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Comment l’américain General Electric s’est emparé d’Alstom
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Les Echos (propriété du groupe de luxe LVMH et donc de Bernard ARNAUD Président, Directeur Général) font état (ci-après) du retour en prison du dirigeant d'ALSTOM, Frédéric Pierucci condamné par la justice américaine.
L'article fait bien le lien (ténu) entre l'entreprise de la justice américaine et le résultat final de cette entreprise : General Electric s'empare de la partie d'ALSTOM qui l'intéresse : à savoir la partie électrique (les turbines des centrales nucléaires).
Mais il se fait très discret avec la complicité de l'état français, cédant au chantage et notamment à l'endroit de l'un des responsables gouvernementaux d'alors, ministre de l'économie : Emmanuel Macron.
Dans l'article si E. Macron reconnaît avoir eu des soupçons quant à la corrélation offensive juridique états-unienne ET offensive économique de General Electic, c'est pour tout de suite ajouter qu'i n'en avait pas la preuve.
Comme si sur le terrain politique il fallait la preuve d'une prédation pourtant manifeste d'autant que la combinaison Justice américaine/ General electric n'était pas une première!
Puisque Alstom était la 5ème entreprise à faire l'objet du même genre de manoeuvre, comme l'a montré l'émission Spécial Investigation du 9 novembre 2016 :
Pouvoir d'état, Macron complices d'un scandale d'état de bradage de la souveraineté nationale au profit d'une entreprise et d'un état étranger!
SOURCE : Les Echos 17 novembre 2017
Un ancien dirigeant d'Alstom, Frédéric Pierucci, purge la fin de sa peine de prison aux Etats-Unis, après avoir été jugé coupable de corruption.
Fin octobre, Frédéric Pierucci est retourné aux Etats-Unis purger la fin de sa peine de 30 mois de prison prononcée par un tribunal du Connecticut (Etats-Unis). Libéré sous caution mi-2014 après avoir déjà effectué quatorze mois de prison, cet ancien vice-président ventes d'Alstom peut espérer tourner la page dans un an, remise de peine comprise.
En 2010, la justice américaine (DoJ) ouvre une enquête sur les pratiques commerciales d'Alstom pour décrocher un contrat de 118 millions de dollars en Indonésie. En vertu du Foreign Corrupt Practices Act (FCPA), elle peut enquêter dès lors qu'un lien (filiale, versement d'argent...) relie un contrat aux Etats-Unis. Avec d'autres cadres d'Alstom, Pierucci est accusé d'avoir été au courant du recrutement et du paiement de « consultants » chargés en réalité de corrompre des responsables indonésiens.
« Une chance »
Un an après l'arrestation de Pierucci, lâché par son employeur quand il plaidera coupable, Alstom cède son pôle Energie (70 % du chiffre d'affaires du groupe) à l'américain General Electric - « une chance qu'on ne voit qu'une fois par génération » , saluera le PDG de GE . L'accord entre les deux groupes prévoit que l'acheteur reprenne à son compte les risques juridiques - et donc celui d'une amende américaine.
Fin 2014, Alstom, qui a fini lui aussi par plaider coupable, conclut un accord avec le DoJ : l'amende s'élève à 772 millions de dollars, et la justice américaine interdit à GE de payer pour Alstom. « Les autorités judiciaires ont proposé une transaction que j'ai acceptée dans l'intérêt de la société pour ne pas prendre le risque de se voir interdire le marché public du transport dans un certain nombre d'endroits », se justifie le PDG d'Alstom, Patrick Kron.
« Lien de cause à effet »
L'enchaînement des dates entre l'enquête du DoJ et de la vente des activités Energie d'Alstom à GE ne cessera d'interroger. Si Patrick Kron balaie d'un revers de main ces« théories plus ou moins conspirationnistes », Emmanuel Macron (alors ministre de l'Economie) s'avoue plus troublé devant les députés en mars 2015. « À titre personnel, en effet, j'étais moi-même persuadé du lien de cause à effet entre cette enquête et la décision de M. Kron, mais nous n'avons aucune preuve », conclut-il. Il se fixe comme chantier « de mieux protéger nos entreprises, qu'il s'agisse du secret des affaires ou de leur protection légale ».
Du sort de Frédéric Pierucci, il n'est alors pas question. « Quand on fait un deal de cette importance avec la justice américaine, on inclut le cas de Pierucci et on ne le laisse pas tomber », critique aujourd'hui Alain Juillet, qui vient de quitter la présidence du Club des directeurs de sécurité des entreprises.
Véronique Le Billon