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Manifs contre les ordonnances
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(afp) Paris - La troisième journée de manifestation syndicale, jeudi en France, contre la réforme du droit du travail voulue par le président Emmanuel Macron montrait des signes d'essoufflement à Paris et en régions.
"On est déterminés à aller jusqu'au bout", a malgré tout assuré à Marseille (sud-est) Philippe Martinez, le leader de la CGT, un des principaux syndicats français et organisateur des défilés, avec Solidaires.
Mais seules quelque 25.000 personnes ont manifesté jeudi à Paris, selon la CGT, 5.500 d'après la police. Des chiffres qui témoignent d'une mobilisation nettement réduite par rapport aux deux premières manifestations organisées en septembre par les syndicats contre la réforme emblématique de M. Macron, premier grand chantier social du chef de l'Etat.
La CGT avait comptabilisé 55.000 manifestants à Paris le 21 septembre et 60.000 le 12 septembre. Quant à la police, elle avait recensé 16.000 manifestants dans la capitale française le 21 septembre et 24.000 le 12 septembre.
A Marseille, la CGT a revendiqué jeudi 20.000 manifestants contre 50.000 et 60.000, les 21 et 12 septembre respectivement.
Selon le gouvernement, cette réforme vise à alléger le droit du travail afin de relancer l'emploi, au-dessus de la moyenne (9,6% de la population active, contre une moyenne de 7,8% en Europe).
Jeudi, les autres manifestations organisées en région montraient également une baisse, comme à Pau et Bayonne (sud-ouest) ou Rennes (ouest).
"Ce n'est pas spectaculaire, et pourtant ça participe de la construction du mouvement social", déclarait à Rennes Fabrice Le Restif, secrétaire départemental FO, syndicat qui n'appelait pas à manifester mais dont de nombreux membres participaient malgré tout au mouvement.
"Certes on est pas nombreux aujourd'hui mais nous avons raison d'être là et de montrer notre colère", renchérissait à Paris Lucien Noaile, cheminot et militant du mouvement Lutte ouvrière.
Le Premier ministre Edouard Philippe a cependant rappelé dans la matinée que les ordonnances réformant le code du travail "ont été signées, publiées" et "sont en vigueur", malgré la grogne.
Le Premier ministre a d'ailleurs entamé cette semaine le deuxième volet de ses réformes sociales, celles de l'apprentissage, de la formation professionnelle et de l'assurance chômage, qui doivent aboutir à un projet de loi en avril.
Une fois de plus, les syndicats n'ont pas réussi à arrêter une action unitaire, la CGT se retrouvant la seule des grandes confédérations à appeler à manifester.
Toutes émettent de sérieuses critiques quant aux risques que représentent certaines mesures pour le salarié mais elles sont très divisées sur les modalités d'action et semblent déjà, pour certaines, tournées vers le prochain volet des réformes sociales.
Une nouvelle intersyndicale, programmée le 24 octobre, pourrait donner lieu à un appel plus unitaire, éventuellement avec FO et la CFE-CGC, espèrent la CGT et Solidaires.