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Versailles: au château, prière de ne pas partager vos connaissances

Lien publiée le 5 novembre 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.leparisien.fr/versailles-78000/versailles-au-chateau-priere-de-ne-pas-partager-vos-connaissances-30-10-2017-7364058.php

Une historienne de l’art en visite a été exclue d’une salle pour avoir expliqué la marqueterie de Boulle à trois amis américains.

Attention, chasse gardée. Au château, comme dans nombre de musées et autres monuments, le « droit de parole » est strictement réglementé et nul ne peut commenter les œuvres comme bon lui semble… Surtout quand on sait de quoi on parle. Une règle poussée jusqu’à l’absurde, ce samedi au château de Versailles, lorsqu’une historienne de l’art a été contrainte de quitter les lieux pour avoir « expliqué le concept de la marqueterie Boulle à trois amis américains ».

Sa mésaventure l’a tellement interloquée qu’elle l’a relatée sur Twitter ce dimanche. Selon son récit, la spécialiste s’applique à partager avec ses amis ses connaissances en matière de marqueterie Boulle, du nom d’André-Charles Boulle, maître ébéniste à la cour du Roi Louis XIV, quand « un garde [lui] tombe dessus ». « Très désagréable, il m’explique que je n’ai pas de droit de parole donc c’est interdit : il y a des guides et audioguides pour ça », écrit-elle sur le réseau social. Elle proteste en expliquant être accompagnée d’amis et qu’elle n’est « donc pas payée », sans parvenir à convaincre son interlocuteur. Celui-ci « réplique que visiblement je n’y connais rien aux musées et m’intime l’ordre de quitter la salle rapidement ». Déterminée, elle « proteste que le savoir est fait pour être partagé, et propose donc de lui expliquer à lui aussi la marqueterie Boulle » mais l’homme « saisit son talkie-walkie et appelle la sécurité ».

La marqueterie de Boulle se caractérise par des motifs en corne ou écaille de tortue combinée à du métal, plaqué sur du bois teint. DR.

Son cas n’est pas isolé puisqu’il suscite diverses réactions de personnes ayant vécu la même mésaventure au Louvre, au musée d’Orsay et au château de Versailles où il leur a été reproché une « concurrence déloyale avec les guides ». De quoi désarçonner les internautes. « Donc, si j’explique un truc à mes mômes, c’est pareil ? », s’indigne l’un d’entre eux. « C’était juste trois personnes ! Je connais les règles… », réplique l’historienne de l’art à ceux qui lui objectent que le nombre d’auditeurs est limité, y compris dans un cadre totalement privé.

Contacté, le château de Versailles pointe le fait que « de plus en plus de guides non autorisés commentent la visite des grands appartements à des groupes. Des contrôles sont effectués par les agents de surveillance pour limiter les abus qui pénaliseraient les guides officiels et qui troubleraient les autres visiteurs. Si une prise de parole non tarifée au sein d’un groupe restreint, a fortiori un groupe d’amis, peut évidemment faire l’objet d’une tolérance, celle-ci doit rester toutefois soumise à l’appréciation de l’agent de surveillance en place. » Pour profiter des conseils avisés d’un guide officiel lors de votre visite du château, sachez donc qu’il vous en coûtera 7 € par personne et par visite thématique, en plus du ticket d’entrée. Si vous choisissez de venir accompagné d’un guide privé, il faudra débourser 15 € supplémentaires par tête. Et gare à ceux qui seraient tentés d’étaler leur culture pour épater la galerie... des Glaces !

Le mot : « droit de parole » dans un musée, monument ou château

Le « droit de parole » est une autorisation concédée à un guide professionnel extérieur au site visité (musée, monument ou château) de conduire une visite en son sein. Il peut être appliqué pour des groupes comme pour des visiteurs individuels et peut être gratuit comme payant, mais il est dans tous les cas obligatoire et très réglementé. Au château de Versailles, « seuls y sont autorisés les enseignants devant leurs élèves, les guides conférenciers agréés par le ministère, les conservateurs de musée et les détenteurs de la carte relais culturels », indique son site Internet.