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Catalogne - Longue veillée d’arme...

Catalogne

Lien publiée le 24 octobre 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://npaherault.blogspot.fr/2017/10/catalunya-vers-la-reprise-des-hostilites.html

23 octobre 

Etre aux 100 coups, faire les 400 coups face au coup du 155 ? 
 


Les infos se bousculent, sans surprise, à l'orée de cette semaine de toutes les tensions, de tous les dangers pour la démocratie et pour les droits du peuple catalan. En vrac :


- le President, Carles Puigdemont envisage, comme la Constitution l'y autorise, de se rendre au Sénat, réuni en session extraordinaire vendredi, pour voter le "155", pour y présenter ses observations sur la situation en Catalogne et récuser qu'il soit recouru à cet article constitutionnel pour y apporter une solution. La décision du dirigeant catalan n'est pas arrêtée car autour de lui les réticences sont nombreuses. Nous, à sa place, si nous pouvons nous permettre cette familiarité, nous réfléchirions à deux fois avant de faire le voyage de Madrid, surtout si, comme cela semble prévu, la DUI (Déclaration Unilatérale d'Indépendance) a préalablement été votée par le Parlament, avant que ne siège le Sénat, vendredi car ...
 

- ... le Procureur général de l'Etat, dont on ne doit pas oublier l'illégitimité dont il a été frappé par le Congrès des député-es en mai dernier (1), a clairement demandé que le President soit arrêté dès que la DUI deviendra effective.


(1) José Manuel Maza, mais aussi le ministre de la justice, ont subi les foudres des député-es pour avoir interféré dans les procédures engagées, pour corruption, à l'encontre de personnalités du Parti Populaire, le parti gouvernemental. Très significativement, quant à l'argument de "la démocratie" et du respect du droit utilisé par ce gouvernement contre la Généralité, ces deux pièces maîtresses de la "Justice" (on nous pardonnera de mettre des guillemets) sévissent toujours malgré la récusation qui leur a été infligée par 207 voix contre 134 (lire ici en espagnol). Et c'est l'un d'eux, le procureur, qui se charge d'inciter, au nom de l'Etat, les juges à appliquer strictement la ... loi en Catalogne, en particulier en ordonnant l'arrestation de Carles Puigdemont et, tant qu'à y être, de tout le Govern ! (lire ici).

- la numéro 2 du gouvernement, Soraya Sáenz de Santamaría, première responsable de la répression qui s'est abattue sur ceux et celles qui voulaient voter le 1er octobre, soutient que l'application du "155" pourra être prorogée bien au-delà des six mois qui sont de règle.

- Le Parlament se réunira en séance continue jeudi (où devrait être votée la DUI) et vendredi. Il va engager des recours en justice contre le projet du gouvernement de suspendre l'Autonomie catalane. Il a également convoqué les 8 sénateurs/-trices de l'Autonomie pour qu'ils/elles lui présentent les positions qu'ils/elles défendront lors de la séance du Sénat vendredi. Deux sont du CDC, aujourd'hui PeDCAT, deux de l'ERC, un de Ciutadans (Ciudadanos), un (exPresident) du PSC, un du PP et un de CSQP (un regroupement autour de Podem).

- Pablo Iglesias a écrit une lettre ouverte aux adhérent-es de Podemos. Il y rappelle la position du parti en faveur d'un référendum négocié en Catalogne qui est la seule façon de permettre ... que la Catalogne continue à faire partie de l'Espagne en bénéficiant de plus d'autogouvernement.

Il se prononce contre la suspension de l'autogouvernement catalan, un acquis, selon lui, parmi les pactes cruciaux (sic) de la Transition, à savoir la réinstauration de l'institution républicaine de la Généralité, laquelle réinstauration a permis l'appui donné en Catalogne à la Constitution  espagnole. La décision du gouvernement est une attaque contre les fondements mêmes de la démocratie espagnole.

Il dénie toute légitimité à une déclaration d'indépendance à partir des résultats électoraux ayant configuré le Parlament en 2015 : ils légitimaient de gouverner pas de se déclarer indépendants.

Il accuse le "bloc monarchique" de "casser" l'Espagne plutôt que de risquer d'avoir Unidos Podemos [alliance entre Podemos et Izquierda Unida] au gouvernement. Les élites, pour conserver leurs privilèges et leur impunité, mettent en danger l'intégrité territoriale du pays. En intégrant ce scénario d'appui au PP, le PSOE a renoncé à diriger un Gouvernement [avec Unidos Podemos].

Emporté par son élan, le leader de Podemos retrouve sa filiation, quelque peu égarée dans les méandres institutionnels, avec le mouvement des Indigné-es, à travers laquelle il faut renouer avec un esprit républicain débarrassé de ses nostalgies. C'est la démarche constituante du 15M qui doit impulser la nouvelle Espagne, une Espagne sociale, républicaine et plurinationale. Visiblement l'alignement récent du Roi sur le PP contre la Catalogne a convaincu Pablo Iglesias de sortir de son idée que la question d'un dépassement de la monarchie n'était pas d'actualité !

