.

Le peuple vénézuélien a exprimé à nouveau qu’il ne veut pas d’une guerre civile et encore moins d'une invasion étrangère.

Mais cela ne signifie pas que la majorité des électeurs ont fait un chèque en blanc à Maduro ni qu'ils soutiennent sa politique. Au contraire, avec plus d’oxygène démocratique, les protestations vont se multiplier contre l'inaction du gouvernement envers la spéculation, contre la terrible crise économique, contre les politiques anti-démocratiques et anti-environnementales de Maduro, lequel ne cherche qu'à renforcer le pouvoir de la bolibourgeoisie et des forces armées qui constituent ses principaux soutiens.

Maduro a pour lui le désir de paix et le rejet de la menace impérialiste, mais il a contre lui sa propre impuissance (dans le meilleur des cas) et son incompétence économique. Contre la spéculation il se limite à des contrôles bureaucratiques-policiers et il n'a trouvé de solution ni à la spéculation sur le taux de change ni à l'accaparement d'aliments ni à la saignée de devises qui partent à l'étranger, il n'a pris aucune mesure anticapitaliste de fond, il a en revanche bureaucratisé et institutionnalisé toutes les organisations que Chávez espérait voir servir à créer un pouvoir populaire et remplacer le pouvoir de l'État capitaliste. Le PSUV n’est rien de plus qu'une machine électorale efficace et les travailleurs sont réduits au silence par les autorités.Mais justement parce qu'il a gagné la bataille électorale Maduro devra faire face aux revendications sociales devant la crise économique qui s'aggrave.

C'est pour cette raison que le madurisme acritique est tout aussi criminel que les appels des gauchistes enragés à renverser immédiatement Maduro. Nous autres socialistes appuyons les mesures de défense contre l'impérialisme mais nous nous opposons aux politiques capitalistes de Maduro.

  • 1.Guillermo Almeyra est écrivain, intellectuel marxiste argentin et éditorialiste à La Jornada (Mexique)