Mais c'est la palme du confusionnisme qui revient au secrétaire à l'Organisation, numéro 2 de Podemos, Pablo Echenique, pour qui, à l'orée d'une seconde Transition ultraconservatrice emmenée par le Roi, il convient de rappeler que la première Transition avait été un "processus réussi en termes politiques car il n'avait laissé personne dehors". Y compris et surtout, ajouterons-nous, tous les responsables franquistes amnistiés et les élites économiques, à eux associées, qui ont reconduit démocratiquement leur rapport de classe institué par 3 ans de guerre civile et renforcé par 40 ans de dictature. Quant aux familles de Républicain-es qui continuent à rechercher, malgré une très tardive et limitée loi de la Mémoire Historique, par ailleurs complètement dévitalisée par le PP, dans les fosses éparpillées dans tout le territoire, les restes de leurs parents fusillés et enterrés comme des chiens par les franquistes, elles seront touchées (et avec elles ceux et cellesqui, toujours en vie, voient leurs tortionnaires profiter de leur impunité) d'apprendre que la "Transition démocratique" n'a laissé personne dehors ! Il est vrai que Echenique ne disait pas "dessous" ! Décidément la direction de Podemos a toujours, malgré sa toute récente conversion républicaine (mais "tournée vers l'avant", trêve de "nostalgies"), un problème avec un passé espagnol qui ne passe pas ... comme en témoigne la situation qui prévaut aujourd'hui en Catalogne ! Renouer avec un fil rouge pour finir par en faire un noeud...(Lire ici)

Médias en pétard

- réunis en assemblée générale, les travailleurs/-ses de la chaîne publique TV3, qui sera mise sous contrôle "155" de l'Etat espagnol, ont déclaré qu'ils/elles ne reconnaîtront pas l'autorité des responsables que désignera Madrid. Seul le Parlament est habilité, selon eux/elles, à prendre les décisions de nomination ad hoc pour la chaîne et les mesures annoncées par Rajoy sont une atteinte au droit à l'information des citoyens.

Les personnels de TV3 ont reçu l'appui de ceux de la chaîne publique nationale, RTVE [Corporation de Radio et Télevision Espagnole dont TVE et RNE sont les filiales], qui s'élèvent contre l'atteinte à l'indépendance des médias publics  que signifient ces mesures. Le comité d'entreprise de RTVE met, dans la foulée, le doigt là où cela fait mal : "Il est intolérable que soit mis en place un contrôle par ce gouvernement de l'Etat qui se distingue, par ailleurs, par un lamentable degré d' interventionnisme dans les médias qu'il a sous sa responsabilité, comme le dénoncent depuis longtemps les travailleurs de RTVE". Et d'enfoncer le clou : "Il y a un paradoxe à vouloir prendre le contrôle de TV3 sous le prétexte, selon le Gouvernement, d'y garantir une information vraie, objective et équilibrée alors qu'il ne  respecte pas ce mandat à RTVE" ! Fermez le ban ! (Cliquer ici)

De leur côté, les syndicats Commissions Ouvrières et UGT de cette même RTVE ont émis un communiqué spécifique assurant les travailleurs de TV3 de leur appui et de leur solidarité. Ils indiquent que "le PP n'a aucune crédibilité quand il défend la prise de contrôle du principal média de Catalogne" sous les arguments de la vérité, de l'objectivité et de l'équilibre de l'information : "Dans les cinq dernières années de  la gestion de TVE, RNE et des médias interactifs iRTVE pendant lesquelles le Gouvernement Central a pris le contrôle de la ligne éditoriale des informations, les dénonciations pour manipulation de l'information se sont multipliées."  "Partout où il en la gestion, le Parti Populaire ne permet pas que l'information soit vraie, objective et équilibrée"; ce parti et le Gouvernement de Rajoy "se caractérisent précisément par leur façon de subordonner les médias publics au pouvoir politique et par l'atteinte ainsi induite au pluralisme politique et social dont ils ont reçu mandat de le respecter" (Lire ici). Les Conseils de Professionnels de l'Information de RTVE sont sur les mêmes positions et se permettent de rappeler que "Les moyens de communication publics doivent être au service des citoyens, jamais des gouvernements" ! Les hérauts de la démocratie constitutionnelle espagnole, prêts à en découdre pour ramener à la raison démocratique les Catalans, sont habillés pour l'automne ! Il y a décidément des "155" qui se perdent à Madrid même !

22 octobre

En vue : 155 versus déclaration unilatérale d'indépendance et élections anticipées ? 

La démocratie c'est l'autodétermination! 
 

Minuit

Coup de poker de Puigdemont ?

Le site El Confidencial, très nettement défavorable aux indépendantistes mais d'habitude bien informé, affirme que Puigdemont, appuyé par Junts pel Sí et la CUP, jouerait coup double, vendredi, lors de la session du Parlament qui se tiendra au même moment que la séance du Sénat qui doit donner son approbation au "155" gouvernemental : proposition que les député-es votent la DUI (DéclarationUnilatérale de l'Indépendance) et, décision, contre ce qui jusqu'ici était dit par des sources de la Généralité, d'une date pour des électionsanticipées à l'Autonomie catalane que les indépendantistes qualifieraient de "constituantes". 

Cette perspective semble prendre de court le site en question et, selon ce qu'il rapporte, le gouvernement central lui-même. L'objectif de Puigdemont et de ses soutiens serait de bloquer, par cette décision de convoquer des élections, l'application du "155" que la DUI rendrait pourtant encore plus nécessaire aux yeux de Rajoy. Le trouble gagnerait aussi les constitutionnalistes qui, à cette heure, s'interrogeaient sur l'instance qui primerait sur l'autre dans ce cas de figure : un President jouissant, avant la ratification du "155" par le Sénat, de ses pleins droits et pouvoirs et dont apparemment la décision de convoquer des élections serait frappée du sceau de la légalité, serait donc inattaquable et ainsi rendrait inconstitutionnelle toute application du "155" ? Ou le Sénat, où le PP a la majorité absolue, qui, étant la Chambre Haute dans la cartographie institutionnelle, pourrait dérouler, comme prévu, la procédure de mise en route du "155".

La monarchie parlementaire espagnole, jouant à fond des ressorts autoritaires, jusque là placés en réserve, que la bien nommée Transition avec le franquisme a su placer au sein de la Constitution, vient de prouver qu'elle pouvait déroger à ses propres règles constitutionnelles, par exemple, en promouvant un "155" de fait, avant l'heure, contre la Catalogne dans les jours précédents le référendum et pendant le référendum. Et il ne serait pas étonnant qu'elle tranche dans le même sens le dilemme auquel la confronterait la carte que s'apprêterait à sortir Puigdemont ! Au risque, selon El Confidencial, d'indisposer, pour la première fois de ce conflit, une Union Européenne qui serait attachée, nous dit-on, au respect de la légalité.

Des limites et incertitudes des manoeuvres sur le terrain miné des institutions tenues par des "démocrates" jamais bien émancipés de leurs prémices franquistes (voir leur refus que soit fait le procès de la dictature et que soient annulées les condamnations prononcées par les tribunaux de celle-ci). A suivre. L'article de El Confidencial

22h30

"Le PP, un parti qui représente 8,5% des votes en Catalunya et compte 11 sièges sur 135 au Parlament, gouvernera l'autonomie catalane. Et il le fera grâce à l'appui du PSOE, soit 12,7% des voix et 16 sièges, et de Ciudadanos, 17,9% et 25 sièges. En résumé nous avons 39,1% des voix et 52 sièges contre le total Junts pel Sí et la CUP qui représentent 47,8% des voix et comptent 72 sièges." et qui, majoritaires, ont fait le choix du référendum d'autodétermination. Tiré de El 155 y el sentido común de época: Carl Schmitt va ganando a Antonio Gramsci

Trois incompétents, trois

A gauche Pedro Sánchez (PSOE), à la traîne mais donnant la main à Rajoy : Nous allons te mettre toi President (de la Catalogne) et tes ministres "consellers" (ministres de l'Autonomie catalane) et, toi, tu vas et tu leur dis que tu ne vas pas suspendre l'AUTOGOUVERNEMENT. Non mais à quoi tu pensais ?

Au centre Rajoy (PP, chef du gouvernement de Madrid) : Eh bien... (Juge : AUTO* d'emprisonnement pour le GOUVERNEMENT de Catalogne) 

A droite Albert Rivera (Ciudadanos) ne dit rien, il est toujours un pas devant pour aller à l'affrontement

* Jeu de mots intraduisible littéralement en français entre deux "auto" : Autogobierno et Auto de prisión para el gobierno, soit autogouvernement et décret d'incarcération de gouvernement !

12h40

Le Parti Socialiste des Iles Baléares se prononce contre l'utilisation du "155" en Catalogne et se dit inquiet de voir la direction du PSOE appuyer cette mesure. Le PSC se trouve en position très instable (lire ci-dessous) car cet appui du PSOE met en danger les municipalités qu'il dirige en Catalogne, parfois avec l'appoint de partis qui rejettent totalement le recours au "155". Le maire de Terrasa, l'un des pétitionnaires contre le "155", envisage de démissionner du PSC. 

 Le pas a été franchi par Joan Majó, un ancien ministre de l'Industrie de Felipe González (1982-1996), qui, lui, est un furieux soutien de Rajoy !  Pas simple aujourd'hui d'être socialiste entre le marteau de la revendication nationale catalane et l'enclume de la politique extrémisée unioniste de Rajoy.

Appel à manifester à Madrid

 Rassemblement pour que le peuple catalan puisse décider librement. Non au "155" !